Les déplacements domicile-travail, source de stress et d'anxiété

Les déplacements domicile-travail, source de stress et d’anxiété

Le contexte sanitaire actuel a rebattu les cartes en matière de mobilité et les habitudes de déplacement ont été fortement secouées. Quoi qu’il en soit, avec des temps de déplacement qui peuvent atteindre 3 heures quotidiennement pour certains frontaliers, ces trajets affectent négativement chaque individu. Et des études le démontrent...

Au Luxembourg, les principales raisons des employeurs de se préoccuper des trajets de leur personnel sont, pêle-mêle, un problème de parking, un déménagement de l’entreprise, des problèmes d’accessibilité, etc. Bien que ces raisons soient valables et légitimes, encore trop peu d’employeurs font le lien entre trajets pendulaires et bien-être, stress, anxiété ou productivité.

Certes, tous les travailleurs ne sont pas égaux en matière de mobilité. Ainsi, les frontaliers belges doivent parcourir en moyenne 42 km (Source : Modu 2.0[1]) pour se rendre sur leur lieu de travail contre 13km pour les résidents. De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence un lien entre des trajets chronophages en voiture et des effets (directs et indirects) indésirables.

En 2011, Van Ommeren et ses confrères écrivent « en moyenne, l’absentéisme serait 15 à 20% moins élevé si la distance domicile-travail était négligeable »[2]. Concernant le mode de transport, une étude de Legrain (2015) conclut que « le stress lié aux déplacements vers le travail a de sérieuses répercussions sanitaires et sociales et les résultats montrent que la voiture est le mode de déplacement le plus stressant ». Plus récemment Tajalli (2017[3]) démontre que l’usage de la marche et du vélo est associé à une probabilité plus faible de développer de l’hypertension, du diabète, du surpoids et des problèmes mentaux.

La productivité affectée, le bien-être aussi

Ces études scientifiques mettent en évidence un lien de causalité entre les déplacements (distance et mode) et le niveau de stress ou d’autres variables sanitaires (hypertension, diabète, etc) qui affectent la productivité des collaborateurs… et leur bien-être.

Au sein de LuxMobility, nous accompagnons les employeurs qui souhaitent réduire tous les effets négatifs lies à la mobilité de leurs collaborateurs. Notre accompagnement permet de quantifier les variables (temps de déplacement, magnitude des embouteillages, accessibilité en transports en commun, etc) en lien avec les trajets des collaborateurs et légitime la mise en place de telle ou telle mesure (bike policy, parking management, navette, hub à la frontière…) en fonction des caractéristiques des institutions avec lesquelles nous travaillons.

François Sprumont, Responsable Pôle Mobility Management chez LuxMobility, Partenaire Infogreen


[1] MODU 2.0 https://transports.public.lu/fr/contexte/strategie/modu2.html/
[2] Van Ommeren, J. N., & Gutiérrez-i-Puigarnau, E. (2011). Are workers with a long commute less productive ? An empirical analysis of absenteeism. Regional Science and Urban Economics, 41(1), 1-8
[3] Tajalli, M., & Hajbabaie, A. (2017). On the relationships between commuting mode choice and public health. Journal of Transport & Health, 4, 267-277

Article tiré du dossier du mois « Bien-être : au travail ! »

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Publié le lundi 5 avril 2021
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