Augmentation sensible des cas d’infections par le hantavirus au Luxembourg !
Dans les semaines passées la Direction de la Santé vient d’enregistrer un nombre croissant de cas d’infections par hantavirus au Luxembourg. Ce nombre est bien plus important que les années précédentes.
Il s’agit d’une maladie causée par un virus. Le virus est transmis à l’homme par des rongeurs et surtout par le campagnol roussâtre (Rötelmaus), ainsi que par d’autres rongeurs comme le mulot (Feldmaus) ; il cause une maladie dénommée fièvre hémorragique avec syndrome rénal (hämorrhagisches Fieber mit renalem Syndrom).
La période d’incubation (durée entre contact et premières manifestations de la maladie) se situe le plus souvent entre 2 et 4 semaines. Dans de rares cas, cette période peut varier entre 5 et 60 jours.
Symptômes de la maladie causée par le hantavirus :
Il s’agit d’une maladie qui commence par de la fièvre au-delà de 38 degrés à début brutal. La température élevée s’accompagne de syndromes grippaux comme des maux de tête et douleurs musculaires durant 3 -4 jours. À cette symptomatologie s’ajoutent des douleurs au niveau du dos et souvent un léger trouble de la vue. Des problèmes rénaux se manifestent par la présence de sang dans les urines. Une insuffisance rénale peut s’installer. D’autres organes internes peuvent être touchés. La maladie peut durer quelques semaines. Elle guérit le plus souvent mais peut devenir mortelle dans de rares cas ou laisser des problèmes rénaux chez des personnes ayant eu une pathologie rénale auparavant.
Causes de l’augmentation des cas d’infections :
La cause de l’accroissement du nombre d’infections est liée à la présence d’un grand nombre de rongeurs et surtout à la multiplication importante du campagnol. Le campagnol roussâtre vit en forêt et trouve actuellement beaucoup de nourriture sous forme de fruits de hêtres et autres, ce qui explique sa multiplication intense. Ce rongeur peut être infecté sans devenir malade lui-même, tout en répandant le virus par ses excréments et urines. Un ennemi naturel principal de ce rongeur est le renard.
Le virus est très résistant et se maintient assez longtemps dans la poussière. Il est transmis à l’homme principalement par l’inhalation de poussières contenant ce virus. Occasionnellement il peut être transmis par contact entre excréments et une blessure ou par morsure de rongeur. Le virus est par conséquent présent dans les poussières d’étables ou de greniers où ont séjourné des rongeurs. Le virus n’est pas transmissible d’homme à homme.
Les endroits les plus exposés sont :
La forêt : les travailleurs de forêt en manipulant le bois peuvent inhaler les poussières contaminées ou s’infecter par contact de virus avec des micro-blessures.
Le jardin : les travaux de jardin peuvent favoriser le contact entre le virus et des micro-blessures des mains par exemple.
Les greniers : le nettoyage favorise la dispersion des poussières contaminées qui seront inhalées.
Recommandations de prévention :
Pour prévenir la maladie il faudrait, à côté des gestes élémentaires d’hygiène, comme se laver les mains avant de manger, respecter certains principes :
Si on manipule du bois sec qui fait naître des poussières : se protéger par un masque respiratoire ;
– Pour les travaux de jardin : protéger les petites blessures aux mains par un petit pansement et porter des gants ;
– Empêcher les rongeurs de pénétrer dans les maisons : attrapes-souris, fermer les points d’entrée ;
– Éliminer les cadavres de rongeurs dans un sac en plastique dans la poubelle en prenant soin de ne pas les toucher avec la main nue mais de porter des gants ;
Au cas où on doit nettoyer un grenier ou toute pièce où auraient séjourné des rongeurs : bien aérer la pièce et porter un masque de protection ; humidifier avant de balayer diminue la quantité de poussière passant dans l’air.
Toute personne montrant de ces signes, notamment de la température élevée combinée à des douleurs du dos ou des troubles de la vue et ayant séjourné en un milieu susceptible de contenir des hantavirus les semaines auparavant, devrait consulter son médecin.
Le traitement est symptomatique : il n’existe pas de médicament spécifique ni de vaccin contre cette maladie.
Pour toute question supplémentaire, veuillez vous adresser à l’Inspection sanitaire au numéro de téléphone 247-85650.
Communiqué par le ministère de la Santé