Journée Internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines

Journée Internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines

Le 6 février est la Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines. L’occasion pour le Padem et la Fondation Follereau Luxembourg de crier haut et fort : Non à l’excision !

Pour la journée mondiale contre les mutilations génitales féminines, le 6 février, la fondation Follereau Luxembourg, PADEM et la ville de Luxembourg s’associent lors de l’événement « Non d’une femme ». C’est l’occasion de vous informer sur les pratiques telles que l’excision et leurs conséquences mais également les actions que nous mettons en place.

Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits humains...
Les mutilations sexuelles féminines violent toute une série des principes, normes et règles relatifs aux droits humains qui sont bien établis, et notamment les principes :

  • d’égalité et de non-discrimination en raison du sexe,
  • du droit à la vie lorsque l’intervention entraîne la mort,
  • et du droit de ne pas être soumis à la torture ni à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Il s’agit d’une forme de violence à l’encontre des filles et des femmes, ayant des conséquences physiques et psychologiques.

Source : Déclaration interinstitutions « Éliminer les mutilations sexuelles féminines », adoptée en 2008 par l’OMS, HCDH, ONUSIDA, PNUD, UNCEA UNESCO, UNFPA, UNHCR, UNICEF, UNIFEM (pages 9 et 36)

Découvrez dans ce contexte la vidéo et le site web « Non d’une femme »

Témoignages

PADEM

RABIATOU, ancienne exciseuse
« Je suis née en voyant ma mère le faire [l’excision]. »
On vit dans un village Peul et on croyait que, si une femme n’est pas excisée, elle ne sera pas pure, elle ne pourra pas prier, ni même aller au marché.
Moi aussi j’ai commencé à exciser, jusqu’au jour où j’ai eu des complications avec une fille, la plus faible, la plus petite. Après l’avoir excisée, tout se passait bien, jusqu’au moment où elle commença à saigner. À saigner énormément. J’étais dépassée. Je savais que j’en étais la cause.
Aujourd’hui je suis Badiénou Gox [marraine de quartier en charge notamment de la promotion de la santé materno-infantile], j’ai arrêté d’exciser, et j’invite toute femme et maman à arrêter cette pratique néfaste, et je vais continuer de porter ce plaidoyer.

MAGALI, fondatrice et administratrice déléguée, PADEM
Avoir un réel impact sur les populations cibles dans un tel projet est un réel challenge. Il est toujours plus facile de hurler au loup que de trouver la distance nécessaire pour concrètement poser des actions, sans heurter, sans brusquer, sans forcer.
Mais convaincre, donner des explications, des raisons médicales, scientifiques, ancrer un changement à venir durable dans les communautés, au niveau de l’école même, en misant sur les générations futures, c’est faire montre d’une véritable intelligence et d’une salutaire clairvoyance, en cela je remercie notre partenaire Jeunesse et Développement.

FFL

SADIA, exciseuse excisée reconvertie

Nous étions 7 fillettes à être excisées le même jour. Trois d’entre nous ont beaucoup saigné et j‘en faisais partie. Après m’être mariée à 20 ans, souvent je me cachais dans la cuisine, derrière les sacs et balcons, pour que mon mari ne me trouve pas, tellement les rapports conjugaux étaient douloureux. Malgré cette difficulté, je suis tombée enceinte d’un petit garçon dont l’accouchement a été très difficile et a duré des heures et des heures. Quand moi-même j’étais exciseuse, j’ai participé aux séances d’animation et de projection vidéo de COFESFA, et j’ai compris que mon mal était lié à l’excision. J’ai décidé d’abandonner la pratique. J’invite tout le monde à arrêter l’excision, compte tenu de toutes les souffrances qu’elle apporte aux femmes.

KADIA, bénéficiaire

Je suis une victime de l’excision. J’ai accouché d’un enfant mort-né à cause des conséquences de l’excision sur mon corps. Après mon traitement qui a coûté très cher à mon mari, j’ai eu quatre enfants. Si mes parents avaient su que ma maladie était liée à l’excision, ils ne m’auraient certainement pas fait subir la pratique. L’appel que j’ai à lancer aujourd’hui, est que : « je ne ferai plus exciser mes filles, et je me battrai pour que mes filles fassent de même pour leurs enfants ».

Concrètement

  • Dans le monde, on estime à 200 millions le nombre de filles et de femmes ayant subi une forme de mutilation sexuelle (1).
  • 68 millions de filles risquent d’être excisées entre 2015 et 2030 à travers le monde. (2)
  • Chaque année, 3 millions de filles, pour la majorité de moins de 15 ans, risquent d’être soumises à la pratique (1).
  • 2/3 des femmes et des hommes des pays où les MGF sont pratiquées sont contre cette pratique. (2)
  • L’Organisation mondiale de la santé estime que 180.000 filles vivant dans l’UE risqueraient chaque année d’être excisées, notamment lors de leur retour dans les pays d’origine où la pratique se perpétue.(1)
  • Répandue dans 30 pays d’Afrique et dans quelques pays d’Asie et du Moyen-Orient, cette pratique est désormais présente partout sur la planète en raison des migrations internationales. (4)

Sources :

  1. www.excisionparlonsen.org
  2. UNICEF : Mutilations génitales féminines / excision (2013)
  3. UNFPA : Bending the curve FGM trends we aim to change (2018)
  4. OMS : Lignes directrices de l’OMS sur la prise en charge des complications des mutilations sexuelles féminines (2016)

Cette carte représente tous les pays où l’excision est pratiquée (source : alerte-excision.org)

En Afrique

PADEM

  • 38 % de prévalence des mutilations génitales féminines dans la région de Matam, au Sénégal
  • La loi sénégalaise interdit l’excision depuis 1999, mais elle est rarement appliquée
  • Depuis 2017, 2 projets réalisés avec l’aide du Ministère des Affaires étrangères
  • 25 points d’écoute et 25 comités de veille et de protection de l’enfance dans 25 villages
  • 200 leaders communautaires et 100 autorités locales formés aux droits des enfants
  • 80 000 jeunes filles bénéficiaires
  • 60 exciseuses reconverties
  • Prise en charge des victimes, aide psychologique, suivi médical, éducation
  • Travail de prévention à destination des parents de filles non excisées

FFL

  • Une approche communautaire participative
  • 2 projets de lutte contre les MGF : au Mali et au Burkina Faso
  • 85,2 % des femmes maliennes sont excisées.
  • 1 loi burkinabè réprimant les MGF depuis 1996
  • 7.362 burkinabés ont été sensibilisés dans 53 villages, grâce aux séances de sensibilisation de 2018.
  • En 2019, sur l’ensemble des projets de lutte contre les MGF au Mali et au Burkina Faso, 91 femmes ont bénéficié d’une réparation chirurgicale.
  • 25 agents de santé ont été formés à la collecte de données au Burkina Faso, en 2019.

Au Luxembourg

Depuis 2011, la Ville de Luxembourg s’engage pour la lutte contre les mutilations génitales féminines en soutenant des actions de sensibilisation en collaboration avec diverses associations actives dans le domaine. Dans le cadre de son plan d’action communal de l’égalité des chances 2019 – 2022, approuvé par le Conseil Communal en date du 19 novembre 2018 la VDL s’est fixé comme objectif d’organiser ou de soutenir annuellement une action de sensibilisation dans le domaine de la mutilation génitale féminine.

Agir

S’informer

« Fuir l’excision : parcours de femmes réfugiées »
Photoreportage par Anaïs Pachabézian
Sous l’objectif d’Anaïs Pachabézian, trois femmes racontent leur parcours, leurs souffrances, leurs victoires. Conçu comme un hommage au courage de ces combattantes, cette exposition itinérante vise également à sensibiliser le visiteur aux problématiques de l’asile et l’excision.

« In the name of your daughter »
Film documentaire réalisé par Giselle Portenier dans des communautés nord de la Tanzanie pendant les vacances scolaires en décembre, la “saison de l’excision”. Ce film raconte le courage de Rhobi Samwelly qui voyage à travers le pays pour lutter contre cette tradition et protéger ces jeunes filles. https://inthenameofyourdaughterfilm.com/

« Diaratou face à la tradition »
BD écrite par Theunen et dessinée par El Hadji Sidy Ndiaye
Fournir un outil pédagogique adapté aux élèves de fin primaire-début secondaire que les enseignant-e-s ainsi que les professionnel-le-s de la santé puissent utiliser dans le cadre de leur(s) activité(s).

UEFGM (United to End Female Genital Mutilations)
Plateforme européenne de formation en ligne
Lancée en février 2017, UEFGM est une plateforme de formation en ligne sur les mutilations sexuelles féminines, disponible gratuitement et dans 9 langues. Elle vise à former les professionnel-le-s en contact avec des femmes et des filles excisées ou à risque :

Alerte-Excision.org
Site internet permettant d’avoir instantanément accès à l’information de base sur l’excision et de répondre aux questions souvent posées et d’accéder aux numéros et aux outils pour alerter sur une situation préoccupante. Un test évaluant le risque pour soi-même ou pour une connaissance est également disponible.

En parler

« Parler, c’est agir. » Jean-Paul Sartre
Outre le fait que cela constitue une atteinte à leurs droits, cette pratique engendre des conséquences graves pour l’intégrité physique et la santé des femmes et filles concernées. Cette pratique est ancrée dans la communauté et dans les coutumes.
Mais être informé(e) et en parler autour de soi c’est déjà agir pour l’intégrité physique de ces femmes.

Partager

Or, pour en parler, nous avons à notre portée des outils qui nous permettent chaque jour d’avoir un impact majeur. Nous vous invitons ainsi à partager avec nous ce tabou qui ne devrait plus avoir de raison d’être.

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PADEM : http://padem.org/sengager/dons/
Fondation Follereau Luxembourg : https://ffl.lu/sengager/faire-un-don/

Communiqué commun du PADEM et de la Fondation Follereau Luxembourg, partenaires d’Infogreen

Communiqué
Publié le jeudi 4 février 2021
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