L'Artisanat a besoin de mobilité

L’Artisanat a besoin de mobilité

Les entreprises artisanales se félicitent du changement de paradigme qui a eu lieu depuis plusieurs années avec le renforcement massif des infrastructures publiques. Mais l’objectif principal doit rester la création d’une mobilité fluide et pauvre en émissions avec n’importe quel mode de transport et à chaque moment de la journée. L’exécution rapide des plans directeurs sectoriels du pays est la condition sine qua non, estime la Chambre des Métiers.

L’Artisanat a besoin de mobilité. Les sites des entreprises doivent être facilement accessibles à tout moment par les clients, les employés et les fournisseurs, aussi bien dans les centres d’agglomération que dans les régions rurales. En même temps, afin de pouvoir exécuter de manière efficace et flexible leurs prestations de service auprès de leur clientèle à travers le pays et même au-delà, les artisans sont dépendants d’une bonne infrastructure routière avec un trafic fluide, de courts trajets et d’un aménagement du territoire fonctionnel.

La réalité est autre. Une forte croissance sur la dernière décennie, des investissements trop timides sur les trente dernières années dans les infrastructures de la mobilité ainsi qu’un aménagement territorial incohérent ont provoqué la situation d’aujourd’hui : de longs embouteillages journaliers avec comme conséquence une pollution atmosphérique croissante, la prolifération de chantiers longue durée sur les routes ou encore la création de nouveaux quartiers qui manquent de caractère mixte - habitat, travail, commerces et loisirs.

Une approche centrale

Les conséquences directes pour les entreprises artisanales sont multiples. Une grande perte en productivité, la perte en attractivité pour les entreprises accueillant un public par rapport à leurs clients, la perte en attractivité en tant qu’employeur par rapport à la main d’œuvre qualifiée recherchée d’urgence en sont quelques exemples.

L’Artisanat se félicite du changement de paradigme qui a eu lieu depuis plusieurs années avec le renforcement massif des infrastructures publiques. L’approche centrale du développement des transports en commun (tram, réseau ferroviaire, réseau bus) constitue la pierre angulaire de la stratégie « MODU 2.0 » du gouvernement. Qui plus est, cette stratégie trace les autres prérequis pour un transfert vers une mobilité plus durable : l’augmentation des capacités P&R (notamment proche des frontières), l’expansion conséquente du réseau cyclable, l’amélioration des liaisons pour favoriser la mobilité multimodale et la réforme logistique des lignes de bus régionales (RGTR).

Ce qu’il reste à faire

Malgré la crise économique actuelle, il est primordial de poursuivre les efforts et de garder les investissements à un niveau élevé pour réaliser les projets prévus.

L’objectif principal doit rester la création d’une mobilité fluide et pauvre en émissions avec n’importe quel mode de transport et à chaque moment de la journée. L’exécution rapide des plans directeurs sectoriels du pays, surtout en termes de logement et de zones d’activités, est la condition sine qua non.

Afin de rendre les transports en commun plus attractifs en région rurale, l’offre du réseau bus doit y être élargie de manière conséquente en augmentant les cadences, en réduisant les temps de trajets, et en instaurant de nouveaux modèles comme le « bus à la demande ».

L’extension des autoroutes sur 3 voies pour prioriser le bus et le covoiturage sur la 3e voie constitue un autre projet prioritaire à réaliser. Par ailleurs, un maillon central doit être l’utilisation renforcée des technologies digitales dans le domaine de la gestion du trafic et de l’organisation des places de parking.

Collaboration pour les technologies propres

L’Artisanat est en faveur d’une mobilité pauvre en émissions et soutient tout développement de technologie propre. Le secteur automobile en particulier élargit constamment son offre en proposant d’un côté des voitures à carburant fossile de moins en moins polluantes, ou d’un autre côté avec la mise sur marché des premiers modèles purement électriques. La mobilité électrique doit être encouragée, sans défavoriser voire stigmatiser les véhicules à moteur thermique de la nouvelle génération.

L’implémentation doit se faire progressivement, en collaboration étroite avec le secteur, et les conditions indispensables pour un succès rapide vers l’électrique sont la mise en place d’une infrastructure de recharge généralisée publique et le maintien d’un haut niveau de subventionnement des véhicules et des bornes de charge pour personnes physiques et morales.

En outre, le pays doit rester ouvert face à d’autres technologies émergentes, comme l’hydrogène, et le développement d’infrastructures alternatives est à prévoir.

Gilles Reding, Directeur des Affaires environnementales, technologies et innovation
Chambre des Métiers, partenaire Infogreen
Illustration : active-ve.org/licence CC

Article tiré du dossier du mois « Freiner l’empreinte, accélérer le mouvement »

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Publié le lundi 26 octobre 2020
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