L'inclusion professionnelle (II) : révéler et entretenir les talents

L’inclusion professionnelle (II) : révéler et entretenir les talents

Pour la 2e conférence de la trilogie Agora 4 Youth, Life Project 4 Youth (LP4Y) et RYSE (Refugee Youth Support & Empowerment), avec leurs partenaires et témoins, ont exploré le thème de l’inclusion professionnelle. Le deuxième plateau de l’event a mis en avant l’importance de la formation et de l’approche du jeune par l’écosystème qui entreprend avec responsabilité.

Réfugiés ou catégorisés NEET (sans emploi, sans formation, déscolarisés, en décrochage), les jeunes ont pourtant des talents à révéler, parfois à eux-mêmes, puis à la société.

Le premier « plateau » proposé par Agora 4 Youth avait mis l’accent sur la problématique de l’emploi des jeunes, en particulier des jeunes réfugiés, avec des témoignages à la clé. Le second a ouvert d’autres portes, à la fois globales et locales.

« On estime que 600 millions de jeunes sont sans perspective d’emploi, ce qui représente la moitié des 15-24 ans dans le monde », évoque Jeanne Vigouroux, Project Manager LP4Y Lab à New York et représentante LP4Y aux Nations unies. « Si l’embauche ou le stage est un facteur primordial d’inclusion, ce n’est qu’une étape ».

LP4Y a mis en relief une série de défis et difficultés à vaincre, afin de mieux proposer des solutions, aux jeunes concernés mais aussi, voire surtout, aux employeurs. « C’est un écosystème qu’il faut intégrer et où l’on doit pouvoir être accueilli et accompagné. Il y a des codes à assimiler, il faut éviter les problèmes de compréhension des enjeux, de l’environnement de l’entreprise, des tâches à accomplir ou du suivi. Pour intégrer un candidat, les équipes doivent être préparées, sensibilisées ; un processus RH doit impliquer collaborateurs et managers. Il est important aussi de se comprendre mutuellement, au-delà de la langue, de comprendre la situation que vit le jeune, son parcours. Déceler le savoir-être peut faire la différence pour révéler un talent, car accueillir un jeune en parcours d’intégration, ce n’est pas une œuvre sociale, c’est réel atout pour les entreprises ».

Quelques projets ont été cités pour leurs bonnes pratiques, chez Decathlon, Sodexo ou Cap Gemini par exemple.

La recherche des « talents incroyables » peut aussi s’appuyer sur la recherche académique. Rosa Lisa Iannone, doctorante à l’Université du Luxembourg, est venue appuyer le discours de ces études qui reflètent comment préparer les jeunes, au niveau de leur formation d’abord, de l’apprentissage et de l’entrepreneuriat ensuite, pour qu’ils soient porteurs de valeurs pour l’entreprise.

Ici aussi, les « soft skills » émergent comme un facteur déterminant, qu’il faut capter et entretenir. « Il y a de réelles opportunités de développement pour les entreprises qui savent déceler les profils, parfois atypiques, souvent enrichissants. D’où l’utilité d’être préparé et de concevoir des parcours inclusifs ».

L’écosystème, c’est aussi l’approche de Bruno Renders, notamment au travers du CDEC qui œuvre pour le développement économique de la construction, « un secteur dont on peut rappeler qu’il est le 2e plus important du Luxembourg, après la finance, et qui surtout est plein d’avenir et de défis, notamment parce qu’il évolue sans cesse et est en quête de cerveaux et de bras ».

La formation et l’inclusion font partie des vues décloisonnées que défend le CDEC, notamment via l’IFSB.

Bruno Renders a évoqué deux projets menés à bien, Build up Your Life, avec le Service national de la Jeunesse, et un second avec l’Adem, ouvert aux jeunes en décrochage, notamment des réfugiés sous protection internationale.

« Un vrai partenariat public-privé qui a démontré que, face aux besoins de compétences, il est important de prendre en compte les compétences informelles, y compris celles des formateurs. Ce programme a eu un taux moyen d’insertion de plus de 70%. La collaboration s’est appuyée sur une remise en question mutuelle et productive, des jeunes en quête de sens et de travail, des formateurs qui ne sont pas nécessairement préparés à cela, et des entreprises qui préparent la construction 4.0 ».

En conclusion, la carte blanche de Nancy Thomas (IMS Luxembourg), interviewée par Frédéric Liégeois sur son parcours et les projets de l’IMS en relation avec la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), a confirmé l’importance d’un écosystème ouvert et inclusif, face à une diversité qui est enrichissante.

« Bien au-delà de la dimension sociale, qui est pourtant un fil rouge en soi, aider le jeune public est vital, surtout quand il est fragilisé à la base. Mais c’est plus que du networking care ces jeunes pourraient nous apporter beaucoup. En tant que managers, entrepreneurs ou accompagnateurs, on doit savoir qu’on a de la chance. L’enthousiasme que l’on rencontre mérite d’être partagé et encouragé ».

La prochaine conférence de ce cycle Agora 4 Youth, aura lieu le mercredi 7 juillet. Elle explorera, avec de nouveaux invités et toujours avec le soutien d’Infogreen, le thème « Compétences des jeunes, une co-responsabilité ».

Alain Ducat

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Publié le vendredi 18 juin 2021
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