La construction durable au service des besoins

La construction durable au service des besoins

Pour Emma Zimer, fondatrice et directrice de Nouma, les gens sont naturellement attirés par la vie en communauté afin de partager des moments ensemble. L’habitat partagé est donc une solution pour renouer des liens.

L’équipe de Nouma accompagne le développement d’habitats participatifs et s’implique dans la dynamique autour d’espaces partagés. Même si elle n’est pas totalement plongée dans la construction durable, Emma Zimer a une vision bien précise du principe. « Pour moi, la construction durable, c’est réaliser des logements en tenant uniquement compte des besoins des futurs habitants et un utilisant des matériaux réfléchis. Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour trouver de la qualité. Il faut également quitter cette logique individualiste où chacun occupe un espace qui ne correspond pas à ses besoins quotidiens. »

En quelque sorte, un des principes des habitats partagés. « Le partage des espaces est une solution pour s’ouvrir vers les autres et limiter son impact environnemental. Il existe déjà quelques projets pionniers au Grand-duché comme la Villa Lorenz à Lorentzweiler, ou encore le projet Gravity à Differdange. Nouma intervient principalement pour accompagner les habitants à mettre en place leur espace de vie. C’est un long processus pour tout finaliser mais grâce à une équipe soudée et des rencontres constructives, nous touchons au but. Les premiers résidents devraient arriver à Lorentzweiler mi-2023. »

L’envie de base est de partager son habitat, de partir d’un endroit plus grand vers quelque chose de plus raisonnable et qui corresponde à ses besoins. Le but est aussi d’avoir moins d’isolement, pour recréer du lien et mutualiser différents espaces. « La seule inconnue pour tous les résidents sont les moyens et l’organisation pour que la communauté fonctionne. Et c’est là que Nouma intervient. Nous souhaitons rassurer et proposer une base solide. »

Pourquoi cette crainte ? « La raison est simple. Beaucoup ont perdu l’habitude de cohabiter avec des gens et de se mettre en lien. Si on fait un petit sondage, on réalise très vite que de nombreuses personnes n’aiment pas vivre seules, qu’elles préfèrent être entourées. »

Le confinement est également passé par là. « Il y a un fort besoin de créer ou recréer du lien. L’avantage de l’habitat partagé est que chacun peut fixer ses limites. A la différence des collocations, ici, chacun a son appartement et va à la rencontre des autres, dans des espaces communs, au moment qui l’arrange. L’avantage est que tout le monde se connaît et on peut s’entraider plus facilement. »

Nouma n’est pas seulement actif dans l’habitat participatif. « On commence également à accompagner des projets autour d’espaces communs, mais pas vraiment dans un habitat participatif. Ce qui veut dire qu’à la base, les gens n’ont pas choisi de participer à des activités en commun. Je prends le cas de Gravity à Differdange. Un projet composé de deux tours où la commune a acheté des logements. Cette dernière a choisi de mettre en place des espaces partagés. Nous accompagnons la commune pour donner envie aux habitants d’utiliser ces espaces, pour créer une dynamique entre eux et les aider à prendre en main la gestion de ces espaces. Et ça fonctionne ! »

Pour ce faire, des rencontres mensuelles ont été mises en place avec les habitants pour présenter le projet des espaces partagés, leur permettre d’apprendre à se connaître, comprendre leurs besoins et leurs envies et décider ensemble de l’utilisation et de l’aménagement de ces espaces ainsi que de leur gestion. « On les faits participer progressivement et en échange, les habitants apprennent à se connaître. Il n’y a aucune imposition. Tout se fait naturellement et selon les envies de chacun. »

Sébastien Yernaux
Photos :
 Chantier, projet Villa Lorenz à Lorenzweiler (©Codur)
 Portraits : projet Gravity à Differdange

Extrait du dossier du mois « Bâtir d’autres modèles »

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Publié le mercredi 9 novembre 2022
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