Avoir un abri, un toit, un logement, un « chez soi »… Ce qui devrait être un droit fondamental reste parfois compliqué dans les faits. Dans un Luxembourg dont l’immobilier flambe sans cesse, et sur une planète pour laquelle il y a le feu, les défis sont d’autant plus brûlants. À la mesure des enjeux, planétaires et locaux.
Il faut se rendre à l’évidence, nous ne sommes pas dans le monde enchanté des dessins animés ou des utopistes. Mais ce monde est en chantier. Il est sans cesse à construire, à rebâtir, à inventer ou à redécouvrir. « Nous ne pouvons construire notre propre avenir sans aider les autres à construire le leur », disait l’ancien président américain Bill Clinton. « Soyons bâtisseurs, mais soyons constructifs et durablement solidaires », pourrait-on ajouter.
Dans le secteur dont la mission quotidienne est de bâtir, de penser et d’élaborer nos maisons, nos écoles, nos bureaux, nos quartiers, nos espaces aménagés quelles qu’en soient les fonctions… les techniques et les idées foisonnent, se bousculent, s’opposent parfois – comme dans un débat constructif -, se mettent en œuvre souvent.
Voilà le leitmotiv : avancer aujourd’hui pour permettre l’habitabilité de demain, voire bien au-delà.
Citée par un architecte et un bureau d’études dans ce dossier, la phrase du pionnier berlinois de la construction durable Eike Roswag-Klinge sonne comme un slogan, une ligne de force en tout cas : « On ne construit plus pour 50 ans, on pense à 500 ans ». Et c’est toute une philosophie qui se dégage. Elle est circulaire, elle trie et réutilise, elle déconstruit pour réutiliser ou retourner à la nature, au lieu de démolir et mettre au rebut. Elle redécouvre les méthodes traditionnelles, les vertus des produits locaux, naturels et durables, comme le bois, l’argile, la paille, l’herbe… Elle explore les champs de nouveaux matériaux, nés du recyclage et de l’ingéniosité.
Les technologies ont leur rôle à jouer. Elles soulignent le trait souvent, permettent de s’appuyer sur les éléments naturels pour produire de l’énergie. Elles recalculent les données de l’équation climatico-ergonomico-financière. Elles économisent les ressources, puisent aux sources que l’on croyait parfois taries ou domptées. Elles prospectent, contrôlent, gèrent, rendent les bâtiments productifs, connectent les fonctions, gagnent du temps ou épargnent le temps corollaire.
Derrière tout cela, il y a des êtres engagés et socialement responsables, artisans, ingénieurs, architectes, urbanistes, entrepreneurs, visionnaires. Il y a des idées qui s’expriment, ici. Localement mais avec en point de mire la planète à préserver pour les générations futures. Car, quel que soit le projet constructif, il sera peuplé d’enfants, de familles, de travailleurs, d’êtres de chair et de sang. Ce sera un lieu de vie. Ce sera un habitat quelque part sur la Terre. Une planète habitable ?
Construisons-lui un avenir !
Alain Ducat