Du positif pour le logement abordable dans l'accord de coalition

Du positif pour le logement abordable dans l’accord de coalition

La pénurie de logements abordables est la première problématique citée dans l’accord de coalition du nouveau Gouvernement à la rubrique « logement », et c’est une question très concrète pour de nombreux résidents. L’avis de Gilles Hempel, directeur de la Fondation pour l’Accès au Logement, sur les mesures annoncées en la matière.

Gilles Hempel
Gilles Hempel - ©Fanny Krackenberger

« Il y a beaucoup de choses positives dans cet accord de coalition », estime Gilles Hempel, directeur de la Fondation pour l’Accès au Logement (FAL), fondation dont la mission est de permettre aux personnes qui traversent une période de précarité d’accéder à un logement le temps de se relever. Le Gouvernement déclare en effet faire un « objectif primaire » du fait d’assurer « un logement décent à un prix abordable au plus grand nombre de personnes ». Pour ce faire, il prévoit de convoquer une réunion nationale logement qui impliquera tous les acteurs concernés. Gilles Hempel appelle les autorités publiques à y inclure « les associations et fondations qui, aujourd’hui déjà, jouent un rôle important dans la création et la gestion de logements abordables ».

Dans cet accord, le Gouvernement affiche sa volonté d’investir à grande échelle dans la construction de logements abordables, parlant même d’une « offensive publique » en la matière. « C’est, à mon avis, exactement ce qu’il nous faut », se réjouit le directeur de la FAL. « Nous avons actuellement moins de 2% de logements sociaux au Luxembourg. Il y a donc un réel travail à accomplir pour rattraper le retard que nous avons sur nos voisins » (ndlr : à titre comparatif, la France compte plus de 15% de logements sociaux).

L’État souhaite s’impliquer « plus activement dans le marché de l’immobilier et recourir davantage aux offres d’immeubles complets mis en vente », c’est-à-dire acheter des projets en futur état d’achèvement qui répondent aux cahiers des charges des logements abordables. Cette démarche, que le précédent gouvernement avait déjà commencé à mettre en œuvre, fait également partie des actions de la FAL via Abitatio, sa branche en charge de la promotion immobilière sociale, et ce, depuis plusieurs années.

La création d’une « agence mandatée pour centraliser la gestion administrative et l’attribution des logements publics destinés à la location » est évoquée dans l’accord, agence à laquelle pourraient également recourir les communes. « Ce sont des services que nous offrons déjà aussi bien avec Abitatio, qui soutient les communes dans la création de logements, qu’avec l’agence immobilière sociale (AIS), qui gère des logements sociaux leur appartenant, et nous serions prêts à élargir cette activité si les ressources nécessaires sont mises à notre disposition », précise le directeur de la FAL. De même, pour encourager les communes à mettre des logements abordables à disposition des citoyens, le Gouvernement envisage de se doter d’une « structure de conseil, de soutien et d’assistance dans la promotion immobilière publique regroupant des compétences aux niveaux technique, administratif et financier ». « Avec la FAL, nous avons une structure qui existe et qui est déjà active, mais qui est actuellement limitée par manque de ressources. Cette mesure pourrait donc être mise en œuvre très rapidement », rebondit-il.

Fiscalement, l’accord de coalition annonce une augmentation de l’exonération sur les revenus liés à la location d’un bien dans le cadre de la gestion locative sociale (GLS). Celle-ci passera de 75% à 90%. Gilles Hempel salue cette mesure qui « va motiver encore plus de propriétaires à mettre leurs biens inoccupés à notre disposition ». Autre action jugée « indispensable » par le directeur de la FAL : la taxation sur les logements non occupés et sur les terrains non mobilisés sera revue à la hausse et sera effective plus rapidement.

Enfin, il applaudit la standardisation future des procédures de délivrance d’autorisation de construire, et surtout l’instauration du principe du silence selon lequel si une administration ne répond pas dans le laps de temps imparti, ce sera considéré comme un accord implicite. « Pour l’instant, les procédures sont assez lentes et ces mesures vont nous aider, nous acteurs de la promotion immobilière sociale, mais aussi tous les autres acteurs de la construction de logements, à accélérer nos processus ».

Mélanie Trélat
Portrait : Fanny Krackenberger

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Publié le mercredi 29 novembre 2023
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