Économie circulaire et innovation, deux piliers d’une approche responsable
Rencontre avec Geoffrey Debertry, directeur de l’administration, du développement et des ressources humaines, et Sébastien Jungen, directeur général de Bamolux.
Confrontée à la nécessité de repenser ses pratiques afin de réduire son empreinte carbone, Bamolux a décidé de placer la décarbonation au cœur de ses préoccupations, mettant en avant une approche centrée sur l’économie circulaire. Elle opte, pour cela, pour la déconstruction plutôt que la démolition. Une vision novatrice qui se manifeste à travers le choix de produits durables et la mise en œuvre responsable de ces derniers.
Tous les acteurs économiques ont pour objectif de réduire de 55 % leurs émissions carbone d’ici 2030. Le bilan carbone de Bamolux, réalisé avec l’aide de l’energieagence, a révélé que l’entreprise a déjà atteint – 35 % et a permis d’identifier que les matériaux utilisés dans ses chantiers, et notamment le placoplâtre qui sert par exemple à cloisonner les plateaux administratifs, sont une source significative d’émissions de CO2. Ils constituent donc un levier important de décarbonation pour l’entreprise.
« La durée de vie des espaces que nous aménageons est de 4 ou 5 ans pour un bureau, à l’issue desquels les cloisons sont souvent amenées à être démolies. Même si ces cloisons sont fabriquées à partir de matériaux recyclés, cela n’entre pas totalement dans une approche circulaire », explique Sébastien Jungen, directeur général.
« Chez Bamolux, l’économie circulaire est considérée sous deux axes bien distincts : le choix de produits issus d’une filière durable et la façon de poser ou d’appliquer ce produit. Et nous pensons que c’est la bonne conjugaison entre le choix du produit et la manière dont on le met en œuvre qui met en exergue cette approche. Nous prônons la déconstruction a contrario de la démolition », poursuit Geoffrey Debertry, directeur de l’administration, du développement et des ressources humaines.
Dans cette perspective, Bamolux a choisi de mettre en avant le système de cloisons JUUNOO. Développées par le biais d’une plateforme participative et fabriquées en Belgique, à moins de 250 kilomètres du Luxembourg, elles offrent une alternative plus durable aux cloisons traditionnelles. Totalement démontables et déplaçables grâce à une technicité brevetée d’encliquetage, elles permettent de réutiliser jusqu’à 95 % des matériaux mis en œuvre permettant de donner plusieurs vies aux cloisons et justifient ainsi un investissement très intéressant si on analyse leur cycle de vie complet.
Deux formules d’acquisition sont disponibles - vente classique et vente avec reprise en fin d’utilisation -, ainsi qu’une formule de leasing avec un loyer mensuel. La prochaine étape est la création d’un système de financement novateur dédié à ceux qui souhaitent investir dans des produits durables. Plus d’information à venir au premier semestre de cette année.
Dans la même optique, Bamolux va désormais intégrer dans ses produits l’isolant à base d’herbe de prairie Gramitherm, produit dans un rayon de moins de 200 kilomètres, à côté d’autres isolants biosourcés à base de cellulose ou de fibres de bois. La gamme s’élargit en fonction de l’évolution des fabricants.
« Nous n’avons plus d’excuses : les produits durables sont aujourd’hui disponibles. Ils ne sont pas toujours les moins chers à la base, mais ils le sont certainement s’ils sont réutilisés. Il faut donc arrêter d’évaluer la valeur d’un produit uniquement en fonction de son prix d’achat, mais la considérer sur l’ensemble de ses cycles de vie », souligne Geoffrey Debertry. « Pour aider nos clients à passer le cap et à accepter de payer un produit un peu plus cher alors que le contexte économique n’est pas optimal, il faudrait que l’État mette en place un incitant, une obligation ou une taxe. Pour l’instant, c’est nous, artisans, qui sensibilisons les maîtres d’œuvre, bureaux d’études et architectes », ajoute Sébastien Jungen.
Bamolux, par son engagement concret en faveur de l’économie circulaire, démontre que la transition vers des pratiques plus durables est non seulement nécessaire mais également réalisable, offrant ainsi une vision inspirante pour d’autres acteurs du secteur.
Mélanie Trélat
Extrait du NEOMAG#60