Économie locale (4) : le bio, alternative durable
Les magasins NATURATA et le commerce du bio coopératif constatent un regain d’intérêt. La demande a augmenté massivement au début de la crise du COVID-19, pour se stabiliser à un niveau élevé.
On a vu les mutations qu’ont connues les commerces agroalimentaires avec la crise du COVID-19 dans les pays frontaliers, avec des comportements d’achat parfois irrationnels, entre supermarchés et circuit-court.
Au Luxembourg, le changement d’attitude des consommateurs a semble-t-il poursuivi un mouvement de hausse amorcé avant la crise et le confinement. Sigmund Walbaum, responsable pour les magasins NATURATA, constate : « La demande pour nos produits et services a d’abord augmenté massivement lorsque la phase de crise a commencé, et s’est depuis stabilisée à un niveau élevé. Apparemment, nos partenaires et nous-mêmes avons réussi à assurer une disponibilité relativement constante de produits qui font actuellement l’objet d’une demande accrue. En outre, il est probable qu’une certaine clarté dans nos branches a pu transmettre un certain sentiment de sécurité ».
Une réelle priorité pour les consommateurs
Pour lui, le nombre de clients étant resté élevé, il faut sans doute y voir une réelle priorité des consommateurs, sans doute ravivée par les effets de la crise.
Les magasins ont dû s’adapter à la nouvelle donne. « Très tôt, nous avons communiqué, via les réseaux sociaux notamment, des informations aux clients concernant les règles de conduite dans nos surfaces. Nous y avons installé des points de désinfection et des gants pour les clients, nous avons mis en place des panneaux de signalisation pour la distanciation physique, des mesures de sécurité techniques aux guichets et aux caisses, des agents de sécurité pour réguler les flux. Nos magasins étaient fermés pendant une heure chaque jour à midi pour nettoyer, désinfecter, réapprovisionner les rayons… et permettre aux employés de faire une pause ».
Un modèle fiable
Le groupe OIKOPOLIS et son modèle, coopératif et bio, séduisent. Le marché du bio a-t-il été mis en avant différemment avec la crise ? « Nous n’avons rien fait de spécial. Le commerce des produits biologiques connaît actuellement un énorme afflux de clients dans toute l’Europe. Cela vaut également pour les entreprises du groupe OIKOPOLIS, du terrain au commerce de détail. Il est possible que les clients – outre la qualité des produits - considèrent tout simplement la transparence et la clarté du commerce bio comme fiables ».
Pour que le modèle soit durable, et alors que tout le monde parle d’économie et de relance, comment voit-on, chez NATURATA, se profiler la reprise, pour les initiatives de circuit-court, d’économie sociale et solidaire, les petits producteurs ? « La demande confirme que les structures et systèmes du commerce biologique, basés sur la coopération et le partenariat, constituent une alternative durable. Pour l’après-crise, nous ne prévoyons aucun changement particulier. Nous voulons juste accroître, encore et toujours, la transparence, la participation des clients, la fiabilité. Nous avons des points communs dans la chaîne de valeur. Et nous espérons gagner d’autres partenaires, pour l’agriculture biologique et pour les formes associatives de coopération. »
Alain Ducat
Photo : Oikopolis
(à suivre)