Les mêmes valeurs sur toute la chaîne
Né de convictions de pionniers du bio et entretenu dans une communauté de valeurs, le groupe OIKOPOLIS pratique, au-delà de l’agriculture responsable, une culture économique associative. Chacun coopère dans ce modèle d’entreprise centré sur l’agriculture, la collaboration équitable, la cohésion sociale et l’éducation. Et cela plaît au consommateur depuis plus de trente ans.
Le « Éisleker Kéis », c’est un classique, un symbole fromager de l’excellence appréciée de la production, de la transformation et de la distribution bio au Luxembourg, un produit local authentique à la traçabilité impeccable. La transformation directe du lait a lieu sur place, par la fromagerie BIOG, implantée dans cette ferme Schanck-Haff, qui fut pionnière du paysage bio luxembourgeois. C’est ici, dans l’Oesling, qu’eut lieu, il y a 40 ans, un passage significatif à l’agriculture biodynamique, synonyme, entre autres, de renforcement ciblé de la fertilité du sol et de l’élevage respectueux des animaux de la ferme.
BIOG, la coopérative des producteurs bio du pays est née en 1988, « une véritable profession de foi dans le métier de produire autrement de quoi nourrir les gens, ce qui est notre métier et ce pour quoi chaque producteur doit être justement rémunéré », souligne Änder Schanck, directeur du groupe OIKOPOLIS.
L’année suivante, BIOG ouvrait son premier point de vente, en ville, dans le Rollingergrund. Naturata allait tracer sa route et devenir l’enseigne d’un groupe économique en perpétuelle mutation, toujours dans le respect d’une offre de qualité et de ceux qui la mettent en œuvre… La coopérative BIOG est devenue le cœur du groupe OIKOPOLIS, ainsi que le moteur de tout un réseau d’initiatives de commercialisation (grossiste, vente au détail, marques propres), transformation (boulangerie, fromagerie, boucherie-traiteur…), formation, sensibilisation…
Pas de business plan, mais une ligne de conduite
« Il n’y avait pas de business plan. Il y avait juste des agriculteurs fiers de leur savoir-faire et de leur mission, des indépendants désireux de créer une dynamique, de se regrouper pour vivre de leur travail et proposer une alternative au consommateur » rappelle Änder Schanck. Tout s’est fait au fil des idées et des besoins collectifs. Et dans une même ligne de conduite, maîtrisée, assumée, revendiquée, stratégique. Avec OIKOPOLIS, on est passé de l’agriculture classique à la culture économique associative, en suivant un principe directeur immuable depuis les premiers pas de BIOG : « soutenir efficacement l’agriculture écologique et encourager tous les acteurs à collaborer pour promouvoir des structures économiques durables ».
Quand l’actuel centre OIKOPOLIS a été ouvert en 2001 à Munsbach, collaborateurs, agriculteurs et actionnaires ont formalisé leur réflexion sur les objectifs et valeurs qui avaient été déterminants au cours des années précédentes, pour créer « un modèle d’entreprise centré sur l’agriculture, la collaboration équitable, la cohésion sociale et l’éducation ». Du producteur au consommateur, de la fourche à la fourchette, en passant par le respect de valeurs partagées par tous les maillons de la chaîne, on retrouve cette notion, fondamentale, de respect. « Notre culture d’entreprise intègre des directives pour nos relations avec nos clients et nos partenaires commerciaux, mais aussi le respect des uns et des autres, car nous voulons faire valoir nos valeurs au quotidien. C’est la base de notre travail, tout comme la protection de l’environnement et la préservation des ressources ».
Alternative éco-sociale
Depuis l’été 2017, plus de 30 produits de la marque BIOG portent le label fair & associative. Il témoigne à la fois la transformation de matières premières biologiques et biodynamiques de qualité mais aussi une collaboration solidaire à chaque étage. L’ajout au logo NATURATA de la devise « fair a kooperativ mat de Bio-Baueren » souligne ce qui est important pour toutes les entreprises qui gravitent autour de la coopérative et du groupe : miser sur des alternatives éco-sociales aux contextes de production et structures commerciales conventionnels.
Änder Schanck le rappelle volontiers, « il s’agit de renforcer et préserver les bases naturelles pour les générations à venir. Cela concerne le secteur de l’énergie, toutes les matières premières, les surfaces, la qualité des sols, de l’eau et de l’air, ainsi que la diversité naturelle des espèces du monde animal et végétal. Toute notre chaîne de valeur est, au sens littéral, un cycle, voire un double cycle, car la production d’aliments bio repose sur des matières premières provenant du cycle naturel soutenu par l’agriculture biologique ». Une économie circulaire et solidaire dans laquelle le réseau s’est inscrit d’emblée et qui s’entretient depuis plus de 30 ans.
Alain Ducat
Photos OIKOPOLIS et Fanny Krackenberger
Pour de plus amples informations sur la chaîne de valeur du groupe OIKOPOLIS et sa structure de fonctionnement, c’est ici https://www.oikopolis.lu/fr/le-groupe.
Article tiré du dossier du mois « Consom’acteurs, Holmes ? Alimentaire, mon cher Watson ! ».