Travail social et résilience
Le Comité National de Défense Sociale (CNDS) est un acteur du secteur social qui, depuis plus de 50 ans, est au service des personnes les plus démunies de notre société. Confronté à une situation de pandémie associée à des restrictions contraires à la prise en charge humaine des personnes qui nous sont confiés, le sujet de la résilience était d’actualité dès le début de cette crise sanitaire.
Une entreprise est avant tout un système dynamique qui doit constamment s’accommoder avec les conditions de son environnement afin d’assurer sa pérennité et son efficacité. En tant que système complexe, elle possède des caractéristiques qui facilitent ou qui limitent ses activités : des objectifs communs, des ressources matérielles en suffisance ou encore des interactions sociales. Partant de la définition de la résilience dans le domaine de la psychologie, ce concept fait référence à la capacité d’une personne à fléchir puis à retrouver un état d’équilibre dans un contexte d’adversité.
Citons quelques exemples qui font preuve de cette capacité de s’adapter dans un contexte d’adversité et même de pouvoir se développer davantage dans une situation de crise.
Le CNDS accompagne des personnes éloignées du premier marché du travail afin de leur donner la possibilité, par le biais de différents apprentissages et des éléments de stabilisation, d’augmenter leur employabilité. Un élément-clé est le contact humain, la prise en charge individuelle de la personne. Privé de ce contact, au moins pendant la période du « lock down », le CNDS avait vite détecté les personnes les plus vulnérables et en situation d’isolation. Avec ces personnes, et dans le strict respect des mesures sanitaires, un projet a été mis en place avec un double objectif : d’une part coudre des masques pour celles et ceux n’ayant pas d’accès aux différents stocks tels que les personnes vivant en situation de sans-abri et d’autre part donner la possibilité aux personnes en situation de détresse sociale d’avoir un contact régulier avec les travailleurs sociaux. Au bout de cette période quelques 5 000 masques ont été distribués gratuitement.
Le restaurant du CNDS, nommé Vollekskichen, également frappé par les nombreuses fermetures du secteur HORECA, avait endéans trois jours mis sur pied un système de « take-out » surtout pour les bénéficiaires dont la Vollekskichen est le seul moyen de se nourrir convenablement.
Finalement un dernier exemple qui se situe au niveau de l’Abrigado, un centre géré par le CNDS qui assure la prise en charge de personnes en addiction de drogues illicites. En collaboration avec le Ministère de la Santé et la Ville de Luxembourg, un projet de permanences médicales et de prescription de médicaments essentiels pour usagers de drogues dans des structures bas-seuil et de réduction des risques a été mis en place. Faute de logement, de sources de revenus, d’argent et de possibilités d’accès aux structures permettant de subvenir aux besoins primaires, certains usagers de drogues sont davantage exposés aux risques sanitaires et en particulier aux infections virales et autres qu’en temps normal. Hygiène corporelle insuffisante, manque de vêtements propres, faim, sevrage forcé, solitude - le confinement tendait à aggraver ces problèmes. L’objectif primaire de ce projet était de venir en aide aux usagers de drogues les plus démunis n’ayant pas ou plus accès aux soins médicaux essentiels.
Trois exemples parmi tant d’autres qui démontrent que le CNDS a fait preuve d’un haut degré de résilience et que cette crise sanitaire a boosté en quelque sorte les activités de notre association.
Raoul Schaaf, Directeur du CNDS partenaire Infogreen
Article tiré du dossier du mois « R é S ili E nce ? »