Une belle solidarité au sein des apiculteurs
Fraîchement débarqué au Grand-Duché, Geoffroy Vigneron compte bien mettre en avant le monde de l’apiculture via sa société Honapi. Du miel 100% luxembourgeois aux bougies en passant par le parrainage de ruches et la sensibilisation à la biodiversité, rencontre avec un passionné des abeilles.
L’apiculture est une affaire de famille chez les Vigneron. Geoffroy s’est lancé dans le secteur grâce à son papa. Leur rucher est implanté en Moselle dans la région Lorraine (3 sites) et au Grand-Duché de Luxembourg (Remich). Grâce à ces quatre cheptels, leur miel a une richesse florale assez particulière.
Une fierté pour Geoffroy Vigneron, nouveau venu sur le marché luxembourgeois. « Je me suis lancé cette année au Luxembourg, après des rencontres lors du marché mobile de co-labor MAART à Beggen. Après une proposition de collaboration, j’ai effectué toutes mes démarches administratives pour obtenir ma certification bio en octobre. Évidemment, pour le moment, c’est une petite production car il faut du temps pour développer des colonies d’abeilles en adéquation avec la réglementation bio. »
Des attentes qui dépendent d’un cahier des charges assez précis. Ce dernier allant jusqu’à contrôler la zone de butinage et le nourrissement des abeilles via du sucre ou sirop bio. « Cela peut paraître assez lourd mais ça permet une meilleure traçabilité. Évidemment, ça a un coût, à savoir 30 à 40 % de plus qu’une production conventionnelle. J’ai donc posé mes ruches à Remich sur un verger de mirabelliers appartenant à co-labor GAART. C’est bien entendu du win-win car cela permet une meilleure pollinisation de leurs arbres. »
Un choix judicieux. « La première récolte s’est très bien passée. Les pots sont en vente dans les magasins de co-labor, ainsi que sur mon site Honapi. La prochaine étape est la production d’un miel 100% local, de la ruche au pot. C’est pour cette raison que j’ai conclu un accord avec Bamolux. Ils vont fabriquer les premières ruches 100% Made In Luxembourg. Actuellement, seul le pot ne vient pas encore du Luxembourg. Mais je suis à la recherche de solutions comme un contenant végétal. Je veux vraiment me démarquer pour mettre en avant le commerce local. »
La passion avant tout
Le Luxembourg accueille environ 800 apiculteurs, dont la très grande majorité font ça pour leur loisir. « Il n’y en a qu’un ou deux qui sont professionnels à temps complet. Les quelques autres qui en font également commerce ont un emploi sur le côté. C’est un secteur qui demande beaucoup d’investissements, que je chiffre entre 300 et 500.000 euros. Une somme importante si on vise le long terme et un travail bien fait. »
Geoffroy Vigneron a des idées plein la tête. « Si la base de mon métier est de produire du miel et de le vendre à des distributeurs, j’aime également me diversifier. C’est pour cette raison que je propose également la vente de bougies faites à base de ma cire et le parrainage de ruches. D’où cette collaboration avec Bamolux qui, j’en suis certain, est une belle vitrine pour mettre en avant le miel bio 100% luxembourgeois. Lors de mes démarchages, j’explique toujours l’importance de la biodiversité. Se diversifier est crucial si je veux me développer progressivement. Je me tourne autant vers les particuliers avec mon miel et mes bougies, que vers les entreprises via le parrainage et les agriculteurs avec la pollinisation. »
Et Geoffroy Vigneron de partager sa vision de la proximité. « Le commerce local est très important pour un pays comme le Luxembourg qui fonctionne beaucoup en réseau. Mais pour que cela fonctionne, il faut que chacun soit solidaire. C’est l’une des caractéristiques du secteur de l’apiculture. Tout le monde s’aide avec du matériel, des élevages de reines, des colonies d’abeilles, de la cire ou tout simplement avec des conseils avisés. »
Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos : ©Honapi
Article tiré du dossier du mois « Courts-circuits »