4x3 magazine : un lancement fluide comme l’eau

Grand succès pour le traditionnel événement de présentation du 4x3. Agora avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir comme il se doit les nombreux partenaires d’infogreen.lu.

Dans son mot d’accueil, Yves Biwer, Directeur – Coordinateur Metzeschmelz chez Agora, a mis en avant le développement du nouveau quartier Metzeschmelz, un projet d’Agora couvrant 63 hectares à Esch-sur-Alzette et Schifflange. « Ce quartier, qui accueillera 10.000 habitants, proposera une diversité d’usages et d’activités sur les 25 prochaines années. Un enjeu clé ? La qualité de vie et la gestion des ressources en eau. Grâce à un processus de participation citoyenne, le Conseil de l’Avenir – composé de 25 citoyens et 12 représentants d’institutions – réfléchit aux espaces publics et aux besoins des futurs habitants. Par ailleurs, le projet Symbiosis explore une approche durable pour optimiser les flux et la consommation d’eau. L’objectif est d’utiliser cette ressource précieuse de manière rationnelle et de limiter le gaspillage, afin de garantir un développement urbain respectueux de l’environnement. »

Frédéric Liégeois, directeur et fondateur d’infogreen.lu et 4x3, a poursuivi en mettant en avant l’environnement qui nous entoure. « Les rivières symbolisent notre parcours de vie : en constante évolution, nous nous connectons aux autres, enrichis par nos expériences. Comme elles, nous nourrissons et sommes nourris, fédérant un écosystème vivant. Composés à 65 % d’eau, nous sommes liés à cet élément essentiel. Cette édition, source d’énergie et de positivité, invite à repenser notre bien-être collectif. Bienvenue dans notre écosystème ! »

Mieux vivre

Le premier volet du magazine 4x3 est consacré à la qualité de vie et baptisé « Mieux vivre ».

Au Luxembourg, de plus en plus d’organisations adoptent des initiatives pour améliorer le bien-être de leurs employés tout en ayant un impact positif sur l’environnement et la société. Certaines entreprises intègrent désormais des enjeux comme les conditions de travail, l’inclusion et la durabilité dans leur stratégie. Des experts ont partagé leurs perspectives sur ces transformations.

Odette Sangaré, référente Grands Comptes et Comptes internationaux à l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au Travail (ILQVT), a répondu à la question : Pourquoi parler de qualité de vie au travail aujourd’hui ? « Parce que le monde évolue rapidement et que les entreprises doivent attirer et fidéliser leurs talents. Le travail a perdu sa place centrale dans les valeurs des Européens, et l’OMS a publié ses premières directives sur la santé mentale au travail. Face à la hausse de l’absentéisme et au désengagement, il est essentiel d’anticiper avec des actions concrètes. Mieux travailler ensemble, anticiper, vivre et se réaliser sont les piliers d’une stratégie efficace. Une approche participative renforce l’innovation, la performance et la résilience des entreprises. »

Yosra Mohandiz, Project Manager - RSE, chez Vinçotte Luxembourg, a expliqué les DSM, une norme de reporting sur le développement durable destinée aux PME non cotées. « Adoptée en décembre 2024, cette norme vise à améliorer la transparence et à accélérer la transition durable des entreprises. Elle se compose de deux modules : un module de base obligatoire, qui couvre les indicateurs environnementaux et sociaux, et un module avancé optionnel, axé sur la diversité, les droits humains et les objectifs climatiques. En uniformisant les données, elle facilite la comparaison d’une année à l’autre, valorise les engagements des entreprises et les aide à anticiper les exigences réglementaires tout en identifiant les risques et opportunités à long terme. »

Enfin, Cécile Blanchouin, responsable du Service Soutien à l’Emploi de Ligue Santé Mentale, a présenté la formation « Inclusion Skills : Ensemble vers plus d’inclusion professionnelle ! » au Luxembourg. « Cette formation est le fruit d’un partenariat entre l’UFEP, la Ligue Santé Mentale et IMS, trois acteurs engagés dans l’inclusion et le développement durable. Au Luxembourg, 14,6 % de la population se sent en situation de handicap, mais seuls 7.227 travailleurs ont un statut reconnu, révélant un écart important. L’objectif est d’aider les entreprises à mieux intégrer ces talents en leur fournissant des outils concrets pour le recrutement, l’accompagnement et la gestion d’équipes. Ouverte à tous les secteurs, la formation comprend cinq modules et aura lieu en juin et en septembre 2025. »

Grand entretien

La rédactrice en chef d’infogreen.lu, Marie-Astrid Heyde, a ensuite pris la parole en compagnie de Julie Schadeck. La directrice de UNature (Université dans la Nature) a été mise à l’honneur lors d’un grand entretien réalisé dans la réserve naturelle « Grouf », à Schengen. Elle y a expliqué tout son parcours : « J’ai grandi au Luxembourg, entourée de nature, mais c’est sur la glace que tout a commencé. Le patinage artistique était ma passion, jusqu’à ce qu’on me dise que je manquais de grâce. Alors, j’ai pris des cours de danse… et j’ai adoré. C’était plus qu’un simple mouvement : c’était mon langage. Quand il a fallu choisir mes études, je ne voulais pas abandonner cet art. J’ai pris la direction New York, avec de grands rêves. Mais une blessure a tout stoppé. Opérations, rééducation… J’ai dû renoncer. Pourtant, je n’étais pas prête à tourner la page. En parallèle, je découvrais la psychologie, fascinée par la manière dont tout – corps, environnement, émotions – influence notre esprit. Puis, j’ai trouvé la danse-thérapie, cette incroyable connexion entre mouvement et psychologie. Un master à Chicago, du travail auprès d’enfants et d’adultes en situation de handicap… ce fut une révélation. Puis est venu le Covid, une pause forcée qui m’a menée à Nature Unique, une initiative canadienne que mon père m’a fait découvrir. Un jour, il m’a dit : ’Julie, tu dois voir ça, ça va te passionner.’ Il avait raison. Aujourd’hui, je travaille à rendre accessibles des milliers d’études scientifiques sur l’impact de la nature sur notre santé. Nous créons des programmes, organisons des conférences, écrivons des articles. Tout cela pour une chose essentielle : nous rappeler que nous sommes profondément connectés à la nature et qu’elle est une ressource précieuse pour notre bien-être. »

Eau-delà

Ce bel échange a entraîné les nombreux partenaires vers le second volet du magazine 4x3, intitulé « Eau-delà ».

Aujourd’hui, quelle que soit l’approche, l’eau est un enjeu majeur pour la survie de la vie sur Terre. La gestion durable de l’eau n’est plus un choix, mais une obligation. Elle repose sur un principe simple : utiliser l’or bleu avec discernement tout en anticipant les besoins des générations futures et de la vie sur terre.

Tom Schaul, responsable du groupe « Eau » au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité : « Le Luxembourg semble humide à cause de la fréquence des pluies, mais ses ressources en eau sont limitées. Situé entre les bassins de la Meuse et du Rhin, il est traversé par de petits cours d’eau vulnérables à la pollution et au changement climatique. Autrefois, chaque commune avait sa propre source, mais l’industrialisation a nécessité la construction du barrage d’Esch-sur-Sûre. Avec une consommation en hausse, qui pourrait croître de 40 % d’ici 2040, le risque de pénurie s’intensifie. Plutôt que de chercher de nouvelles ressources, il est crucial de mieux protéger l’eau, de coopérer avec les acteurs locaux et de réduire la consommation. Plus de la moitié de l’eau potable étant utilisée par les ménages, sensibiliser à son usage et privilégier des alternatives comme l’eau de pluie devient indispensable. »

Alexandre Londot, directeur des opérations chez Agora Luxembourg, a mis en avant la gestion de l’eau, essentielle dans le développement des quartiers comme Belval et Metzeschmelz. « À Belval, un concept global de rétention des eaux pluviales a été mis en place dès le début, avec quatre grandes zones intégrées aux espaces verts pour limiter les inondations. Ces stratégies évoluent pour s’adapter aux nouvelles réglementations. À Metzeschmelz, des solutions innovantes sont testées, comme l’intégration de zones de rétention dans les rues et l’optimisation des toitures et bassins pour favoriser l’infiltration. La renaturation de l’Alzette est également à l’étude. L’un des objectifs majeurs est de réduire la consommation d’eau potable de 120 à 90 litres par jour et par habitant grâce à la réutilisation des eaux pluviales et des eaux grises. »

Laurent Pfister, hydro-climatologue et responsable de l’unité Environmental Sensing and Modeling au LIST, a souligné le fait notre monde est de moins en moins stationnaire, notamment à cause du changement climatique. « Le cycle hydrologique s’intensifie, raccourcissant les délais entre les fortes pluies. Au Luxembourg, le manque de données climatiques complique les projections et accroît les incertitudes. Au LIST, une équipe de 70 experts étudie l’impact du climat sur l’eau, la biodiversité et l’agriculture. Grâce à un réseau d’observation unique en Europe, nous suivons le parcours d’une goutte d’eau, analysons son infiltration, son évaporation et mesurons l’âge de l’eau ainsi que la durée de pollution. Les crues hivernales laissent progressivement place à des crues estivales, typiques des climats méditerranéens. Pour affiner nos modèles, nous croisons plusieurs disciplines, notamment l’étude des moules perlières, capables de retracer l’histoire des cours d’eau sur 200 ans. »

Enfin, Béatrice Mange, CEO de Color Wellness, a précisé que l’eau est bien plus qu’une simple ressource. « L’eau est essentielle à notre santé, à la biodiversité et à l’équilibre de la planète, mais elle joue aussi un rôle clé sur notre bien-être mental. Le concept Blue Mind, développé par le biologiste Wallace Nichols, montre que la simple présence de l’eau – océan, rivière, lac ou même douche – réduit le stress en limitant le cortisol et en augmentant la sérotonine, favorisant ainsi détente et lâcher-prise. La couleur bleue, associée à la liberté et à la créativité, renforce cet effet. Les neurosciences confirment que voir de l’eau ou évoluer dans un environnement bleu stimule relaxation et concentration. Préserver l’eau, c’est aussi protéger notre équilibre mental. »

Startup sous les projecteurs

Philippe Bauer, fondateur d’ëGEN PRO, au l’opportunité de présenter sa société. « Dans une cuisine professionnelle, un restaurant consomme jusqu’à 30 litres d’eau par couvert, soit 3 m³ par jour pour 150 couverts. Pour réduire ce gaspillage, j’ai créé ma société afin de recycler les eaux grises légères issues notamment des lave-vaisselle, lave-verres et adoucisseurs. Plutôt que de les rejeter, nous les réutilisons pour les sanitaires, le nettoyage des sols et les douchettes de prélavage. Un procédé breveté optimise aussi la gestion du calcaire, limitant l’usage des adoucisseurs. Ce système permet d’économiser 50 % de l’eau, soit 700 m³ par an, tout en réduisant de 6 tonnes de CO₂ l’empreinte carbone des restaurants. »

1.000 euros pour la Stëmm vun der Stross

Nouveau succès pour la chaîne de solidarité infogreen.lu / 4x3 ! Les nombreux clics et partages, ainsi que les mécènes et partenaires, ont permis d’offrir un chèque de 1.000 euros à la Stëmm vun der Stross et son projet Schweesdrëps. Bob Ritz, chargé de communication, a reçu le chèque des mains de Frédéric Liégeois.

Avant de remercier Agora Luxembourg (Yves Biewer, Alexandre Londot et Claire Faber) pour l’accueil, ainsi que les mécènes (IFSB, Betic Ingénieurs-Conseils, part of Sweco, TK Elevator, Corexpert, COEBA, Viessmann Luxembourg et ISTA Luxembourg), Frédéric Liégeois a lancé un appel.

« Picto Communication ne cesse d’évoluer. Nous somme à la recherche de nouveaux bureaux, entre 100 et 150m2, situés dans une zone entre Esch-sur-Alzette et Pétange. Je suis donc à l’écoute de belles propositions pour accueillir toute l’équipe. »

L’appel est lancé… nous attendons vos retours !

Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger