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Absence d'accord sur le renouvellement du glyphosate : pour Slow Food, il est temps d'interdire cette substance toxique

Absence d’accord sur le renouvellement du glyphosate : pour Slow Food, il est temps d’interdire cette substance toxique

Aucun accord n’a pu être trouvé le 25 octobre concernant le renouvellement de l’autorisation du glyphosate. D’après les diplomates, la Commission tente maintenant de décider certains gouvernements à soutenir l’autorisation de l’herbicide en proposant de réduire sa période de renouvellement.

Slow Food enjoint les gouvernements européens à rejeter ce renouvellement et à interdire le glyphosate : tout autre décision irait à l’encontre de l’opinion publique et ignorerait l’initiative citoyenne européenne réussie « Stop Glyphosate ». La coalition Stop Glyphosate a officiellement présenté le 3 juillet dernier le résultat de son Initiative citoyenne européenne (ICE) Stop Glyphosate, rassemblant 1.070.865 signatures, à 28 autorités nationales européennes.

Carlo Petrini, fondateur et président de Slow Food International, commente ainsi la décision : « Aujourd’hui, la voix de plus d’un million de citoyens européens issus de la société civile n’a ni été entendue ni respectée. Il est tout aussi préoccupant que les décisionnaires ne prennent pas d’action rapide pour interdire cette substance toxique. Il est scientifiquement prouvé que 45 % des terres agricoles européennes contiennent des traces de glyphosate et que des particules toxiques sont répandues dans la nature par le vent et la pluie, polluant les nappes phréatiques et dégradant les défenses naturelles des plantes, champignons et organismes des sols. La substance perdure ainsi dans la terre et, au final, nuit à notre santé : nos droits sont toujours limités par les intérêts des multinationales de l’agro-industrie. Produire sans utiliser de glyphosate est déjà une réalité, on l’appelle l’agroécologie*. Retirer cette substance de notre alimentation est une étape importante vers la protection de notre santé, c’est une certitude. Et cela n’est possible qu’en changeant le modèle de production et en adoptant des pratiques agroécologiques. »

Commercialisé depuis 1974, le glyphosate a été classifié en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « probablement cancérogène pour l’homme ». Deux mois après la publication du CIRC, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en est venue à la conclusion opposée : pour elle, le glyphosate « ne présente pas de menace cancérogène probable pour l’homme ». L’EFSA a toutefois appuyé ses recommandations sur un rapport de l’UE réutilisant telles quelles des analyses d’une étude menée par Monsanto. Des pages de l’étude étaient identiques à certains passages d’une candidature soumise par Monsanto au nom de la Glyphosate Task Force (GTF), un consortium industriel mené par le groupe.

Note :
* L’agroécologie s’appuie sur la conservation et la gestion des ressources agricoles à travers la participation, les savoirs traditionnels et l’adaptation aux conditions locales. Le recours au terme scientifique d’agroécologie remonte aux années 70, mais nombre de ses solutions sont appliquées depuis toujours par les communautés rurales du monde entier. Ce bagage ancien de connaissances a systématiquement été abandonné ou oublié avec l’arrivée de la Révolution verte, qui a introduit un modèle agricole fondé sur des quantités élevées d’intrants énergivores, comme l’utilisation massive de produits agricoles chimiques et de machines-outils carburant aux énergies fossiles.

Photo : par Spencer Pugh sur Unsplash

Communiqué par Slow Food

Communiqué
Publié le vendredi 3 novembre 2017
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