Agir avant la catastrophe : un revêtement innovant pour protéger les ponts

Agir avant la catastrophe : un revêtement innovant pour protéger les ponts

Des élastomères similaires à un revêtement de peinture, développés à l’Université du Luxembourg et à l’Université de technologie de Darmstadt, ont démontré leur efficacité pour détecter et surveiller les fissures potentielles dans le béton des bâtiments existants ou futurs.

Une grande partie des tunnels et des ponts en Europe ont plus de 50 ans et approchent de leur fin de vie avec d’importants besoins d’entretien, ce qui fait peser la menace de plus d’accidents désastreux tels que celui du pont Morandi à Gênes en Italie en 2018 (43 morts et 16 blessés).

Économique et extensible, cette technologie pourrait avoir un impact révolutionnaire sur la sécurité des infrastructures critiques, telles que les ponts ou les barrages.


« Les solutions et les capteurs existants ne permettent pas une détection et une surveillance à un coût raisonnable, tandis que notre technologie est bon marché et ne nécessite qu’une caméra comme équipement électronique. »

Prof. Jan Lagerwall, physicien à la Faculté des Sciences, des Technologies et de Médecine de l’Université du Luxembourg

Des couleurs indiquent où le matériau se détériore

La collaboration interdisciplinaire de chercheurs et d’experts en ingénierie du béton, publiée dans la revue scientifique Structural Health Monitoring, a démontré que la formation de fissures pouvait être révélée à un stade très précoce par une fine couche de ces élastomères à cristaux liquides cholestériques (Cholesteric liquid crystal elastomers – CLCE) qui changent de couleur en fonction de l’état du matériau, et qui pourraient également être utilisés pour surveiller la croissance continue des fissures, afin d’agir avant des conséquences potentiellement catastrophiques.

L’équipe peaufine actuellement la composition chimique des CLCE, qui peuvent prendre différentes couleurs ou rester invisibles jusqu’à ce qu’il y ait une fissure, afin de minimiser leur impact sur l’environnement. Bien qu’initialement destinée aux surfaces en béton, cette technologie pourrait également être facilement appliquée aux surfaces métalliques de véhicules en mouvement, tels que les avions, les bateaux, les trains et les voitures.

Avant même que la petite fissure centrale ne devienne visible, la couleur bleue a révélé sa présence et a permis de surveiller sa propagation.


« En collaboration avec Prof. Numa Bertola de l’Université du Luxembourg, nous entamons notre première expérience pilote hors laboratoire au printemps 2025 sur un bâtiment réel avec un pont en Suisse, car il est très important de voir comment notre solution se comporte lorsqu’elle est exposée à des conditions extérieures sur une longue période. »

Prof. Jan Lagerwall, physicien à la Faculté des Sciences, des Technologies et de Médecine de l’Université du Luxembourg

L’équipe étudie actuellement des collaborations avec d’autres partenaires, ainsi que des opportunités commerciales potentielles par le biais de licences de propriété intellectuelle.

Pour plus d’informations : https://www.uni.lu/

Communiqué et photos de l’Université du Luxembourg

Contribution partenaire in4green
Publié le mardi 18 février 2025
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