Année record en appelle d’autres
En mai dernier, le C3S publiait aussi son rapport annuel, European State of the Climate 2019. Il fait ainsi le point sur les conditions climatiques, les évolutions et les événements extrêmes constatés l’an dernier, comparés aux tendances de ces dernières décennies (https://climate.copernicus.eu/sites...).
Il se confirme ainsi que 2019 a été l’année la plus chaude de tous les temps en Europe, avec des températures au-dessus de la moyenne dans la plupart des régions et, au lieu d’écarts importants entre anormalement chaud et froid, des données uniformément et inhabituellement chaudes.
Des records de chaleur ont été enregistrés sur 11 des 12 dernières années. Comme le soulignent les scientifiques de Copernicus, il ne s’agit pas d’une anomalie statistique mais bien du résultat du réchauffement climatique, qui se manifeste partout en Europe, favorisé par les émissions de gaz à effet de serre anthropiques. Les observations et la modélisation convergent pour voir une tendance de fond au-delà des variables climatiques, et prédire une hausse des températures dans les années à venir. Déjà, l’Europe a gagné 2°C en 2019 par rapport à l’ère préindustrielle, alors que la hausse des moyennes de température s’élève à 1,1 °C à l’échelle mondiale.
Autres constats satellitaires et scientifiques : les populations, les équipements, les infrastructures, souffrent dans toute l’Europe : dilatation thermique perturbant le trafic ferroviaire ou fragilisant des ponts, soucis dans la production et la distribution d’électricité, difficultés pour l’agriculture… En parallèle, à côté d’épisodes pluvieux caractérisés par leur violence et leur brièveté, il apparaît une tendance à la baisse de l’humidité des sols.
En revanche, la hausse manifeste des heures d’ensoleillement peut être vue comme une opportunité à saisir, pour augmenter la production d’énergie photovoltaïque par exemple. Car c’est là aussi que se place la mission d’intérêt général de Copernicus et ses services : des transports à la santé, de l’agriculture aux assurances, tous les secteurs ont besoin de données climatiques de qualité, non seulement sur les périodes passées, mais aussi sur les perspectives, afin de s’adapter.
Alain Ducat
Photos, illustrations et vidéos : Copernicus