Appel de fonds de SOS Villages d’Enfants Monde pour le Niger : Secourir les enfants réfugiés et les enfants des familles d’accueil de Diffa
Aux prises avec une extrême pauvreté, le Niger subit des crises récurrentes et vit depuis des années sous la constante menace du terrorisme...
Située au sud-est du Niger, à la frontière avec le Nigeria, la région de Diffa fait face à une alarmante situation humanitaire alors que depuis le début de l’année elle est confrontée à d’énormes déplacements de population suite aux massacres de Boko Haram. Active depuis les années 1990, l’association SOS Villages d’Enfants Niger démarre, avec les autorités et des organisations humanitaires, un projet d’assistance sur six mois en direction de 7.690 enfants, enfants réfugiés ou retournés du Nigeria et enfants des communautés hôtes, dans 13 quartiers de Diffa. Il met l’accent sur l’accueil, la prise en charge, les besoins de protection des enfants et la réunification familiale mais aussi sur l’aide alimentaire alors que la région connaît une grave insécurité alimentaire.
Aux prises avec une extrême pauvreté, le Niger subit des crises récurrentes et vit depuis des années sous la constante menace du terrorisme qui entraîne dans toute l’Afrique de l’Ouest un permanent climat d’insécurité. Depuis plusieurs mois, la région de Diffa, au sud-est du Niger, à proximité du lac Tchad, connaît de vastes mouvements de population en provenance du Nigeria où des milliers de personnes ont fui les atrocités de Boko Haram. Cette région, qui a elle-même subi des attaques en février, compte désormais plus de 100.000 déplacés (réfugiés et Nigériens de retour) et 50.000 déplacés internes. Près de la moitié d’entre eux seraient des enfants séparés de leurs familles.
Alarmante situation humanitaire
La situation humanitaire est catastrophique. L’insécurité alimentaire et la malnutrition sévissent, Diffa étant d’ailleurs une des régions les plus touchées par la baisse de la production agricole de 2014 et les activités socio-économiques, notamment le commerce transfrontalier, sont en péril en raison de l’insécurité au Nigeria. Le gouvernement du Niger a lancé le 17 mars un plan d’urgence pour la région. Il s’agit de secourir les personnes déplacées et les communautés d’accueil particulièrement vulnérables et sans réels moyens de subvenir à leurs besoins vitaux, la plupart étant dépendantes de l’agriculture. En février, 44% des familles interrogées nécessitaient une aide alimentaire immédiate (OCHA, bulletin humanitaire, mars 2015). Eau potable et nourriture sont des priorités. Les enfants de Diffa ont par ailleurs besoin de soins de santé, vêtements, éducation et activités récréatives mais aussi de protection et de soutien psychologique alors qu’ils sont souvent victimes de toutes les formes de violence, voire contraints de mendier.
Protection et aide alimentaire pour 7.690 enfants
Une cellule de coordination humanitaire (autorités régionales, services techniques de l’Etat, partenaires internationaux et ONG) a été mise en place. Les familles réfugiées ou retournées du Nigeria sont accueillies dans des camps de transit ou de relocalisation ou sont hébergées dans des familles d’accueil. Si les besoins vitaux (nourriture, santé) des enfants sont en partie garantis dans les camps de réfugiés, il en va autrement dans les familles d’accueil. Voilà pourquoi SOS Villages d’Enfants Niger a planifié, avec les acteurs concernés, un projet d’assistance pour protéger les enfants déplacés et retournés du Nigeria et les enfants des communautés hôtes en situation d’insécurité alimentaire. Ce programme se déroulera entre avril et septembre dans 13 quartiers de Diffa et viendra en aide à 7.690 enfants. L’association luxembourgeoise SOS Villages d’Enfants Monde s’est engagée à financer :
1) La prise en charge dans des familles d’accueil des enfants non accompagnés tout en essayant de les réunifier avec leurs familles d’origine
2) L’aide alimentaire pour les enfants déplacés, retournés et accueillis dans des familles hôtes et les enfants de ces familles
3) La création d’espaces d’accueil de jour pour les enfants (nourriture, vêtements, activités éducatives et récréatives…)
4) La protection contre toutes les formes de violence des enfants déplacés à travers des actions de sensibilisation et des mesures de protection dans les communautés d’accueil
Pour soutenir les enfants réfugiés et les enfants des familles hôtes de Diffa au Niger, il est possible de faire un don sur le compte CCPL LU65 1111 0050 0053 0000 (mention « Aide d’urgence SOS à Diffa au Niger ») ou en ligne sur www.sosve.lu
Niger : état des lieux
Au Niger, pays sahélien enclavé, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays occupe la 187e et dernière place dans le classement IDH du PNUD. Il connaît des crises successives : crises alimentaires et nutritionnelles, catastrophes naturelles (sécheresses et inondations à répétition), épidémies (comme le choléra). D’après les estimations de l’OCHA, le taux de malnutrition aiguë globale y est de 14,8%, au-dessus du seuil d’alerte de 10% fixé par l’OMS et on estime à 1,3 million le nombre d’enfants touchés par la malnutrition aiguë. L’insécurité alimentaire concernerait cette année quelque 3, 4 millions de personnes alors qu’un quart de la population vit dans des zones touchées de près par le grave déficit céréalier. Par ailleurs, depuis de longues années, le Niger est sous la menace du terrorisme et confronté à de vastes mouvements de population. Il accueille de nombreux réfugiés et migrants frontaliers et les Nigériens de retour. La situation s’aggrave depuis quelques mois, Boko Haram faisant régner la terreur au Nigeria et dans les pays voisins.
Depuis 10 ans, SOS Villages d’Enfants Monde soutient l’aide d’urgence au Niger
SOS Villages d’Enfants Monde finance depuis 2005 des programmes d’aide d’urgence mis en place par SOS Villages d’Enfants Niger à Tahoua, région rurale fortement touchée par la sécheresse. Le dernier en date a été mis en place en 2012 alors que le pays a dû faire face à la grave crise alimentaire qui a frappé tout le Sahel. Il a été suivi par un programme d’extension qui a duré jusqu’à l’automne 2013. Aujourd’hui, l’association luxembourgeoise s’est engagée à appuyer l’aide d’urgence mise en place dans la région de Diffa en direction notamment des victimes du terrorisme.