
Terre en commun
La Terre nourricière n’est pas qu’un concept poétique : c’est une promesse vitale. Au Luxembourg, elle prend racine dans les actions citoyennes et les politiques publiques engagées pour bâtir une société plus durable, au-delà des enjeux agricoles.
Ce 22 avril marque la Journée internationale de la Terre nourricière. Selon l’ONU, « il s’agit d’une expression forte, utilisée dans de nombreuses cultures pour désigner notre planète comme une entité vivante, généreuse mais vulnérable. » L’organisation rappelle que les liens entre humains, espèces vivantes et écosystèmes sont profonds, essentiels et aujourd’hui gravement menacés.
Le Luxembourg, avec son territoire limité mais ses ambitions vertes affirmées, cherche à conjuguer souveraineté alimentaire, transition énergétique et préservation de la biodiversité. Dans un monde traversé par des crises climatiques, géopolitiques et environnementales, remettre la Terre au cœur du projet de société devient impératif. Non seulement pour mieux produire, mais aussi pour repenser nos équilibres.
La transition ne concerne pas que l’énergie. Elle touche notre rapport au vivant, à la consommation, aux ressources. De plus en plus de citoyens souhaitent comprendre les impacts de leurs choix, réduire leur empreinte carbone et contribuer à un modèle plus respectueux de la nature. Cette prise de conscience collective passe par des initiatives locales, mais appelle une vision globale.
Restaurer les écosystèmes, repenser nos modèles
Avec ses politiques de soutien à l’agroforesterie, aux circuits courts ou encore à la rénovation énergétique, le Luxembourg se positionne comme un acteur engagé de la durabilité. Mais ces efforts n’ont de sens que s’ils participent à la restauration d’écosystèmes fragilisés par des décennies de bétonisation, d’intensification et de surexploitation.
Des projets citoyens se multiplient, recréant des liens entre société et territoires. Certains intègrent des publics en marge, donnant au développement durable une dimension inclusive. Ces dynamiques locales, si elles sont soutenues, peuvent contribuer à enrayer l’érosion de la biodiversité et à renforcer la résilience face aux dérèglements climatiques.
Crises imbriquées, réponses systémiques
Le progrès ne peut plus ignorer la nature. L’agrivoltaïsme, par exemple, montre comment produire de l’énergie tout en préservant les sols. Cette complémentarité entre technologies et environnement dessine un modèle capable d’affronter les défis climatiques, énergétiques et écologiques.
La déforestation, l’appauvrissement des sols, la raréfaction de l’eau et la disparition des pollinisateurs ne sont pas des phénomènes isolés. Ils participent d’un dérèglement global qu’il est urgent de ralentir, voire d’inverser. Restaurer la Terre, c’est restaurer notre avenir commun.
« La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants. »
Pierre Rabhi, essayiste, romancier, agriculteur, conférencier et écologiste français, fondateur du mouvement Colibris
Redonner toute sa valeur à la Terre nourricière, c’est reconnaître qu’elle n’est pas un simple outil de production, mais un bien commun… une Terre en commun. Au Luxembourg, ce changement de regard est amorcé. La question est désormais : comment aller plus loin, ensemble ?
Sébastien Yernaux
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