Appel de Lima pour l’action climat
La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a présidé la délégation luxembourgeoise à la 20e Conférence des parties (COP), l’organe suprême de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui s’est réuni cette année du 1er au 14 décembre à Lima sous la présidence de Manuel Pulgar Vidal, ministre de l’Environnement du Pérou.
Après de longues heures de négociations difficiles, les représentants des 195 États membres de la Convention sur les changements climatiques ont finalement pu trouver un accord tôt à l’aube du 14 décembre. L’accord intitulé Lima call for climate action (appel de Lima pour l’action climat) comprend les éléments déterminants pour l’élaboration du texte du futur accord juridiquement contraignant négocié à Paris lors de la COP 21 en décembre 2015. Cet accord de Paris fixera de façon contraignante les objectifs et les moyens de mise en œuvre des mesures pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques pour les États, mais aussi les questions de financement, d’assistance technique et de transfert de technologies destinés aux États en voie de développement, notamment les États africains et les petits États insulaires qui sont les plus vulnérables face aux effets du dérèglement climatique.
Lima est un pas important en direction de Paris
Lima est un pas important en direction de Paris. La coopération au sein de l’Union européenne était excellente ce qui a permis, en concertation avec d’autres groupes d’États visant l’intégrité environnementale (Environmental Integrity Group, EIG, République de Corée, Liechtenstein, Mexique, Monaco et Suisse), a permis d’atteindre un meilleur niveau d’ambition. Par l’accord de Lima tous les États sont tenus de fournir les informations concernant leurs contributions nationales avant le afin d’établir un rapport de synthèse pour fin octobre 2015 permettant de prendre des décisions à Paris qui se baseront sur des informations précises quantifiables permettant d’aboutir à maintenir le réchauffement de la Planète au-dessous du seuil critique des 2°C et d’ atteindre l’objectif du zéro-net d’émissions pour la période de 2080 à 2100.
Les États ambitieux ont su convaincre les autres États d’arrêter des éléments de langage empêchant le retour en arrière et évitant le nivellement vers le bas dans le contexte de la communication des contributions nationales. Les contributions nationales pour la période de l’au-delà 2020 (période post-Kyoto) en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement devront permettre d’atteindre au moins le même niveau d’ambition que celles arrêtés pour 2020.
Multiples échanges bilatéraux
Afin d’arriver à convaincre les États moins ambitieux, il a fallu maintenir certaines dispositions arrêtées à la COP19 l’année passée à Varsovie concernant la différentiation des différents États, notamment en ce qui concerne leurs responsabilités et capacités en tenant compte des différentes circonstances nationales. Cette approche différenciée a également permis aux États les plus vulnérables, en l’occurrence les États les moins développés et les petits États insulaires de faire référence aux responsabilités de certains États quant aux fatalités et dégâts causés par les changements climatiques.
La délégation luxembourgeoise à la conférence de Lima a eu de multiples échanges bilatéraux avec les États de tous les groupes importants en vue de la Conférence COP21 en décembre 2015 à Paris lors de laquelle le Luxembourg représentera l’Union européenne dans le cadre de sa Présidence du Conseil de l’Union européenne.
En marge de la Conférence de Lima, les contributions au Fond vert pour le Climat (CGF, green climate fond) ont franchis le cap des 10 milliards de dollars. Pour rappeler, le Luxembourg a annoncé sa contribution de 5 millions d’euros lors du sommet climat de Ban Ki-moon le 23 septembre 2014.
En marge de la Conférence un accord entre les pays de l’UE sur l’amendement de Doha qui fixe les obligations en matière d’atténuation des États pour la période entre 2013 et 2020 du Protocole de Kyoto a su être obtenu ce qui permettra d’arrêter une décision concernant sa ratification par l’Union européenne lors du Conseil Environnement du 17 décembre prochain.
Communiqué par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, Département de l’environnement
Photo
(de g. à dr.) Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement ; Manuel Pulgar Vidal, ministre péruvien de l’Environnement et président de la COP20
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