Assez de paroles, l’UE veut de l’action !
L’Union européenne a salué mercredi l’engagement du président américain Barack Obama de combattre le réchauffement du climat, mais attend maintenant la traduction de ses bonnes intentions par des actions.
« Le plan d’action dévoilé par la Maison Blanche annonce un certain nombre de bonnes intentions qui doivent maintenant être traduites en actions concrètes », a déclaré dans un communiqué la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard.
« Nous attendons pour 2015 un engagement ferme des Etats-Unis pour s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre nationales », a-t-elle précisé. Mme Hedegaard demande également aux Etats-Unis de contribuer à un accord au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour réduire les émissions des avions.
De son côté, le gouvernement français a salué « l’engagement des Etats-Unis » et considère que les mesures présentées par le président Obama « devraient contribuer à une dynamique positive dans les négociations internationales ».
L’UE espère que Washington permettra de conclure un accord légalement contraignant pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre lors du sommet sur le climat prévu à Paris en décembre 2015. Leur refus de s’engager avait contribué à l’échec du sommet de Copenhague en 2009.
Encore insuffisant ?
Pour le moment, les positions américaines n’ont « pas varié ». Ils ont renouvelé leur engagement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 17% par rapport à leur niveau de 2005, ce qui est « insuffisant » par rapport aux efforts que se sont imposés les Européens, et « loin » de l’effort réclamé par les scientifiques pour limiter la hausse du réchauffement du climat à 2 degrés, souligne-t-on à Bruxelles.
Les Européens se sont imposés pour 2020 de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990. La proposition américaine correspond à une réduction de 4% par rapport aux niveaux d’émissions des Etats-Unis en 1990.
« Les Européens ont à ce jour réduit leurs émissions de 18,3%, quand les émissions des Etats-Unis ont augmenté de 8,4% par rapport aux niveaux de 1990 », insiste-t-on à Bruxelles pour souligner le fossé séparant les deux parties.
Les Etats-Unis contribuaient pour 16% des émissions mondiales en 2012, et l’UE pour 11%, selon les données de l’AIE.
« Nous sommes conscients qu’il n’y a rien de nouveau, mais il faut soutenir l’initiative du président Obama, parce qu’il a remis le climat dans l’agenda politique aux Etats-Unis. Le sujet était devenu tabou après Copenhague », insiste-t-on à Bruxelles.
« Nous sentons une volonté politique de bouger, de faire des concessions. Les Américains se montrent plus constructifs et les Chinois aussi bougent. Cela bouge petit à petit et il faut que les Européens soutiennent ce mouvement », soutient-on.
Texte AFP / Photo ©fdecomite sur Flickr