« Ce qui est inimaginable ici est une réalité ailleurs »

Conflits en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Ukraine, en Syrie…En cette fin d’année 2014, les populations de nombreux pays sont durement frappées par les violences et les maladies. Alors que leurs besoins sont énormes, accéder aux soins de base n’est pas une mince affaire pour elles, ce qui reste la priorité majeure des équipes MSF.

Dans l’Est de l’Ukraine, le système de soins est frappé de plein fouet après plus de six mois d’un conflit aussi inattendu que meurtrier. Les réseaux d’approvisionnement ont été sérieusement perturbés et les fournitures médicales se sont épuisées à force de traiter de nombreux blessés ces derniers mois. Les personnes âgées et les personnes handicapées particulièrement vulnérables en subissent les conséquences, car elles ont de plus en plus de difficultés à accéder aux soins et à acheter les médicaments dont elles ont pourtant besoin.

Vivre avec le diabète au Liban est une lutte silencieuse pour des milliers de réfugiés syriens. Leur maladie et les complications qui en découlent les rendent d’autant plus vulnérables qu’ils ont souvent un accès limité aux soins et que le peu de ressources dont ils disposent les empêchent d’avoir une alimentation saine.

Ces situations d’inégal accès aux soins sont le quotidien des populations victimes de crises humanitaires. « 40 millions d’accouchements dans les pays en développement ne sont pas assistés par un personnel soignant qualifié. 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies qui auraient pu être évitées par la vaccination. L’objectif de MSF est d’apporter une assistance médicale à des personnes qui sont privées de soins dont elles ont vitalement besoin. Mais ce qui est une réalité pour un acteur d’urgence reste inimaginable ici. L’objectif de la campagne de sensibilisation que nous lançons cette année est de montrer le fossé qui existe entre ici et ailleurs, afin de sensibiliser à l’inégal accès aux soins et aux solutions à mettre en œuvre pour y remédier », explique Paul Delaunois.

Cette campagne de sensibilisation : « l’accès aux soins est un droit fondamental pour tous » a en effet une double approche : réussir à attirer l’attention sur une réalité négligée, l’inégal accès aux soins de santé dans le monde, et expliquer les causes de cette inégalité.

La campagne débute aujourd’hui le 1^er décembre et c’est aussi la journée mondiale de lutte contre le sida. Grâce aux thérapies antirétrovirales, les patients séropositifs peuvent aujourd’hui vivre décemment, à la condition de prendre quotidiennement leurs médicaments. Or accéder aux traitements antirétroviraux est un combat quotidien pour la majorité des 35 millions de personnes vivant avec le VIH/sida. Pour réduire les problèmes d’accès aux soins, MSF aide à mettre en place des approches communautaires qui visent à rapprocher les traitements du domicile des personnes vivant avec le VIH. Par exemple, au Lesotho, les membres de groupes communautaires se relaient pour aller chercher les médicaments à la clinique pour tout le monde. Cela réduit la fréquence des visites à la clinique pour chacun et peut permettre d’améliorer l’adhérence au traitement sur le long terme.

La campagne se poursuivra tout au long du mois de décembre notamment à travers la diffusion de vidéos au cinéma, de visuels dans la presse et sur les sets de table de 95 restaurants, une présence sur Internet avec la mise en ligne d’un site accesauxsoins.msf.lu et les réseaux sociaux avec le hashtag « #accesauxsoins ».

Trois messages à double lecture « Sans rendez-vous chez votre médecin l’attente est longue quand on souffre , Sans télévision dans les chambres des hôpitaux on meurt d’ennui, Sans stock de médicaments à la pharmacie, on est condamné à patienter un peu » permet de faire le parallèle entre l’accès aux soins au Luxembourg et dans les pays victimes de crises humanitaires. Ici, au Luxembourg, l’attente rend impatient et l’ennui survient rapidement alors même que l’accès aux soins est garanti ; alors qu’ailleurs, il n’y a pas de médecins, pas d’hôpitaux, pas de médicaments.

Cette compréhension de l’inégal accès aux soins dans le monde est également possible grâce au site accesauxsoins.msf.lu . Celui-ci explique pourquoi certaines personnes accumulent les obstacles quand elles cherchent à accéder à des soins : elles peuvent être confrontées aux difficultés d’approvisionnement en médicaments, à l’absence d’infrastructures sanitaires, au manque de personnel médical qualifié, aux longues distances qui séparent leur domicile du centre de santé le plus proche, à un coût trop élevé des prestations, etc.

« Pourtant, l’inégal accès aux soins n’est pas une fatalité. Des solutions concrètes et immédiatement applicables existent bel et bien. Médecins Sans Frontières les met en œuvre quotidiennement sur le terrain. Forte de son expérience, MSF a la capacité d’apporter une assistance très rapidement aux populations privées de soins et ce quel que soit le contexte », conclut Paul Delaunois.

En lisant uniquement les mots en rouge : Sans médecin on souffre, Sans hôpitaux on meurt, Sans médicaments on est condamné

Communiqué par MSF Luxembourg