Citoyens en transition, personnes en parcours
Le CIGL Esch nourrit ses missions par des actes de terrain. L’association poursuit deux grands objectifs : accompagner la réinsertion de personnes sans emploi et développer des services qui répondent à des besoins.
Né en 1997 sous la forme d’une ASBL, le Centre d’Initiative et de Gestion Local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette illustre la faisabilité d’une transition à la fois économique, sociale et solidaire au service du développement local, de la citoyenneté et de la durabilité.
Carlos Breda, coordinateur général du CIGL Esch, rappelle les actes fondateurs : « L’association poursuit deux grands objectifs. Le premier est d’aider des personnes sans emploi à retrouver un travail et à se réinsérer dans la vie sociale. Le second est de développer des services qui répondent à des besoins non satisfaits de la population. Le CIGL Esch défend un système économique soucieux de plus de solidarité et d’équité. Dans le cadre de projets d’intérêt commun, nous œuvrons à un développement local durable dans divers domaines de l’économie. »
Au travers d’une série de projets porteurs de développement individuel ou/et sociétal, on retrouve l’action du CIGL sur le terrain, dans des services à la personne et à la collectivité, d’accueil pour enfants, de formations, d’éducation à l’environnement ou de mise en valeur du patrimoine.
Acteur de son projet de vie
« Passer d’un état à un autre état », c’est une des définitions de base de la « transition ». Une personne en réinsertion est dans cette situation, de « quête de mieux », de quête de sens aussi. Le service « Accompagnement vers l’emploi » du CIGL Esch le vit. « La mission consiste à accompagner une dynamique dont le seul acteur est la personne en parcours, les encadrants ne sont que des catalyseurs », résume le coordinateur général.
Dès son arrivée, dès le premier entretien, le demandeur d’emploi est impliqué dans le développement de sa situation personnelle et professionnelle, dans la construction de projets lui permettant d’intégrer plus facilement le premier marché du travail. « On est dans une logique d’engagement mutuel, pour un parcours d’insertion individuel, la construction d’un projet de vie, avec des actions de formation adaptées ».
Et puis, par le biais de projets répondant à des besoins locaux et sociaux, le CIGL Esch met le demandeur d’emploi au centre de ses actions, le rendant acteur de son projet de vie.
Le CIGL Esch ne manque pas de projets porteurs. Le plus « visible » est sans doute Vël’OK, devenu régional (autour d’Esch, dans les communes du Sud).
La mise à disposition des vélos en libre-service contribue à la mobilité douce et à la qualité de vie… Les entretiens et réparations se font sur place ou dans un atelier où les personnes en insertion trouvent à montrer leur façon de faire et d’être ; tout reste géré localement.
D’utiles jardins
Et puis, dans le domaine « Nature, Création et Citoyenneté », il y a aussi Den Escher Geméisguart. Le projet pilote, centré au départ sur la production de légumes biologiques à destination des maisons relais de la Ville d’Esch-sur-Alzette, vise un développement local, qui concilie le social, l’environnement et l’économie, à travers une démarche d’économie solidaire.
La notion de « ville comestible » ou « mangeable » s’affine et ne manque pas de perspectives.
Video Interreg : https://www.facebook.com/watch/?v=255554980050786
« In fine, l’objectif est de pouvoir fournir des aliments sains et de qualité au plus grand nombre de citoyens. Dans un premier temps, les produits de la serre étaient destinés aux maisons relais de la Ville. Selon les surfaces de production disponibles, on peut cibler d’autres cuisines de collectivités, voire une commercialisation directe ».
L’optique est claire : privilégier des denrées produites localement et de saison pour augmenter la résilience territoriale et diminuer l’impact écologique (transports, déchets..). Au fil des collaborations avec d’autres acteurs locaux, et d’animations pédagogiques et de sensibilisation sur place, on peut développer une production et une consommation locales. Et, en suivant le même fil, le modèle peut « sortir » du local pour passer au régional, puis essaimer dans d’autres régions et s’y reproduire…
L’angle économique est alors aussi atteint : « le développement du projet permet la création d’emplois ; le travail d’exploitation, de valorisation ou de commercialisation des produits agricoles permet de former les salariés à de nouveaux métiers porteurs d’avenir et d’espoir sociétal ».
Pédagogie active
Carlos Breda poursuit, avec un regard sur quelques chiffres, marquant l’évolution récente. « Le volet animation, formation et pédagogie, dès le plus jeune âge, est important ».
Important, utile et efficace, s’agissant de travailler pour, et avec, les générations futures ! Ainsi, il y a une demande croissante, surtout pour des animations régulières, une fois par semaine par exemple.
« On a pu intéresser près de 1800 enfants en 2021 ! Ces animations apportent une réelle plus-value, pour les enfants comme pour les équipes. Elles contribuent aussi au développement des autres activités, comme la vente de fruits et légumes ou les aménagements en construction. Tout cela donne un sens au travail et responsabilise l’équipe ».
Alain Ducat avec le CIGL- ESCH/ALZETTE, partenaire Infogreen
Photos © CIGL-ESCH
Article paru dans le dossier du mois « Transmission en mouvement »