Coopérer pour créer une cohésion sociale

Coopérer pour créer une cohésion sociale

Pour renforcer les liens entre consommateurs et agriculteurs, trois jeunes ont lancé la coopérative Terra il y a 5 ans. Marko Anyfandakis, cofondateur, en explique le fonctionnement.

Comment la coopérative Terra a-t-elle vu le jour ?
Terra existe depuis 2014. La décision de se lancer sous forme de coopérative était un choix conscient, car un des buts était de créer une nouvelle cohésion sociale autour de l’agriculture.

Avant de créer Terra, les trois fondateurs, Pit Reichert, Sophie Pixius et moi, nous nous sommes retrouvés au sein du CELL (Centre for Ecological Learning Luxembourg), qui était à l’époque déjà très actif dans la permaculture et le mouvement de la Transition. Nous y avions entrepris diverses activités centrées sur ces thèmes : jardins communautaires, ateliers, formations, etc. Nous avons alors eu envie d’ouvrir un espace physique où développer trois axes, qui sont devenus les piliers de Terra :

  1. La production de fruits et légumes bio : de façon respectueuse pour la terre, en augmentant la biodiversité de l’écosystème, pour produire des aliments frais, nutritifs, beaux et surtout dans un contexte luxembourgeois où 95% des aliments sont importés.
  2. La création d’un espace d’apprentissage et de partage : grâce à des ateliers pour enfants via des crèches, maisons relais ou écoles qui viennent sur le terrain pour apprendre en faisant. Pour les adultes également, nous organisons des ateliers de permaculture et de jardinage. Ceux qui veulent apprendre la permaculture plus en profondeur ont aussi la possibilité de venir travailler avec nous.
  3. L’établissement d‘une nouvelle cohésion sociale autour de l’agriculture : c’était le but initial et il fait le lien entre les deux premiers piliers. On rapproche le producteur et le consommateur, et on donne la possibilité aux membres de la coopérative comme au grand public, de participer à des activités agricoles. On organise des festivités, des journées portes ouvertes en fonction de la saison pour leur donner l’occasion de participer à la vie de la coopérative (récolte des pommes de terre ou des potirons, préparation de la choucroute, etc.).

Sur la photo : Sophie Pixius, cofondatrice de Terra, lors d’un atelier scolaire dédié à la production de la choucroute

Vous avez choisi de fonctionner en AMAP. De quoi s’agit-il ?

AMAP signifie « Association pour le maintien d’une agriculture paysanne ». En pratique, les membres s’engagent à l’avance, ils versent une cotisation annuelle qui leur donne droit à un panier par semaine durant la saison. C’est un nouveau modèle qui n’existait pas au Luxembourg et qui aide beaucoup les agriculteurs pour planifier la production et avoir une sécurité financière. En même temps, cela évite le gaspillage, puisque tout ce qui est produit est distribué dans les paniers.
La première année, nous comptions 35 membres. Après 5 ans, nous en sommes à 230 membres environ. Dès le début, nous avions l’ambition d’être autonomes financièrement, donc d’avoir une activité rentable pour prouver qu’une autre approche de l’agriculture est possible et qu’on ne doit pas dépendre de subventions et prêts bancaires, ce qui est malheureusement le cas pour 99% de l’agriculture luxembourgeoise. Maintenant, il y a 8 agriculteurs qui travaillent avec le même système, donc on voit que Terra a pu servir d’exemple et que ce modèle fonctionne.

Chaque fondateur a un rôle distinct. Quel est le vôtre ?

Personnellement je travaille à temps plein à Terra et je m’occupe de tous les systèmes : soutien, structures, arrosage, électricité, etc.
Pit est le maraîcher principal et Sophie s’occupe de l’administration et des projets pédagogiques.

Deux des fondateurs : Marko Anyfandakis et Pit Reichert

Les inscriptions sont ouvertes pour celles et ceux qui souhaitent devenir membres de la coopérative pour la prochaine saison. Pour plus d’informations, contactez Terra : Sophie +352 661 303 492

Retrouvez également le Grand Entretien avec Stéphane Meyer, qui propose des cours de cuisine au sein de Terra, dans le magazine 4x3.

Marie-Astrid Heyde
Photos : Fanny Krackenberger/Terra

Article
Publié le lundi 25 novembre 2019
Partager sur
Nos partenaires