Circularité

Encore un grand succès pour l’économie circulaire

Revivez la 6^e Journée de l’économie circulaire, organisée le 25 avril par la commune de Wiltz, dans son rôle de « Hotspot communal de l’économie circulaire au Grand-Duché de Luxembourg », grâce à ce condensé en deux parties (2/2).

Une 6^e édition qui a encore été riche en témoignages et engagements de la part des communes, entreprises et administrations du pays. Après une matinée passionnante à laquelle ont notamment participé Serge Wilmes, ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, et Carole Weigel, bourgmestre de Wiltz, la centaine de participants a entamé l’après-midi avec la présentation de l’outil noba.lu et son utilité pour les communes, les entreprises et les bureaux d’études.

Nohalteg Bauen – noba.lu

Cette plateforme de la construction est une première au Luxembourg. Elle est développée par le CRTI-B (regroupement d’acteurs de la construction) en collaboration avec les ministères de l’économie, de l’environnement et de la mobilité. Le but est d’harmoniser les marchés publics, ainsi que de définir ensemble un niveau de qualité et d’innovation au Luxembourg.

« Nous essayons de simplifier la partie administrative des marchés publics, de promouvoir la digitalisation et les aspects de durabilité dans la construction. Nous sommes partis du guide de la construction et de la rénovation durable. Nous nous sommes interrogés sur la manière de le rendre plus accessible, notamment en matière d’analyse des coûts, d’identification du sujet principal du projet durable et de priorisation pour le mettre en valeur. Le but est de passer outre la divergence entre la théorie et la pratique. Très souvent, il existe des solutions qui semblent bien en théorie, mais qui dans la pratique pourraient éventuellement poser problème. C’est là qu’est née l’idée d’une plateforme de connaissances. » Moreno Viola, Head of Project Management - CRTI-B

L’idée fondamentale n’est pas de réinventer quoi que ce soit. Ce n’est pas le know-how qui pose problème, mais c’est son accès qui est difficile, car il faut savoir comment l’interpréter pour son propre sujet. L’objectif principal de cette plateforme est de centraliser les connaissances qui existent aujourd’hui pour obtenir un point central auquel accéder pour arriver aux bonnes informations au bon moment. C’est ainsi qu’ont été identifiées 30 grandes thématiques avec plus de 180 aspects spécifiques à considérer et les liens qui existent entre elles. Ces derniers représentent les interactions qu’il y a entre les sujets.

Afin d’avoir un exemple concret de projet sur noba.lu, Sophie Maurer de l’Administration des bâtiments publics est venue présenter le chantier du Lycée Michel Lucius 3000/6000 (https://www.infogreen.lu/transformation-du-lycee-michel-lucius-la-durabilite-au-coeur-du-campus.html).

Les bâtiments en tant que stocks de ressources

Bruno Domange, ingénieur au LIST, a présenté le « Manifeste pour une (dé)construction circulaire dans le bâtiment au Luxembourg ». Il a notamment mis en avant le fait que le pays dépendait fortement des matériaux importés dû notamment à sa petite taille. Il a également pointé du doigt le fait que le Grand-Duché produisait trois fois plus de déchets que la moyenne européenne (le domaine de la construction produit 80% des déchets totaux au Luxembourg).

« Il fallait donc réagir en sachant que nous avons une grande marge de manœuvre devant nous. Utiliser des bâtiments en tant que stock de ressources, c’est quelque chose qui n’est pas nouveau, mais qui peut être amélioré. En considérant l’ensemble des éléments qui sont présents dans la ville, on peut faire son marché afin de reconstruire. La meilleure solution c’est toujours de conserver le bâtiment le plus longtemps possible et ne pas le déconstruire. Après, si on ne peut pas le déconstruire, on peut le rénover. Pour pouvoir envisager d’utiliser les bâtiments en tant que stock de ressources, il y a une nécessité de réaliser un inventaire précis. La phase de préparation est la plus importante. Il faut connaître parfaitement l’historique du bâtiment pour être certain qu’on ne se trompe pas dans la réutilisation de l’un ou l’autre élément. Pour aller dans ce sens, un manifeste a été rédigé pour optimiser la déconstruction, avec de nombreux scénarios possibles. » Bruno Domange, ingénieur au LIST

Sarah Constant, chef de projet pour le Fonds du Logement, a renforcé les propos de Bruno Domange en présentant le projet de rénovation du bâtiment IDEAL. Un ancien site administratif des tanneries sur les friches industrielles de Wiltz, mettant en œuvre la réutilisation d’éléments de constructions récupérés.

« Notre programme de réhabilitation, c’est environ 1.900 m² net de surface de bureaux sur trois niveaux. Nous parlons vraiment de réhabilitation. Nous voulons un projet sobre, qui intègre les traces du passé en les mettant en avant. Ce projet s’intègre dans l’économie circulaire si importante à Wiltz. » Sarah Constant, chef de projet pour le Fonds du Logement

Pour conclure cette journée riche en informations et en dossiers innovants, Patty Koppes, chef de projet en économie circulaire à Wiltz a présenté le projet interreg NWE – PREUSE, la prochaine étape clé pour la réutilisation des éléments de construction récupérés et réutilisables.

« C’est la première fois que la commune de Wiltz peut participer à un projet d’une telle envergure. Il est divisé en deux parties distinctes. La première se concentre sur le centre de réemploi. Il s’agit tout d’abord de mettre en place une stratégie pour le développer. Ensuite, cette stratégie commune sera déclinée en plans d’action locaux pour l’adapter au contexte local et régional. Et finalement, plusieurs projets pilotes locaux testeront l’implémentation spécifique d’une chaîne de réutilisation. La seconde partie se concentre sur le renforcement des capacités autour de la thématique du réemploi. Ce projet est basé sur un réseau de partenaires associés. Le projet vient d’être lancé en 2024 pour une durée de 4 ans. Les premiers résultats sont attendus pour la fin 2026. On estime que le programme de formation sera opérationnel au plus tard, en 2027. Une page LinkedIn permet de suivre les avancées. » Patty Koppes, chef de projet en économie circulaire à Wiltz

Le prochain rendez-vous est programmé le 11 juin, au sein de l’IFSB (Bettembourg). Il aura pour thématique « Enjeux techniques et nouvelles compétences de l’économie circulaire ». Les inscriptions sont déjà ouvertes 👉🔗 Plus d’informations ici.

Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger