« Essayons de jouer notre rôle le mieux possible »
Début avril, Joëlle Welfring est devenue directrice de l’Administration de l’environnement. Elle collaborait jusqu’à présent de façon très étroite avec Robert Schmit, qui prend à présent sa retraite.
Mme Welfring, pouvez-vous nous raconter votre parcours jusqu’à votre arrivée au sein de cette administration ?
« J’ai obtenu une maîtrise en biochimie à l’université Louis-Pasteur de Strasbourg et je me suis ensuite rendue au Royaume-Uni pour suivre un master en sciences de l’environnement. Là-bas, j’ai pu étudier de plus près la protection de l’environnement, un sujet qui m’a toujours passionnée. J’ai également profité de ma présence en Angleterre pour avoir une première expérience professionnelle au sein de l’agence anglaise de protection de l’environnement, l’équivalent de l’Administration de l’environnement. Je réalisais des enquêtes sur les déchets dans différents types d’entreprises, des bureaux jusqu’aux entreprises industrielles. Cela m’a obligée à me déplacer partout à Londres et à m’adresser à des interlocuteurs qui n’avaient pas toujours envie de discuter avec une jeune Luxembourgeoise avec un fort accent ! C’était une courte expérience, mais intense.
De retour au Luxembourg, j’ai rejoint le Centre de Recherche Public (CRP) Henri Tudor, qui est maintenant le LIST, et qui m’a permis d’approfondir le volet protection de l’environnement dans les entreprises, d’abord artisanales, et ensuite cela s’est étendu à d’autres types d’entreprises. Je travaillais à l’époque dans une toute petite équipe (le ‘Centre de ressources des technologies pour l’environnement’, ndlr) qui était un noyau, presque une start-up au sein du CRP. Nous collaborions déjà avec l’Administration de l’environnement comme partenaire externe sur la problématique Commodo/Incommodo pour aider les entreprises à s’y conformer. Nous agissions en tant que médiateur entre l’Administration et les entreprises, ensemble avec les chambres professionnelles. Après 6 ans, je suis devenue responsable de l’équipe, que j’ai dirigée durant les 6 années suivantes. Suite à une réorganisation interne, j’ai pris en 2009 le poste de la direction du business development au sein du CRP Henri Tudor. Notre rôle à l’époque était d’aider à déployer des programmes de recherche et d’innovation pour différents secteurs dont l’industrie manufacturière ou la mobilité pour pallier un certain nombre de problèmes. C’était un bon moyen pour diversifier et innover en tant que centre de recherche.
En 2014, j’ai pris le poste de directrice adjointe ici, à l’Administration de l’environnement. Je suis très heureuse d’être d’abord passée par d’autres expériences très enrichissantes avant de prendre ce poste. Cela m’a apporté beaucoup - tant sur les plans professionnels qu’humains. »
Il me tient à cœur de donner un cadre de travail serein et motivant à nos collaborateurs
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Vous étiez depuis 2014 le bras droit de M. Robert Schmit, en tant que directrice adjointe. Qu’allez-vous pouvoir puiser dans cette expérience pour mener à bien votre nouvelle fonction ?
« Ces dernières années, j’ai eu la chance de voir à l’œuvre quelqu’un qui a acquis une solide expérience, et un énorme vécu, aussi bien dans le fonctionnement d’un organisme étatique comme l’Administration de l’environnement, que dans les différents domaines thématiques que couvre cette administration – surtout dans le domaine de la gestion des ressources et des déchets. C’est quelqu’un qui sait énormément de choses et qui a une façon très calme de gérer une organisation comme la nôtre. Cela est très inspirant. Surtout, j’étais impressionnée à l’époque de retrouver une administration publique bien organisée, et une équipe assez jeune. Travailler en étroite collaboration avec Robert était très agréable ! »
Voyez-vous ce poste dans la continuité du travail de M. Schmit, ou souhaitez-vous apporter une approche différente à ce rôle de directeur ?
« Comme nous avions réorganisé l’équipe seulement quelques années plus tôt (lire la 1re partie de l’interview), il y a certainement une continuité à maintenir. Il me tient à cœur de donner un cadre de travail serein et motivant à nos collaborateurs. L’enthousiasme de nos équipes doit être entretenu. Au sein de la direction par exemple, nous avons une bonne équipe, une belle entente, que j’aimerais évidemment faire perdurer.
Dans le contexte actuel des grandes crises environnementales, comme le changement climatique ou la perte de la biodiversité qui sont en partie liées, la protection de l’environnement représente un énorme défi et l’Administration de l’environnement doit jouer son rôle face à ces challenges sociétaux. Nous sommes au début de la ‘Décennie de l’action’ dont parlent les Nations Unies, et l’Administration de l’environnement doit apporter sa pierre à l’édifice de la transition énergétique et écologique, notamment de par le développement des règles selon lesquelles les entreprises et d’autres acteurs de la société doivent fonctionner. Nous devons les développer dans un esprit collaboratif avec ces derniers pour que ces règles soient applicables tout en veillant à leur praticabilité. Nous continuerons également à mettre en place des incitations volontaires comme par exemple des subsides et des campagnes de sensibilisation afin de les motiver à changer leurs comportements et d’atteindre des effets aussi directs que possible.
Nous devons toujours rester critiques par rapport à nous-mêmes, et rester en dialogue avec les acteurs de notre société. Cela permet aussi, j’espère, d’évoluer dans le bon sens. Essayons de jouer notre rôle le mieux possible ! »
Propos recueillis par Marie-Astrid Heyde
Retrouvez la première partie de cette entrevue ici