Et si recycler de vieux textiles pouvait faire voler un avion ?
Au Japon, l’association détonante de l’institut Green Earth, la compagnie Japan Airlines et l’entreprise de recyclage Jeplan visent à fabriquer d’ici 2020 et commercialiser d’ici 2030 du biokérozène, dérivé de coton, disponible après essai.
« Nouvelle », ancienne matière première
On connaissait déjà l’usage des vêtements recyclés dans l’isolation de certains bâtiments et leur utilisation « second hand » pour éviter de les jeter. Aujourd’hui, nous découvrons ce procédé qui réemploie tous types de vêtements.
« Une tonne de textile collectée permettra de produire 700 litres de bioéthanol »
Dans la pratique, ces trois acteurs sont présents sur le terrain avec près de 2 100 points de collecte sur tout l’archipel du Japon grâce au partenariat développé avec une enseigne connue d’équipement pour la maison. Autant dire que plus les volumes engrangés sont importants, plus la production de carburant sera conséquente.
Niveau infrastructure, pour traiter au mieux ce projet, une usine est en cours d’implantation dans le sud du pays, elle sera chargée de traiter jusqu’à 2 000 tonnes de vêtements par an.
La technique ? Une petite révolution ?
Il s’agit d’extraire le sucre des vêtements en coton, celui-ci sera nécessaire à la production d’énergie, donc au carburant. Le procédé de fabrication est basé sur l’extraction des fibres de coton et de polyester composants ô combien précieux de ces textiles usagés. Grâce à un processus de décomposition par fermentation et de transformation, on obtient un produit qui « génère moitié moins de dioxyde de carbone que ce qui est émis lors de la fabrication initiale de cette fibre synthétique », selon les ingénieurs. L’entreprise préconise l’incorporation d’autres fibres et déchets, y compris le papier, au process, afin d’augmenter la quantité de combustible.
Réduire l’impact sur l’environnement
La recherche et le développement en matière de biocarburant ont pour but de diminuer les pressions sur l’environnement. Ainsi, ajouté au carburant traditionnel, le bioéthanol offre une énergie plus propre. Ce projet s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire et est en faveur des énergies renouvelables.
On peut noter que cette démarche permettra également d’économiser les sols, en l’occurrence les cultures de canne à sucre et betteraves, nécessaires à la fabrication classique de biocarburant.
À l’avenir, grâce à cette entreprise et aux innovations qu’elle propose, nous aurons sûrement moins de scrupules à nous débarrasser de nos vieux habits, sachant qu’il se jette chaque année des millions de tonnes de « fringues » usagées dans le monde. Les nouveautés en matière de développement durable sont nombreuses, preuve qu’il y a de l’énergie à revendre en perspective.
Sara Liégeois