Gérer la pandémie de manière responsable
Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, le Conseil pour le Développement Économique de la Construction (CDEC) réinvente ses méthodes pédagogiques et se positionne comme moteur de la sécurité et de la santé au travail dans son secteur. Interview de Bruno Renders, directeur et administrateur du groupe CDEC.
Quelles décisions avez-vous dû prendre pour l’entreprise en relation avec la crise COVID-19 ?
Nous avons été impactés à la fois en tant qu’acteur du secteur de la construction et en tant que centre de formation. Mais dans toutes nos entités, nous nous sommes organisés pour maintenir une activité, plus focalisée sur des développements conceptuels et sur la gestion de dossiers. À l’IFSB, par exemple, nous avons mis à profit la période de confinement pour tester de nouveaux modèles pédagogiques. Nous avons accéléré le développement de notre plateforme d’e-learning et la mise en ligne de formations qui étaient auparavant présentielles, avec une priorité donnée aux formations obligatoires. Nous avons donc rebondi positivement.
Comment avez-vous vécu le blocage ?
Partagé entre du positif et du moins positif. Le négatif, c’est évidemment la baisse du chiffre d’affaires. Le positif, c’est que le télétravail permet de ne pas être pollué, de travailler de manière plus concentrée, de se focaliser sur des développements plus conceptuels et de mettre en ordre des dossiers moins prioritaires. Deuxième point positif, nos équipes ont joué le jeu, ont produit ce qu’on leur demandait. Elles ont eu un télétravail très responsable et je l’apprécie à sa juste valeur.
Mais si le maintien du lien managérial est rendu possible grâce aux nouvelles technologies, le lien social est la base de nos sociétés, entreprises et organisations et il est temps qu’on le retrouve, accompagné de mesures strictes : port du masque, distanciation physique, etc. Rien ne vaut le partage, et le non-verbal est important, surtout dans un groupe comme le nôtre où le capital humain est au centre du dispositif et est sa plus grande la richesse.
Quelle vision avez-vous de l’avenir, du redémarrage, des solutions pour en sortir par le haut ?
Ma vision reste optimiste et positive.
Il est un fait qu’il y a une pandémie et qu’elle doit être gérée de manière responsable. Aussi, nous avons mis en place les moyens et solutions pour pouvoir reprendre nos activités tout en respectant les mesures de prévention préconisées par des experts et validées par le gouvernement. À l’IFSB, nous accueillons près de 8 000 personnes par an. Il est donc évident d’instaurer des mesures de distanciation, d’accueillir de plus petits groupes pour offrir de bonnes conditions de sécurité. Ce sont de nouvelles habitudes à prendre et, une fois qu’elles seront ancrées, les choses se feront naturellement.
Nous avons anticipé la reprise en développant une Toolbox COVID-19 Construction. L’organisme de prévention et de protection du BTP en France, l’OPPBTP, qui est notre partenaire de longue date, a mis à notre disposition son matériel pédagogique. Il a servi de base à cette Toolbox élaborée par l’IFSB et le STI (service de santé au travail de l’industrie). Nous l’avons ensuite partagée avec toutes les institutions du secteur. Elle est téléchargeable depuis plusieurs semaines sur nos sites web et elle contient un guide complet, ainsi que des affiches et vidéos qui illustrent les bonnes pratiques à adopter.
Mélanie Trélat