Incohérences entre politiques luxembourgeoises et développement durable
Avant la déclaration annuelle sur la politique de coopération et d’action humanitaire par Romain Schneider, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, et le débat à la Chambre, le 15 octobre 2014, le Cercle de Coopération des ONG de développement publie son 2e baromètre soulevant des exemples concrets d’incohérences des politiques luxembourgeoises par rapport au développement équitable et durable.
La cohérence des politiques pour le développement signifie qu’une décision politique prise dans n’importe quel domaine ne peut pas être en contradiction avec les efforts entrepris dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Pour ne pas donner avec une main et reprendre avec l’autre.
Contrairement à ce que l’on pense souvent, il ne s’agit donc pas de rendre la politique de coopération du Luxembourg cohérente avec les autres politiques, mais - au contraire - de rester vigilant quant à l’impact potentiellement négatif sur le développement de pays et de populations vulnérables, que peuvent avoir des décisions politiques prises dans d’autres domaines sur le développement de pays et de populations vulnérables et de ne pas nuire à leur développement.
La cohérence des politiques pour le développement peut paraître complexe, technique mais en fin de compte, faire des choix politiques justes et cohérents n’est pas seulement une question de bon sens, mais d’abord et surtout une question de responsabilité et de bonne volonté politique.
Des politiques justes au Luxembourg ?
Alors que, d’un côté, le Luxembourg s’engage depuis de très nombreuses années dans la lutte contre la pauvreté (et alloue notamment 1% du RNB à l’aide publique au développement), le gouvernement luxembourgeois n’adopte pas d’approche volontariste pour éviter que les politiques mises en œuvre ici au Luxembourg aient des effets contraires sur le développement durable de tous.
Depuis la première publication en 2012, la liste des incohérences s’est allongée et, à part l’exemple d’AGR, lors que le degré de prise de conscience s’est très légèrement amélioré, le niveau d’action du gouvernement reste très faible.
Dix exemples d’incohérences – une liste non exhaustive
Les 10 exemples d’incohérences soulevés dans ce baromètre concernent la politique climatique, les agrocarburants, le Fonds de Compensation, les achats publics, la promotion économique, la spéculation sur les aliments, la justice fiscale, les importations des colonies israéliennes illégales, l’agriculture et le transfert d’économies.
Chaque cas est jugé par rapport à la prise de conscience et à l’action du ministère concerné et du gouvernement. Ce jugement est une appréciation des membres du forum politique du Cercle de Coopération des ONG du Luxembourg.
2015 – Année phare pour le Luxembourg
Les recommandations concrètes formulées dans cette 2e édition du « Fairpolitics » s’adressent au gouvernement national, bien que nombre des thématiques aient également une dimension européenne.
2015 sera un moment charnière pour le développement. Année européenne pour le développement mais aussi présidence européenne du Luxembourg.
Ce sera une occasion unique pour le Luxembourg de confirmer, lors de la présidence du Conseil de l’Union européenne du 2e semestre 2015, son engagement en faveur d’un développement juste et durable, respectant les limites planétaires.
Le Cercle s’attend à ce que le Luxembourg fasse avancer la cohérence des politiques pour le développement également au niveau européen.
Communiqué par Cercle de Coopération des ONG de développement