Innovations technologiques et pédagogiques au programme
La construction joue un rôle primordial dans l’économie luxembourgeoise. En 2013, quelque 3.500 personnes ont suivi une formation à l’IFSB et ces chiffres tendent à être les mêmes, voire à augmenter, en 2014 malgré un hiver clément. Au programme, cette année, des formations technologiques de plus en plus spécialisées, des formations dédiées aux décideurs et des innovations pédagogiques.
« Les entreprises ont aujourd’hui bien compris que la formation représente un investissement dans leur capital humain. Il faut donc que les stagiaires maîtrisent de nouveaux gestes techniques en lien direct avec leur métier à l’issue d’une formation », répond Bruno Renders, administrateur général adjoint de l’IFSB, quand on l’interroge sur les tendances qui se dégagent à l’occasion de cette rentrée 2014-2015.
A l’approche des échéances législatives relatives à l’efficience énergétique des bâtiments de 2017 pour les maisons passives et 2020 pour les maisons à énergie zéro, les entreprises de construction, et plus particulièrement les entreprises générales et celles qui sont actives dans le gros-œuvre, ont en effet plus que jamais besoin de formations ‘hard skills’ courtes et efficaces.
L’IFSB s’est donc doté d’un outil d’expérimentation exclusif en construisant son propre bâtiment d’entraînement aux techniques liées à la maison passive, notamment l’isolation et l’étanchéité. Ce « laboratoire » permet aux personnes qui suivent une formation de s’exercer en situation réelle.
L’IFSB collabore, par ailleurs, avec myenergy, la Chambre des Métiers et la Fédération des Artisans, dans le cadre du projet LuxBuild 2020, pour la mise en place d’un système de qualifications sectorielles dans les domaines des installations techniques et du parachèvement afin de permettre aux professionnels du secteur d’acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir relever les défis liés aux enjeux énergétiques et à l’efficience énergétique des bâtiments.
L’écoconstruction est un des vecteurs de développement économique soutenu par le gouvernement. Parmi les mesures phares, figure la création récente du Conseil National pour la Construction Durable (CNCD) qui réunit des partenaires publics et privés et qui a pour objectif de coordonner les efforts pour éviter les doublons, gagner en efficacité et proposer une offre qui soit le reflet de la demande.
Bruno Renders est convaincu que le Luxembourg peut rapidement devenir un pionnier et une place incontournable en matière de villes et de bâtiments intelligents et connectés, citant Neobuild et Solarwind en exemple. « Le savoir-faire, les compétences et l’expérience existent, il suffit de les mobiliser », martèle-t-il. Ainsi, l’IFSB envisage de développer une offre de formations consacrées aux thématiques des Smart Buildings et Smart Cities.
La nouvelle mouture de la directive européenne sur les marchés publics officialise la prise en considération de critères extra-financiers dans les appels d’offre, reconnaissant ainsi la notion d’offre la plus avantageuse, non plus seulement en termes de prix mais aussi en termes de qualité. Parallèlement, une seconde directive oblige désormais certaines sociétés à produire, au même titre que leur rapport financier, un rapport développement durable annuel.
« Avec ces avancées législatives, la RSE trouve ses lettres de noblesse et les initiatives développées au sein de l’IFSB ces dernières années prennent tout leur sens », souligne Bruno Renders. Dans le cadre du projet CSR Build lancé début 2011, l’IFSB a d’abord travaillé sur des formations dédiées aux salariés et aux dirigeants pour implémenter la RSE de façon structurée dans toutes les fonctions de l’entreprise, puis il a développé et testé la méthodologie CSR 26000, basée sur la norme ISO 26000, pour évaluer les critères extra-financiers. Une nouvelle formation intitulée “La RSE au Luxembourg : quels outils ? pour qui ?” visant à permettre aux acteurs intéressés de s’y retrouver parmi les différentes initiatives existantes, sera lancée en septembre.
L’IFSB est la seule PME au Luxembourg disposant d’un rapport agréé par la Global Reporting Initiaitive et ce, pour la troisième fois consécutive.
Une nouvelle société anonyme, appelée IMSIM pour IMmersive SIMulation, et chapeautée par le CDEC asbl (Conseil pour le Développement Economique de la Construction), a été lancée début juillet. L’objectif de cette start-up est de développer des outils pédagogiques innovants, compréhensibles par la génération Y, qui font appel aux technologies de l’information et de la communication, à la réalité augmentée et à la simulation virtuelle. L’idée est d’apporter les objets connectés sur les chantiers au profit des 52.000 travailleurs et des 3.000 entreprises de construction au Luxembourg. « Ces outils constituent un complément utile et pédagogiquement efficace aux méthodes traditionnelles pour améliorer des points sensibles comme l’efficacité énergétique ou la sécurité et la santé au travail », explique Bruno Renders.
Photo © LG Magazine // Marlene SOARES