Intégrer davantage les femmes dans les prises de décisions
Le gouvernement grand-ducal met en place un plan d’action national en faveur de l’égalité des sexes. Objectif : voir plus de femmes dans les conseils d’administrations du secteur public sous peines de sanctions. Quid du secteur privé.
Ca bouge, mais lentement… Trop lentement. Au Luxembourg, la part de femmes actives, tous secteurs confondus, augmente d’1% chaque année. Pourtant, malgré cette présence croissante sur le marché du travail et, surtout, dans presque la moitié des postes de fonctionnaires, le sexe féminin n’accède toujours pas, ou peu, à des fonctions décisionnelles et ce, en dépit d’un niveau de qualification souvent égal à celui des hommes.
Partant de ce constat, le gouvernement luxembourgeois a imaginé un Plan d’action national de l’égalité entre femmes et hommes, présenté le 16 septembre dernier par Lydia Mutsch, ministre de l’Egalité des Chances. Prenant donc acte de l’absence de ce qu’il nomme le « sexe sous-représenté », l’Etat a fixé différents objectifs pour les administrations et entreprises publiques sous peines d’amendes.
40%
En termes de chiffres, Lydia Mutsch a annoncé l’obligation pour ces entités de présenter au moins 40% de femmes dans les postes à responsabilités d’ici 2019. Administrativement, cela se traduit par la mise en place de « nouvelles procédures de nominations, plus contraignantes et plus transparentes ». Ces obligations concernent également les sociétés privées dans lesquelles l’Etat détient des parts. Bien que légèrement meilleur élève, le secteur politique n’est pas épargné non plus par cette stratégie. Ainsi, les partis se verront amputés jusqu’à trois quart de leurs financements lors des prochaines législatives s’ils ne respectent pas le quota de 40% de candidates sur leurs listes.
Bien entendu, ces quelques contraintes, bien que sanctionnées par des amendes (souvent financières) si elles ne sont pas respectées, ne seront pas suffisantes. D’autant plus que rien d’autre que l’espoir n’est prévu pour le secteur privé. En effet, si l’Etat assure soutenir la politique européenne en matiére d’égalité des genres dans les sociétés cotées en bourse, et promet l’intensification de ses campagnes de sensibilisations et d’accompagnements, « leur imposer des quotas ne fait pas partie du programme de la coalition » qui se contentera donc, pour le moment, d’espérer que les bonnes actions du secteur public incitera le privé à suivre le (bon) exemple et à adopter une « démarche volontariste ».
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