« Jean-Claude Juncker reste le garant de la stabilité politique »
« La décision des socialistes de faire chuter le gouvernement avait déjà été prise au cours du printemps », clame haut et fort Laurent Zeimet, secrétaire général du CSV, qui n’a, durant cette interview, pas manqué de railler son ancien partenaire de coalition, le LSAP.
Entrevue avec Laurent Zeimet.
Les leaders du CSV ont été sous le feu des critiques pendant des mois avec les affaires du SREL et du Bommeleeër, conduisant le gouvernement à démissionner, au final. Le partenaire de coalition LSAP n’entendait pourtant pas mettre à mal la coalition dans un premier temps. Pourquoi ce revirement à l’origine des élections anticipées ?
Nous avons eu l’impression au CSV que le scénario des élections anticipées était écrit bien avant le 10 juillet, que la décision des socialistes de faire chuter le gouvernement avait déjà été prise au cours du printemps.
Le CSV ressortira-t-il de ce qui s’apparente à une « trahison » plus fort que jamais ?
Nous avons noté au sein du parti une forte mobilisation de la population à notre égard après le 10 juillet et une solidarité sans faille à l’égard du Premier ministre. Beaucoup de nouveaux membres ont adhéré au parti. Il reste désormais à observer de près l’évolution de la campagne électorale.
Dans la mesure où c’est principalement le Premier ministre qui est ressorti affaibli de cette crise, pourquoi le CSV a-t-il fait le choix de reconduire Jean-Claude Juncker comme tête de liste du parti ?
Tout d’abord, je conteste formellement votre affirmation quant à l’affaiblissement supposé du Premier ministre dans cette crise politique. Jean-Claude Juncker reste le garant de la stabilité politique dans ce pays, et, dans l’environnement économique difficile que nous traversons, nous avons besoin de lui, lui qui garde à la fois la confiance des Luxembourgeois et celle de nos partenaires européens
Le programme du CSV s’inscrivera-t-il dans la même lignée que la politique menée durant les précédentes législatures ou y aura-t-il du changement ?
Le programme politique du CSV s’inscrit dans la continuité et reste fidèle aux valeurs du parti. On ne peut pas en dire autant du LSAP qui se distancie maintenant de certains projets gouvernementaux en cours de route.
D’aucuns, à commencer par l’opposition, critiquent les erreurs stratégiques et l’immobilisme des coalitions menées par le CSV durant son long règne à la tête du pays marqué incontestablement par la montée massive du chômage et du creusement du déficit, notamment. Que leur répondez-vous ?
Cela fait 35 ans que nous sommes au gouvernement. Le pays a fait l’objet d’une véritable modernisation et connu une évolution remarquable durant toutes ces années, et ce, malgré la crise de la sidérurgie et la crise économique et financière mondiale survenue en 2008. Bien évidemment, tout n’a pas marché, et il faut aujourd’hui veiller à stabiliser les finances publiques. Ceci étant, en comparaison avec nos voisins, force est de constater que nous nous en sortons mieux.
Photo ©Marlene Soares pour LG Magazine