Journée européenne du radon
Le ministère de la Santé vise à sensibiliser la population face aux risques dus à l’exposition au radon
Le radon est un gaz radioactif naturel provenant du sous-sol et présent sur toute la surface de la Terre, qui peut s’accumuler dans les bâtiments.
Afin de faire face aux risques à long terme dus à l’exposition au radon, le ministère de la Santé est en train de définir des zones dans lesquelles la concentration de radon dans un nombre important de bâtiments devrait dépasser, en moyenne annuelle, le niveau de référence national.
L’élaboration de cette cartographie du radon complète du pays, constitue un des éléments du plan d’action national que chaque État membre de l’Union européenne (UE) est obligé d’établir dans le cadre de la directive 2013/59/Euratom, jusqu’au 6 février 2018.
Le lien entre le radon et le cancer du poumon ayant été confirmé et reconnu, la directive 2013/59/Euratom comprend désormais des dispositions relatives au radon à l’intérieur des bâtiments.
La situation au Grand-Duché
Au Luxembourg, le radon est responsable pour environ un tiers de l’exposition de la population.
Selon les récentes études scientifiques, le radon pourrait jouer un rôle dans la survenue de 5 à 10 % des cancers du poumon ce qui représenterait à peu près 20 cas par année au Luxembourg.
Comme l’a précisé Lydia Mutsch : « Afin de réduire le risque de développer un cancer du poumon, nous visons à diminuer l’exposition au radon, tout d’abord en sensibilisant la population et en conseillant des techniques parfois simples pour réduire les concentrations de ce gaz ».
La concentration du radon varie en fonction des caractéristiques géologiques. Plus le sous-sol est perméable et/ou fissuré, comme c’est le cas pour les roches de la région de Wahl, plus le radon peut circuler facilement vers la surface. Il peut alors pénétrer dans tout bâtiment (maison, bureau, école...). Selon l’étanchéité, il s’accumule en quantités variables. Il pénètre alors dans les poumons avec l’air respiré et irradie les tissus risquant de provoquer un cancer.
De plus, les scientifiques ont observé une interaction entre le tabac et le radon. Le tabac multiplie le risque de contracter un cancer du poumon par exposition au radon.
Étude pilote « Radon » dans la commune de Wahl
Pour quantifier la problématique du radon au Luxembourg, la Division de la radioprotection (DRP) du ministère de la Santé a réalisé au cours du premier semestre 2016 une étude pilote sur environ 200 maisons, en collaboration avec la commune de Wahl.
Cette petite commune a en effet l’avantage de s’étendre sur deux régions géologiques différentes. Elle se caractérise également par un mélange de plusieurs types de maisons allant du style traditionnel au moderne ou encore écologique.
Pour l’étude pilote, des exposimètres radon ont été placés dans les maisons participantes et enlevés trois mois plus tard par les soins de la Division de la radioprotection pour faire leur lecture et pour dresser un premier bilan.
Résultats clés de l’étude de Wahl
Dans la commune de Wahl, l’étude a montré que presque un tiers des habitations privées dépassent le niveau de référence (300 Bq/m3). Dans 1 % des maisons, des concentrations très élevées ont été constatées avec un maximum de 2.700 Bq/m3. Dans un tel cas, on peut estimer une exposition de 40 mSv par année pour les habitants. (Par comparaison : Au pire des cas on s’attend à des doses de 100 mSv en cas d’un accident à Cattenom pour la population luxembourgeoise près de la frontière).
Dans les habitations existantes, les concentrations semblent de 30 % plus élevées en comparaison aux résultats d’il y a 20 ans. Ce constat reste pourtant à vérifier par d’autres études.
Les résultats obtenus à Wahl ont également été comparés à des données existantes d’études antérieures. Sur cette base, on peut constater un dépassement du niveau de référence dans plus de 5 % des habitations dans les 5 cantons du nord du pays (Clervaux, Wiltz, Vianden, Diekirch, Redange).
« Nous estimons qu’environ 1.000 maisons existantes présentent des valeurs supérieures à 1.000 Bq/m3, sur lesquelles nous voulons cibler nos actions d’identification et de remédiation », a souligné la ministre.
Il y a lieu d’indiquer que le niveau de référence ne doit pas être confondu avec une valeur limite, mais plutôt comme un niveau d’action au-delà duquel des mesures d’optimisation et de remédiations sont recommandées.
Dans l’immédiat
Actuellement, la Division de la radioprotection du ministère de la Santé est en train de mener des consultations individuelles des propriétaires des maisons présentant du radon élevé. Souvent, des techniques de remédiation efficaces sont relativement simples à mettre en place.
En outre, dans le cadre de la Journée européenne du radon, la DRP a élaboré un flyer d’informations générales « Le radon en 10 questions » bilingue (allemand et français) afin de sensibiliser et d’informer la population sur les risques dus à l’exposition au radon.
La DRP continue à offrir gratuitement sur simple demande des mesures du radon à tous les habitants du pays (numéro de téléphone : (+352) 247-85671 ou e-mail : laboratoire.radioprotection@ms.etat.lu).
Photo : (de g. à dr.) Patrick Majerus, chef de la Division de la radioprotection ; Lydia Mutsch, ministre de la Santé © MSAN
Communiqué par le ministère de la Santé