L’air de Belval pollué par ArcelorMittal
Alors qu’ArcelorMittal Belval & Differdange SA communique fièrement sur le bon bilan du four à arc électrique modernisé en avril dernier pour être moins énergivore et donc plus “propre“ sur le site d’Esch-Belval, le Mouvement Ecologique et l’initiative citoyenne Biirgerinitiativ Stop Dioxin ont dénoncé, lundi 16 décembre, la pollution émise par ce même site !
Mis en service depuis le mois d’avril, le nouveau four à arc électrique qu’utilise désormais l’acièrie ArcelorMittal d’Esch-Belval permet au site d’accroître son efficacité énergétique, selon ArcelorMittal Belval & Differdange SA, et d’être ainsi, plus économe et plus écologique.
Après les deux semaines de travaux nécessaires à sa modernisation qui consista aux remplacements des cuves inférieures et supérieures ainsi qu’à l’installation d’une nouvelle electrode pour un montant de 6 millions d’euros, Roland Bastian, CEO d’ArcelorMittal Belval & Differdange SA, assure que l’opération et ses conséquences sont des succès et qu’en un mois à peine, l’entreprise a pu économiser 15% de gaz naturel et réduire de 3% se consommation totale d’énergie.
Inacceptable
Un pas vers un peu plus d’écologie, certes, mais loin d’être suffisant pour les riverains rassemblés dans l’initiative citoyenne Biirgerinitiativ Stop Dioxin qui, en association avec le Mouvement Ecologique (Meco), tirent la sonnette d’alarme quant au « dépassement permanent des valeurs limites » de pollution générée par l’acièrie de Belval.
Et les deux parties membre notamment du comité de suivi instauré par le ministère du Développement durable pour mieux surveiller l’impact de la production sur l’extérieur savent quoi ils parlent. Chiffres de campagne de mesure à l’appui, selon le eux, « les taux d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, considérés comme hautement cancérigènes, ont été plus de deux fois plus élevés » que la normale autorisée. Le niveau de carbone organique total et le taux d’émissions de monoxyde de carbone ont, eux, respectivement dépassé « six fois » et « quatre fois » les seuils autorisés, et ce, malgrè l’installation du nouveau four, puisque la campagne a été réalisée en juin 2013.
Le constat est jugé « absolument inacceptable » par Francis Hengen, président de la régionale-Sud du Meco qui, sans les dévoiler, s’appuie également sur les (mauvais ?) chiffres relevés entre juin et septembre 2013. Pour lui et Christiane Leclerc, il est temps pour le gouvernement de réagir. Terminé le temps de l’observation, il est temps d’agir, de « prendre des décisions » !
Parmi les solutions évoquées par les deux organisations : la réduction de la « capacité de production du site », la transparence total d’ArcelorMittal et la mise en place d’un groupe d’experts indépendants.
Photo ©ArcelorMittal