L’artisanat, acteur essentiel du développement durable
Premier employeur du pays avec 80.000 emplois occupés, l’artisanat peut se targuer d’être un acteur de poids du développement durable au Luxembourg. En effet, en plus du volet social (l’un des trois pillier du développement durable), l’artisanat œuvre également dans la construction durable, tout en incarnant l’image du “made in Luxembourg“.
Présentés à l’occasion d’une conférence de presse ce jeudi 24 avril, les chiffres de la Chambre des Métiers (CDM) prouvent le bon dynamisme de l’artisanat au Luxembourg. Fort de ses 420 nouvelles entreprises créées en 2013 (soit 6.300 en tout), l’artisanat revendique également la création de 2.900 emplois qui lui permettent de chiffrer à plus de 80.000 le nombre de salariés oeuvrant dans son secteur. Qu’il s’agisse d’activités liées à la mode (coiffure, esthétique), à la mécanique, à la construction, à la communication et/ou au spectacle, l’artisanat témoigne d’un exercice 2013 plutôt positif et garde son statut de premier employeur du Grand-Duché de Luxembourg.
Et si de nombreux défis restent à relever, tels que le recrutement et la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, notamment dans le secteur de la construction où 8.000 nouveaux emplois devraient être créés à l’horizon 2020 alors que 7.000 salariés devraient prendre leur retraite d’ici là (selon l’ étude LuxBuild ), il semble clair que le secteur artisanal resprésente aujourd’hui un poids non négligeable dans la politique de développement durable du gouvernement.
On l’a dit, à lui seul, le secteur de l’artisanat emploie une personne sur cinq au Luxembourg, luttant ainsi de manière efficace contre le chômage. Souvent pas ou peu diplômées, les personnes se lancant dans une carrière artisanale entrent alors dans un monde dans lequel les formations sont toujours possibles (formations dites “sur le tas“ ou formations continues) et les carrières peuvent avancer.
Un secteur difficilement délocalisable
Premier à valoriser l’efficacité énergétique, l’assainissement des bâtiments ou encore, à délivrer des formations et labels pour la construction de bâtiments passif (label “Energie fir d’Zukunft+“), l’artisanat promeut la construction durable et met tous les moyens en œuvre pour faire du Luxembourg un pôle de compétences dans ce domaine dans lequel 800 entreprises sont déjà actives.
Comme l’expliquait Paul Krier, sous-directeur et membre du comité de direction de la Chambre des Métiers de Luxembourg (CDM) à nos confrères du Lëtzebuerger Gemengen il y a quelque temps, « une entreprise artisanale est implantée au territoire . On ne peut pas, ou difficilement, exporter ses travaux à l’étranger puisque ce sont des services directs aux clients. Un coiffeur ne peut pas partir, il doit être proche de son client tout comme les entreprises de constructions construisent les maisons sur place ». Si ce constat permet d’ancrer l’artisanat dans « l’économie réelle », il prouve également que, en s’approvisionnant et en fournissant ainsi un marché local, l’artisanat offre des services “made in Luxembourg“ qui limitent ses émissions de CO2 et apporte de l’eau au moulin du commerce luxembourgeois.
Loin de se contenter de remplir des objectifs aussi bien sociaux qu’écologiques et économiques (les trois pilliers du développement durable), la Chambre des Métiers mise sur l’innovation en proposant des formations dans le domaine ou encourageant des entreprises spécialisées dans ce secteur comme Neobuild et son futur Neobuild Innovation Center .
Photo ©Marlene Soares