L’eau, précieuse : sources et ressources pour la production nationale
Le développement de la production agricole est un enjeu important pour répondre à la demande croissante de la population en fruits et légumes locaux. Il faut de l’eau en quantité et en qualité, or cette ressource est mise en péril au Luxembourg. La plateforme Wasserdësch s’en inquiète. Un projet commun voit le jour.
D’une part, la pollution met en péril la qualité de l’eau. D’autre part, la demande croissante en eau potable combinée aux effets de la crise climatique réduit les quantités d’eau disponibles. Il est temps de veiller aux ressources.
On en a parlé à la récente visioconfénce « Waasserdësch » initiée par Romain Schneider (ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural) et Carole Dieschbourg (ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable) et lieu de débat avec les professionnels du secteur horticole et agricole. Enjeu : les mesures à mettre en place pour répondre aux besoins des producteurs tout en préservant les ressources en eau.
Stratégie et adaptation
Le développement de la production nationale est stratégique et encouragé par les autorités, vu la demande croissante pour les fruits et légumes locaux. Et la production exige un accès à l’eau en quantité et en qualité. Or les effets de la crise climatique sont visibles et observés au cours des dernières années : l’augmentation des températures et une baisse saisonnière des précipitations. Le secteur agricole, horticole et viticole luxembourgeois est face à ses défis et doit s’adapter.
De la discussion « Wasserdësch », sont sortis des constats, des pistes et un projet commun. Il faut réduire la consommation d’eau et il faut une utilisation plus efficiente. Par exemple réutiliser l’eau pour plusieurs fonctions, capter l’eau pendant les périodes de pluies abondantes et la stocker pour l’utiliser en période de sécheresse, mais aussi garantir une bonne qualité de l’eau grâce à des pratiques agricoles respectueuses.
Optimiser, soutenir
On parle désormais, dans le dialogue officiel entre les ministères et le terrain, de stockage coordonné, d’utilisation rationnelle des ressources, issues des cours d’eau, de l’eau pluviale, des stations d’épuration, des bassins de rétention. « Dans le cadre de la transposition de la réforme de la politique agricole commune au niveau national, une attention particulière sera portée à l’optimisation des mesures existantes pour soutenir nos producteurs dans une gestion raisonnée des ressources en eau », communique Romain Schneider.
Le prix de cette eau, précieuse, fait partie des matières à débat. La dernière modification de la loi en la matière a pris en compte cet aspect, en incitant davantage les communes à appliquer un schéma de tarification différencié, selon qui consomme : ménage, industriel, agriculteur ou établissement Horeca.
Mais la clé reste la façon de consommer et de préserver les ressources, qui nécessite encore de la sensibilisation, à la source.
Alain Ducat
Photo © SIP / Marc Schoentgen : Les vignes le long de la Moselle, une idée du rapport entre producteur et consommateur, sous l’angle de la gestion des ressources en eau.