L’éco-responsabilité, au-delà du véhicule
L’histoire très familiale des Voyages Josy Clement a débuté en 1890 avec Jean Nicolas Clement. À cette époque, une calèche fonctionnant au service d’une carrière trouve tout doucement une nouvelle fonction de transport de personnes…
La calèche devient un bus en 1923. En 1997, Jean reprend l’affaire des mains de son père, Josy. Il représente la quatrième génération de la famille Clement au volant de l’entreprise. La flotte évolue jusqu’à compter 36 véhicules qui envahissent quotidiennement les ruelles de Bourglinster où se situaient les bureaux jusqu’en 2018.
Le besoin d’espace et la volonté de disposer d’un bâtiment énergétiquement efficace poussent Jean Clement à chercher un terrain où construire son nouveau siège. Complètement opérationnel depuis quelques mois, le dépôt de Junglinster exhibe fièrement ses nombreux atouts « green ».
« Nous aimerions pouvoir disposer d’autocars électriques dans la flotte. L’atelier est d’ailleurs équipé pour la maintenance de véhicules électriques, déjà effectuée pour un client/constructeur. Toutefois, à l’heure actuelle, la technologie ne nous permet pas d’opter pour une flotte électrique pour les trajets que nous effectuons ». Les différentes lignes sillonnent le pays tout au long de la journée pour ne revenir qu’en soirée au dépôt.
En attendant que de nouvelles technologies se développent (batteries électriques à plus haute autonomie, véhicules à l’hydrogène ?), Josy Clement adapte ses véhicules à la législation : trois quarts de la flotte suivent la dernière norme antipollution Euro 6, le restant est Euro 5, et donc équipé de filtres réduisant la dispersion de particules fines. Et l’électrique, Josy Clement l’intègre autant que possible. Ainsi, les voitures utilisées pour les changements de service et son véhicule personnel sont 100 % électriques.
Limiter son impact, autrement
Pour diminuer sa production énergétique, il a étudié d’autres sources de consommation. Deux grands bassins (170 m3) stockent l’eau de pluie récoltée en toiture : l’un à l’usage des pompiers, le second pour le nettoyage des autobus et autres usages internes.
Le bâtiment est alimenté par les énergies renouvelables grâce à des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques. L’eau des bassins, à basse température, circule en été dans les plafonds refroidissant, évitant le recours à l’air conditionné. « Nous avons un sentiment de bien-être dans le bâtiment, l’air ambiant est agréable et non nocif », témoigne le directeur.
Des capteurs de lumière ambiante adaptent l’éclairage LED en fonction de la lumière naturelle disponible et des besoins des locaux. Dans le hall, une large coupole laisse entrer la lumière du jour. Dans l’atelier, la température en hiver a été diminuée à 15° à la demande des employés qui effectuent des travaux lourds. Le revêtement du sol est en dalles de PVC recyclé, à 100 % étanche et absorbant également le bruit. La majeure partie des matériaux utilisés pour la construction des bâtiments peut être recyclée ou réemployée.
Côté carburant, une station-service installée sur place est approvisionnée en grands volumes, réduisant ainsi le nombre de trajets des camions-citernes pour remplir les réservoirs. La liste d’efforts en vue d’une gestion plus durable est encore longue et reflète une volonté ferme d’être éco-responsable.
À Junglinster, les nouvelles installations ne tournent à plein régime que depuis quelques mois. L’entrepreneur attend les premiers retours d’expérience et les premières statistiques sur les besoins effectifs pour envisager d’autres améliorations dans son bâtiment.
Marie-Astrid Heyde
Photos : Fanny Krackenberger
Article tiré du dossier du mois « Chacun sa route »