L’expérience de la navette autonome
Un projet européen a mis en route une navette connectée et autonome sur le port de Barcelone. LuxMobility fait partie de la coordination technique. Et des villes luxembourgeoises sont concernées !
Fin mai 2022, les partenaires du projet Ride 2 Autonomy ont permis au Port de Barcelone de bénéficier d’une navette autonome afin de connecter un parking périphérique au World Trade Center. Depuis le 30 mai, et pour 4 semaines, la navette partage la voirie avec les autres usagers, les bus, les taxis.
Ce service gratuit et accessible à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite, est le fruit d’une expérience qui pourrait concerner une dizaine de villes européennes... dont quelques unes au Luxembourg !
Villes engagées
En effet, Ride-to-Autonomy (R2A) est un projet financé par l’Union européenne, dont le but est de démontrer la praticabilité d’une intégration des navettes autonomes dans le système de transport des villes, de différentes tailles.
Les villes participantes désignées dans un premier temps étaient Charleroi (Belgique), Aveiro (Portugal), Barcelone (Espagne), Inverness (Ecosse-UK), Trikala (Grèce), Tartu (Estonie), Reggio Emilia (Italie), Tampere (Finlande) et donc, pour le Luxembourg, Differdange (un projet qui pouvait s’inscrire dans un autre cadre européen sur les villes climatiquement neutres et intelligentes) et Vianden.
Il faut toutefois rester prudent car les projets et les engagements locaux peuvent évoluer au fil du temps, des projets et des priorités.
Ainsi, Differdange et Vianden ne miseraient pas nécessairement sur ce système de navette finalement, pas dans le cadre actuel en tout cas. En revanche, selon nos informations, des projets de navettes autonomes pourraient se dessiner, via ce programme européen, pour Luxembourg-Ville (du côté du Pfaffenthal, le cas échéant avec deux navettes dans ce secteur très prisé mais pas toujours pratique pour les véhicules classiques) et à Esch, soit les deux plus grandes communautés urbaines du pays.
Les enjeux de la mobilité coopérative et connectée
Ce qui est sûr, c’est qu’un autre acteur luxembourgeois, d’envergure européenne, est dans le coup, et même directement impliqué dans le processus d’expérimentation : LuxMobility fait partie des opérateurs de la coordination technique de R2A.
« Le développement de la CCAM (Cooperative, Connected and Automated Mobility) s’inscrit dans l’air du temps, puisque directement liée à la transition énergétique avec laquelle nos territoires doivent composer désormais », explique-t-on chez LuxMobility à Luxembourg. « Parties intégrantes d’une résilience environnementale et sociale, les véhicules autonomes et connectés permettent de réduire les émissions de particules fines ainsi que la pollution sonore en ville ».
Pour les instigateurs de cette mobilité connectée et autonome, la force de ce mode de transport réside également dans son aptitude à rendre un territoire davantage attractif. En effet, la praticité qu’il confère, par exemple pour effectuer le dernier kilomètre en ville, permet une intéressante desserte du territoire.
Cependant, vu que l’absence de pilote à bord soulève encore bien des questions relatives à la réglementation et à l’acceptation du public vis-à-vis de cette nouvelle technologie, de nombreuses études sociologiques et scientifiques sont effectuées en amont. Pour LuxMobility, dans tous les cas, « il est primordial d’engager les nombreux acteurs gravitant autour de cette technologie, ainsi que les citoyens qui seront les utilisateurs de ce futur mode de transport. Un travail dont les maître-mots sont : coopération – engagement – réglementations. C’est ce que les partenaires de Ride2Autonomy ont fait pour Barcelone, et sont en train de faire pour les autres villes participantes ».
Car l’exemple de Barcelone, test grandeur nature, est déjà suivi de près. Les avancées luxembourgeoises seront à suivre elles aussi...
Alain Ducat
Photos : R2A / BaxCompany /Luxmobility