« L'idée, ce n'est que 5 % du projet ! »

« L’idée, ce n’est que 5 % du projet ! »

Fondée en 2015, nyuko est active dans l’entrepreneuriat luxembourgeois. Ses membres aident toutes celles et ceux qui souhaitent se lancer dans cet univers qui est loin d’être une balade de santé. Rencontre avec Lucile Barberet, CEO de nyuko.

Devenir son propre patron peut sembler être un luxe aux yeux de nombreux salariés. Certains y voient notamment une certaine liberté d’action. Et pourtant, n’est pas Steve Jobs ou Elon Musk qui veut ! Le chemin de la réussite est parsemé d’embuches. Autant être conseillé par des spécialistes. nyuko se propose d’être un tuteur pour développer correctement votre projet professionnel.

« L’année dernière, nous avons reçu environ 600 candidatures pour le programme d’accompagnement », explique Lucile Barberet, CEO de nyuko. « Après un premier entretien, nous sélectionnons une soixante de projets, soit 10 %. Cela paraît peu, mais c’est un choix honnête. Nous ne faisons pas de belles promesses qui ne sont pas réalisées par la suite. »

Une sorte de découragement positif en quelque sorte. « Tout à fait ! Nous posons des questions précises qui nous permettent de juger de la faisabilité du projet, mais également des compétences managériales du candidat. Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur. Cela demande un engagement et des qualités particulières. C’est se remettre en question constamment, ne pas avoir peur d’éteindre des incendies, ne pas se décourager trop rapidement, être bien organisé… Être entrepreneur, c’est porter plusieurs casquettes à la fois. Il faut être comptable, délégué commercial, dénicheur de fournisseurs, tout en fournissant les services demandés par les clients. Les premières années sont tout sauf simples. Surtout au niveau organisationnel entre le projet commercial et la vie privée. »

Si 10 % des candidats bénéficient des précieux conseils de nyuko, les autres ne sont pas oubliés pour autant « Nous les orientons vers des partenaires qui seront plus à même de les guider. Nous avons énormément de retours par rapport à ce découragement positif. Beaucoup sont enchantés que nous leur avons ouvert les yeux sur cet univers particulier. Encore une fois, l’entrepreneuriat n’est pas donné à tout le monde et si la faillite se présente après quelques mois d’activité, cela peut avoir des conséquences assez lourdes sur le moral. Autant être préparé à toute éventualité, voire stopper le projet, plutôt que de foncer tête baissée avec des paillettes plein les yeux. »

Un simple tuteur

Lucile Barberet est fière de la réussite des candidats mais reste ferme sur un point. « Nous ne sommes pas là pour effectuer le travail à leur place ! Certains pensent que nous allons remplir les démarches administratives, voire leur donner de l’argent. C’est totalement faux ! Nous allons les guider dans la bonne direction grâce à des conseils, des workshops et des rencontres intéressantes. L’idée initiale du projet correspond à 5% du chemin. Le reste, c’est une question de volonté et de persévérance en trouvant le bon angle dans sa communication, les bons clients et les bons fournisseurs. »

Tout le monde est le bienvenu, du moment que le projet soit prévu sur le territoire luxembourgeois. Cependant, une certaine catégorie de candidats se démarque. « Les 30-45 ans sont les plus représentés. Ils arrivent à un moment de leur carrière où ils se sentent en confiance pour se lancer dans l’aventure. Le premier confinement a également eu un effet sur les changements de carrière. Certains secteurs comme le bien-être, la santé et le développement personnel ont connu une recrudescence importante. »

Passer d’un poste de salarié à un statut de freelance, connait également un certain engouement. « Nous sommes d’ailleurs en train de créer un programme spécialement dédié à cette transition avec des softskills et du e-learning qui seront accessibles sur notre plateforme. Tout sera prêt pour 2022 afin d’être encore plus à l’écoute des besoins de tous nos candidats. »

www.nyuko.lu

Interview réalisée par Sébastien Yernaux
Photo : ©nyuko

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Publié le vendredi 19 novembre 2021
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