La biomasse végétale sans perte et sans frontières

La biomasse végétale sans perte et sans frontières

Gramitherm ne fait pas que fabriquer des panneaux isolants à partir d’herbe. L’entreprise belge s’inscrit aussi dans une logique de valorisation d’une biomasse végétale non alimentaire qui, sans cette utilisation « industrielle », serait perdue. La démarche intéresse notamment le projet Interreg New-C-Land soutenu par le Fonds européen de développement régional.

Gramitherm fabrique des panneaux d’isolation à partir de biomasse végétale non-alimentaire. Le projet est écologiquement vertueux et économiquement intéressant, avec un fond circulaire affirmé et une démarche de conviction assumée.

L’activité donne un exemple très concret de ce qui peut se faire en matière de bioéconomie. Et elle intéresse aussi l’économie rurale, l’aménagement du territoire... La matière première, c’est l’herbe, en aucun cas celle qui pousse à des fins fourragères, mais celle des bords de routes ou des sites abandonnés, qui, évidemment renouvelable à l’infini, serait « perdue » si elle ne trouvait justement à servir de substrat.

Se fournir dans la région

« Nous ne sommes pas uniquement des producteurs de panneaux thermiques. Nous sommes dans une logique de transformation d’une biomasse perdue », répète volontiers Christian Roggeman, le patron de Gramitherm.

Et, alors que son produit se fait connaître et distribuer de mieux en mieux, outre les frontières de la Wallonie où il est fabriqué, dans la Grande Région, l’industriel vert et vertueux souhaite évidemment se fournir régionalement.

Il suscite donc l’intérêt légitime et grandissant de ceux qui produisent cette herbe, jusque-là non valorisée, en l’occurrence pouvoirs publics, entreprises, propriétaires de terrains inexploitables, tout qui a un bout de prairie ou un morceau de terre à herbes folles, des sites marginaux qui ne demandent qu’à servir...

Le phytomanagement pour les sites marginaux

Or il existe des projets pour ça, comme New-C-Land, dont l’objectif est de donner une nouvelle vie aux « sites marginaux », par exemple en produisant de la biomasse exploitable, pour fournir de l’énergie ou créer des matériaux biosourcés... New-C-Land est un projet Interreg soutenu par le Feder – le fonds européen pour le développement des régions – qui se concentre sur des provinces de Flandre et de Wallonie ainsi que sur une partie des Hauts de France. L’objectif du projet, piloté par un consortium public-privé (chercheurs universitaires, initiatives citoyennes, associations agricoles, autorités locales…) est de fournir un travail de sensibilisation et de démonstration, appuyé in fine par une dizaine de projets de plantations bien concrets.

Il faut aussi identifier et cartographier ces « sites marginaux », afin d’inciter au phytomanagement, la mise en culture pour la biomasse. Il s’agit de contribuer à stimuler l’économie biobasée transfrontalière en exploitant durablement des surfaces marginales. La tendance vise à développer toute une filière « biomasse », locale et durable. Si la biomasse ligneuse est déjà bien présente dans les esprits et les marchés, l’herbe a encore de la place à s’y faire. Et pourtant, elle pousse…

Alain Ducat

Plus d’infos :

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Publié le jeudi 22 octobre 2020
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