La Conférence de l’ONU sur le climat s’ouvre alors que 100 pays ont ratifié l’Accord de Paris
7 novembre 2016 – La Conférence des Nations unies sur le changement climatique COP 22 s’est ouverte lundi à Marrakech, au Maroc, trois jours après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris qui a désormais été ratifié par 100 pays.
« Cette conférence se déroule dans un climat d’espoir et d’aspirations légitimes pour toute l’humanité », a déclaré le ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, Salaheddine Mezouar, qui a été élu par acclamation président de la COP 22 à l’ouverture de la conférence dans le quartier de Bab Ighli, à Marrakech.
« La mobilisation sans précédent de la communauté internationale et sa volonté politique exprimée aux plus hauts niveaux ont été couronnées par la rapide entrée en vigueur de l’Accord de Paris. Il s’agit d’un progrès sans égal, en un temps record, et nous devons maintenant tirer parti de cette dynamique, donner un sens concret à ce grand pas en avant grâce à des décisions orientées vers la mise en œuvre », a-t-il ajouté.
« Les regards du monde sont posés sur nous »
Le Président de la COP 22 a appelé les participants de la Conférence, qui se déroule jusqu’au 18 novembre, « à davantage d’ambition ». « Les regards du monde sont posés sur nous », a-t-il ajouté. « Nous avons une énorme responsabilité à l’égard de l’humanité et nous devons joindre nos forces afin de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. Nous devons leur fournir les ressources pour s’adapter aux conséquences catastrophiques du changement climatique ».
Le principal objectif de la Conférence de Marrakech est de définir les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris et d’établir un plan viable pour fournir un soutien financier aux pays en développement afin de soutenir l’action climatique.
La secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, a estimé, dans un discours à l’ouverture de la COP 22, que l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris était « un rappel opportun du niveau élevé des attentes auxquelles nous devons maintenant satisfaire ».
« La réalisation des objectifs et des ambitions de l’Accord de Paris n’est pas garantie », a-t-elle ajouté. « Marrakech est notre occasion de faire avancer l’action climatique aux niveaux international et national en tant que pilier central d’un aboutissement réussi des Objectifs de développement durable. C’est notre occasion de franchir les étapes d’une voie durable et inclusive pour chaque homme, chaque femme et chaque enfant ».
Mme Espinosa a insisté sur la nécessité de travailler avec envergure et rapidité. Elle a noté que les financements affluaient mais de manière insuffisante. Elle a aussi estimé que les contributions déterminées au niveau national devaient maintenant être intégrées aux politiques nationales et aux plans d’investissement. Elle a jugé nécessaire d’accorder une priorité plus importante au soutien aux besoins d’adaptation et de veiller à ce que des progrès soient réalisés en ce qui concerne le mécanisme relatif aux pertes et préjudices, et ce, afin de sauvegarder les acquis du développement dans les communautés les plus vulnérables.
Une COP africaine
Pour sa part, la présidente de la COP 21, Ségolène Royal, ministre française de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, qui a passé le relais à M. Mezouar, s’est félicitée de la ratification de l’Accord de Paris par 100 pays, à la date de dimanche 6 novembre 2016.
« C’est événement historique », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse juste avant l’ouverture officielle de la COP 22. « Je lance un appel à tous les pays qui n’ont pas encore ratifié l’Accord de Paris pour qu’ils le fassent et si possible d’ailleurs pendant cette Conférence de Marrakech et au-delà d’ici la fin de cette année ». Mme Royal a rappelé que le Protocole de Kyoto, qui avait été signé en décembre 1997 et visait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, avait mis sept ans pour entrer en vigueur.
« Le temps presse parce que l’année qui vient de s’écouler a été la plus chaude, parce que la fonte des glaciers s’accélère, parce que la désertification fait des ravages, parce que les concentrations urbaines massives appellent à un nouveau modèle de développement urbain », a souligné la ministre française.
Mme Royal a insisté sur la justice climatique, en particulier pour l’Afrique. « L’Afrique est le grand défi de la COP 22. La COP 22 est une COP africaine et c’est là que se trouve la priorité et l’espérance », a-t-elle dit. « En Afrique, le changement climatique est cruel et injuste, c’est ce continent qui le subit le plus sans en être responsable. Et sur les 50 pays les plus meurtris par le réchauffement climatique, 36 se situent en Afrique subsaharienne ».
Des organisations non gouvernementales présentes à la COP 22, dont WWF et le Climate Action Network (Réseau Action Climat), se sont félicités de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris mais ont estimé, lors de conférences de presse, qu’il y avait encore un long chemin à faire, notamment en matière de financement et de mise en œuvre concrète des engagements pris.
Source : Nations unies