La course au futur est lancée
Électrique, solaire, bioéthanol, hybride, hydrogène… les ingénieurs ne manquent pas d’idées pour motoriser les déplacements de demain.
Personne n’a de boule de cristal pour affirmer avec certitude comment nous allons nous rendre au travail, au parc ou encore en vacances, en 2035. Cependant, les spéculations vont bon train. Car l’imagination de l’homme est fertile. On se souvient tous des fameuses voitures volantes annoncées pour l’an 2000…
Par exemple, quid du carburant de demain ? Les ingénieurs redoublent d’efforts pour proposer des solutions innovantes et respectant la nature. Mais le chemin semble encore long alors que l’échéance arrive à grandes enjambées.
Reine de son secteur, la voiture obtient énormément d’attentions. Si les véhicules 100% électrique ont pris le leadership dans l’esprit des consommateurs, le secteur de l’hybride est aussi en progression constante en cette année 2022. En France, par rapport à la même période de 2021, la part de marché des immatriculations de véhicules hybrides a bondi de 24,8% à 29,4%. Une belle progression donc, mais qui n’arrivera pas de sitôt à endiguer la déferlante des véhicules 100% électrique où seule l’interrogation liée aux batteries et à l’autonomie constitue encore un frein à l’acquisition.
De la terre au réservoir
Le bioéthanol n’est pas en reste. La fabrication de ce biocarburant se fait sur le principe de la fermentation industrielle. L’usine transforme le sucre des céréales ou des betteraves en alcool (éthanol). Elle procède ensuite à la distillation et à la déshydratation de ce dernier pour obtenir ainsi le bioéthanol.
Cependant, tous les moteurs essence ne peuvent pas utiliser le bioéthanol. Même si les essences 95 et 98 contiennent de l’éthanol, les conducteurs qui souhaitent rouler au Superéthanol E85 (composé entre 65 et 85 % d’éthanol), devront être équipés d’un moteur Flexfuel ou Multifuel pour Volkswagen (qui doivent être équipés d’un boîtier spécial kit éthanol E85). En effet, seuls les moteurs flexfluel peuvent rouler avec n’importe quel type d’essence, traditionnelle ou superéthanol.
Et l’hydrogène dans tout ça ?
On l’a bien compris, les alternatives de carburants ne manquent pas. On peut encore citer l’hydrogène, une solution parmi tant d’autres à mettre en place. Mais avec des réserves. « Pour l’instant, ça n’a pas trop de sens pour des véhicules individuels », souligne Patrick van Edmond de LuxMobility. « Cette solution serait mieux adaptée pour des véhicules parcourant de longues distances comme les camions, les bus ou encore les avions. C’est une question de stockage d’énergie. Au Musée de tramways et de bus de la Ville de Luxembourg, on peut d’ailleurs admirer un bus fonctionnant à l’hydrogène. Il a circulé entre 2003 et 2006. »
Si actuellement, l’Allemagne compte déjà des stations de recharges, dont une à Sarrebruck, le Grand-Duché a décidé de lui emboîter le pas. En effet, les abords du site multimodal des CFL à Bettembourg en accueilleront également une. Elle pourra être utilisée par les camions, les bus et les voitures. C’est évidemment une bonne nouvelle pour l’unique propriétaire luxembourgeois d’une voiture hydrogène, actuellement recensé dans le pays.
Moins d’un centime au kilomètre
Et pourquoi ne pas abandonner son véhicule ? C’est le défi lancé via le projet Urbanloop sur lequel planchent plus de 200 futurs jeunes ingénieurs de l’Université de Lorraine et des startups Deeptech.
Urbanloop mise sur des véhicules de petite taille qui tournent à l’électricité et qui, grâce à l’intelligence artificielle, peuvent circuler à une fréquence élevée, sans jamais être gênés dans leur course à 60 km/heure.
Alors que les premiers prototypes étaient assez sommaires, les nouveaux modèles, présentés en juillet dernier, peuvent accueillir confortablement 2 adultes ou un adulte accompagné de deux enfants. Un projet accessible à tout le monde, y compris les personnes à mobilité réduite.
Selon Jean-Philippe Mangeot, directeur d’Urbanloop SAS, « ça fonctionne à la manière d’un ascenseur. On arrive devant le véhicule, on appuie sur le bouton, les portes s’ouvrent et ensuite on a juste à sélectionner sa destination, comme on sélectionne l’étage d’un ascenseur et on se laisse aller. On arrive directement à destination sans attendre, sans arrêt et sans correspondance intermédiaire. Concrètement, et c’est le leitmotiv du projet depuis le départ, ça coûte moins d’un centime d’électricité par kilomètre parcouru en une minute. »
Les solutions pour 2035 ne manquent pas. Que choisirez-vous ? Et qui gagnera la course au futur proche ?
Sébastien Yernaux
Photo : ©Urbanloop
Extrait du dossier du mois « 2035 : Lëtz go ! »