La Croix-Rouge luxembourgeoise assiste les réfugiés à Lesbos dans des conditions très difficiles
Depuis le 1er janvier 2016, plus de 20.000 personnes ont osé la traversée dangereuse de la Méditerranée entre la Turquie et l’île grecque de Lesbos.
Antje Mengel, déléguée internationale de la Croix-Rouge luxembourgeoise, se trouve sur l’île pendant tout le mois de janvier dans le cadre du déploiement de l’équipe ERU Relief Benelux, débuté en octobre 2015 pour une durée de quatre mois. Elle apporte son soutien à la distribution du matériel d’urgence pour les réfugiés et témoigne de la situation difficile actuelle.
Ce mercredi, 20 janvier à midi, c’était le 18ème bateau du jour qui approchait la côte nord de l’île quand j’y suis arrivée , explique Antje Mengel, déléguée internationale de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Chaque bateau transporte en moyenne entre 35 et 45 personnes, même s’ils sont conçus pour moins de gens. Pour éviter que le bateau ne coule, les passagers doivent souvent jeter leurs sacs à la mer. Quand ils arrivent, ils n’ont plus rien . Les secouristes aident les gens à sortir du bateau, prestent des premiers secours et essaient de les réchauffer à l’aide de couvertures de secours. Ce 20 janvier, le froid a coûté la vie à un enfant de cinq ans et à deux femmes, décédés d’hypothermie sur cette traversée.
Non loin de Lesbos, dans la nuit du 21 au 22 janvier, 42 autres réfugiés répartis sur deux bateaux ont perdu la vie. Un bateau a coulé à proximité de la côte de la petite île de Kalolimnos, faisant 34 victimes, dont 11 enfants. Huit autres personnes sont mortes noyées au large de l’île Farmakonisi.
Karen Bjornestad, responsable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Grèce, exprime : Ces décès inutiles sont honteux ; nous devons établir des moyens plus sûrs pour permettre aux gens d’échapper aux conflits, à la persécution et à la pauvreté. La mort ne doit pas être la conséquence du désir basique de tout être humain de vivre en sécurité et d’entrevoir un futur.
Située à moins de 10 km de la côte turque, l’île de Lesbos est actuellement la porte d’entrée principale pour les réfugiés venant de Syrie, d’Iraq, d’Afghanistan, mais aussi d’autres pays comme le Pakistan ou l’Iran. Le nombre de réfugiés arrivant sur les côtes de l’île a certes baissé pendant les mois d’hiver, mais reste élevé vu les conditions météorologiques. Des vents forts qui agitent la mer, les chutes de neige et le froid rendent le trajet difficile. Les bateaux accostent l’île dès que la météo le permet.
Afin d’aider les gens pendant ces mois d’hiver, la Croix-Rouge distribue, entre autres, des couvertures et des sacs de couchage dans les centres de transit. En général, les réfugiés essaient de continuer rapidement leur route vers Athènes et ne restent qu’un ou deux jours sur l’île. La semaine dernière, plusieurs ferries transportant les réfugiés étaient annulés à cause d’une tempête. Les gens s’étaient déjà rendus dans le port et ont passé la nuit dans des conditions très difficiles. La Croix-Rouge ainsi que d’autres organisations se sont mobilisées pour leur apporter de la nourriture, de l’eau et des couvertures.
L’équipe ERU Relief Benelux, composée de membres provenant des Croix-Rouge de Belgique, des Pays-Bas et luxembourgeoise, est formée et préparée à intervenir en urgence sur demande de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à la suite des catastrophes naturelles ou à des conflits humanitaires.
Source : Croix-Rouge luxembourgeoise – www.croix-rouge.lu