La diminution de l'espérance de vie est une conséquence de la crise sanitaire

La diminution de l’espérance de vie est une conséquence de la crise sanitaire

L’espérance de vie à la naissance connaît une baisse notable de 0,3 an pour les femmes et 0,4 an pour les hommes par rapport à 2014 en France. 

C’est le constat fait par l’INSEE dans son bilan démographique pour l’année 2015. Il faut remonter à 1969 pour trouver un phénomène de même nature. Malgré cela, l’INSEE continue de communiquer de façon rassurante en expliquant qu’il s’agit d’un phénomène ponctuel. Pourtant l’INSEE reconnaissait en 2012 que Ces dix dernières années, la contribution la plus forte se fait entre 80 et 89 ans pour les femmes et entre 70 et 79 ans chez les hommes, soit dix années plus tôt . C’est bien l’espérance de vie de la génération née avant-guerre qui tirait l’espérance de vie vers le haut, et logiquement cela ne devait pas durer. C’est ce qui est en train de se passer.

Les générations d’après-guerre sont plus touchées que les générations nées avant-guerre car elles sont nées dans un environnement très différent. Changement de l’alimentation, pollution chimique généralisée, sédentarité mais aussi précarité... les facteurs de risque ont changé radicalement. L’évolution des connaissances scientifiques permet de comprendre aujourd’hui que l’exposition pendant la grossesse conditionne largement l’état de santé des futurs adultes. Nous sommes en train de le vérifier.

Il est donc plus vraisemblable que les chiffres publiés sont la conséquence de la situation de crise sanitaire dans laquelle la France s’enfonce depuis plusieurs années en raison de l’explosion des maladies chroniques, situation qui est d’une façon générale niée par un discours angélique sur la situation sanitaire des Français qui n’a jamais été aussi bonne parce que l’espérance de vie progresse .

Pourtant les faits sont là. Depuis plusieurs décennies les maladies chroniques explosent. Le meilleur indicateur est celui de la Caisse nationale d’Assurance Maladie pour les Affections de longue durée (ALD). Depuis 1990, les maladies cardio-vasculaires ont progressé 5 fois plus vite que la population, le cancer 4 fois plus, les affections psychiatriques 3 fois plus... or la mortalité des personnes en ALD, à âge et sexe identiques, est 2,9 fois supérieure à celle des personnes non ALD et 5,8 fois plus avant 70 ans. 

En France, le nombre de bénéficiaires de la CMU a progressé de 50 % entre 2007 et 2011, de 1,4 à 2,2 millions de personnes. Or, ceux-ci sont en moins bon état de santé que le reste de la population. Ils sont 1,8 fois plus nombreux, à âge et sexe identiques, à être en ALD et avec une surmortalité de 50 % par rapport au reste de la population en ALD (2,5 % contre 1,8 %).

Il faut cesser de regarder la réalité avec des lunettes roses. Il faut rompre avec cette croyance que la santé se résume au système de soin. Il est temps de construire une politique de santé qui fasse de la santé environnementale une politique majeure , conclut André Cicolella.

Communiqué du Réseau Environnement-Santé - www.reseau-environnement-sante.fr

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Publié le jeudi 11 février 2016
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