La mobilité se partage

La mobilité se partage

L’annuelle Semaine européenne de la mobilité se déroule du 16 au 22 septembre sous le thème « L’espace public partagé ». Le Luxembourg y participe chaque année pour « sensibiliser à la mobilité durable ainsi qu’améliorer la santé et la qualité de vie des habitants ».

La densification des villes mène à la raréfaction des espaces publics, qui se doivent dès lors d’être ingénieusement pensés, afin de permettre aux usagers d’y trouver des fonctions à la fois utiles et agréables : transports publics et privés, aires d’activités, lieux de détente, commerces, etc.

C’est le constat de départ de la Semaine européenne de la mobilité, version 2024. La Commission européenne a annoncé l’événement à l’aide d’une vidéo humoristique rappelant que « l’espace public appartient à tout le monde ! »

Les rues étant fréquentées par une mixité grandissante d’usagers, il n’est pas rare de constater un manque de respect ou un refus de priorité impliquant voitures, motos, bus, trottinettes, vélos ou piétons. Ces derniers étant les plus vulnérables. « Les autorités publiques possèdent des instruments pour mettre en œuvre les changements réglementaires et d’infrastructures requis pour appuyer la transition vers une mobilité durable », rappelle Bruxelles. « In fine, les villes que nous habitons sont façonnées par les choix individuels et collectifs que nous faisons. »


« Les usagers vulnérables de la route, tels que les piétons et les cyclistes, représentent 70% des décès sur les routes urbaines. Il est donc essentiel d’accorder la priorité à ce groupe au moment de répartir l’espace public. »

La Commission européenne, dans sa présentation de la Semaine européenne de la mobilité 2024

Parmi les mesures à développer :

  • promouvoir les alternatives à la voiture individuelle,
  • encourager les citoyens à choisir des modes de transport durables, grâce à l’exemple des autorités publiques et des fonctionnaires,
  • faire évoluer l’espace public pour qu’il donne la priorité à la mobilité durable et inclusive,
  • créer des tiers-lieux, des endroits de socialisation qui améliorent la qualité de vie et le bien-être mental,
  • sécuriser les abords des écoles en éloignant le trafic motorisé,
  • répartir l’espace routier de façon équilibrée,
  • collaborer avec les organisations locales pour élaborer des plans de gestion de la mobilité,

Le Luxembourg investit beaucoup dans la mobilité, mais l’intégration d’une mobilité mixte inclusive dans l’espace public requiert encore beaucoup d’attention de la part des dirigeants... et des usagers !


« Le thème de cette année, « Shared public space », reflète notre volonté de créer des espaces urbains qui ne sont pas seulement fonctionnels, mais aussi inclusifs et accueillants pour tous*tes. En redonnant de l’espace aux personnes plutôt qu’aux véhicules, nous contribuons à une société plus égalitaire et plus respectueuse de l’environnement. Notre ambition est claire : faire du Luxembourg un modèle de mobilité durable en Europe. »

Yuriko Backes, ministre de la Mobilité et des Travaux publics

À l’occasion de cette semaine thématique, le gouvernement a demandé aux communes de mettre en avant leurs accomplissements et leurs engagements envers une mobilité durable. Au programme, notamment, des randonnées à pied et à vélo, des marchés de vélos d’occasion et des présentations de concepts de mobilité. Seule une dizaine de communes semble toutefois avoir répondu à l’appel. On y trouve par exemple des visites guidées de Luxembourg-ville accompagnées d’un guide passionné des transports en commun durant toute la semaine, un tour en vélo citoyen Citizen Bike le 21 septembre à Esch-sur-Alzette et une journée familiale à vélo à Schuttrange le 22 septembre. Le programme officiel est sur mobiliteitswoch.lu.


« Les communes sont proches des citoyen*nes et peuvent ainsi mettre en avant des points importants en matière de mobilité. Surtout lorsqu’il s’agit de changer les habitudes. Il est clair que les communes souhaitent que leurs citoyen*nes se déplacent davantage à pied ou à vélo. Cela contribue non seulement à réduire le trafic, mais a en outre un impact positif sur la santé des personnes en général. »

Emile Eicher, président du Syvicol (syndicat des communes)

Par Marie-Astrid Heyde

À découvrir également : « En pistes », le dossier de la rédaction dédié à la mobilité

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Publié le lundi 16 septembre 2024
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