La mobilité, un enjeu pour les entreprises aussi
La mobilité est une question qui relève aussi de la responsabilité des entreprises. C’est en substance le message de Gaëlle Tavernier, Project Manager Pacte climat chez IMS.
Quel est le rôle d’IMS dans la mise en œuvre du Pacte climat ?
IMS a signé une convention avec le ministère du Développement durable et des Infrastructures concernant la mise en œuvre du Pacte climat. Cette convention porte sur le fait de faciliter la collaboration entre communes et entreprises sur un territoire donné et sur la communication de leurs initiatives conjointes.
Comment cela se passe-t-il sur le terrain ?
Les communes ou entreprises nous contactent pour soulever des problématiques liées au développement durable. Il s’agit souvent de la mobilité. Les entreprises cherchent notamment à être mieux informées par les communes sur la création de nouvelles infrastructures et à être impliquées dans ce processus. Notre vocation est de les réunir pour définir des solutions qu’elles peuvent développer ensemble. Du point de vue opérationnel, nous lançons une séance d’information générale sur un territoire donné, à la suite de laquelle des groupes de travail sont formés.
A quelles initiatives avez-vous déjà contribué en matière de mobilité ?
À Bertrange, nous avons permis la création d’une ligne de bus qui relie la gare au Cactus avec un arrêt à la zone d’activités Bourmicht.
A Capellen, les entreprises sont très intéressées par le carsharing. Une réunion sera donc organisée en septembre avec des prestataires pour définir la manière dont ce service pourrait être déployé sur cette zone.
A Leudelange, nous travaillons en collaboration avec la commune et les entreprises pour améliorer la communication sur le développement des infrastructures. Nous constatons un réel manque d’information sur les transports publics. Il y a par exemple encore très peu d’entreprises qui connaissent et adoptent le M-Pass, un pass que les entreprises mettent à disposition de leurs employés pour leur permettre d’emprunter les transports en commun aux frais de l’employeur.
Au Kirchberg, 3 réunions ont eu lieu au cours desquelles nous avons mené un projet pilote sur le télétravail avec UBS Fund Management et le cabinet d’avocats Linklaters. Nous avons constaté que le principal obstacle au télétravail est la fiscalité pour les frontaliers. Nous sommes donc en train de creuser la question pour déterminer comment faire pour mettre en place ce système. Par exemple, une des pistes envisagées est de permettre aux employés de se connecter tôt depuis leur domicile et de ne rejoindre leur bureau qu’en milieu de matinée afin d’éviter les embouteillages.
Dans le cadre de la Semaine européenne de la Mobilité, vous proposez un Bike Bus aux usagers du Plateau de Kirchberg. Comment cette idée est-elle née et en quoi consiste-t-elle ?
Nous avons participé à une conférence organisée par le Verkéiersverbond - Communauté des Transports pour sensibiliser les communes à la Semaine européenne de la Mobilité qui se tiendra du 16 au 22 septembre. De ce séminaire est née l’idée du Bike Bus. Cette initiative consiste à se déplacer en groupe et en vélo entre la gare et le Kirchberg à des horaires définis, comme un bus, pour sensibiliser les employés à la mobilité douce. Pour l’organisation de cet événement, nous travaillons avec une start-up qui développe un projet de WalkRunBike avec la triathlète Liz May qui encadrera les déplacements.
Pour plus d’informations, veuillez suivre le lien : http://imslux.lu/fra/news/43_a-vos-velos-pour-la-semaine-europeenne-de-la-mobilite
Le plus du vélo n’est-il pas justement la liberté de se rendre où on veut, quand on veut ? Pourquoi le pratiquer en groupe ?
Nous avons constaté que les usagers ont peur de se déplacer à vélo sur ce parcours qui n’est pas encore sécurisé. Le pratiquer en groupe permet de prendre possession de la route et de se sentir plus à l’aise, mais aussi de se motiver et de rencontrer des gens. Nous voulons aussi démontrer, à travers cette expérience, que sur le trajet gare-Kirchberg, on peut certainement aller plus vite à vélo qu’en bus.
Hormis l’insécurité, quels autres obstacles à l’utilisation du vélo, du carsharing ou des transports publics observez-vous dans votre travail quotidien ?
La culture de la voiture, l’individualisme. Il y a un énorme travail de communication à réaliser pour amener des changements de comportement. On doit par exemple démontrer que la voiture n’est pas forcément le moyen le plus rapide de se déplacer.
Quel est l’enjeu lié au développement de ces solutions alternatives pour les entreprises ?
L’enjeu est énorme : par exemple, certaines entreprises ont des difficultés à recruter si elles ne peuvent offrir une place de parking à l’employé. Il relève de la responsabilité des citoyens et des entreprises de trouver des solutions en matière de mobilité et plus largement de relever les défis climatiques.
Crédit photo : IMS
Mélanie Trélat