La planète se détériore plus vite que prévu
Il n’est pas trop tard pour agir, selon un rapport de l’ONU
L’environnement se détériore à un rythme plus soutenu que celui anticipé, indique une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement ( PNUE ) sur l’état de santé de la planète, publiée jeudi 19 mai 2016, qui appelle les gouvernements à agir dès maintenant pour inverser cette tendance.
Intitulée Perspectives globales pour l’environnement (GEO-6) : évaluations régionales , cette étude du PNUE, la plus exhaustive jamais réalisée sur la question, est une compilation de six rapports, fournissant chacun un examen très détaillé des problèmes environnementaux affectant les six régions du monde : la région paneuropéenne, l’Amérique du Nord, l’Asie et le Pacifique, l’Asie de l’Ouest, l’Amérique latine et les Caraïbes, et l’Afrique.
Publiées dans la perspective de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, qui a lieu à Nairobi, au Kenya, du 23 au 27 mai, ces évaluations régionales ont impliqué 1.203 scientifiques, des centaines d’institutions scientifiques et plus de 160 gouvernements, a précisé le PNUE dans un communiqué de presse.
Aujourd’hui, grâce à cette étude, nous en savons désormais plus sur l’état de l’environnement dans le monde que jamais auparavant , a déclaré le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner. Il est essentiel que nous comprenions le rythme du changement environnemental qui s’abat sur nous .
Partout sur la planète, le changement climatique, la perte de la biodiversité, la dégradation des terres et la rareté de l’eau constituent des problèmes croissants devant être abordés de toute urgence si le monde veut atteindre les objectifs fixés par le Programme de développement durable à l’horizon 2030, indique ces rapports.
L’étude souligne qu’il est encore temps de prévenir les pires impacts des changements environnementaux, tels que les dommages causés aux écosystèmes marins et l’élévation du niveau de pollution de l’air, qui est devenu l’un des risques les plus répandus dans le monde pour la santé de l’environnement.
En tant que l’une des premières régions du monde à ressentir l’impact du changement climatique, la région arctique sert de baromètre pour les changements dans le reste du monde, selon l’étude, qui souligne que l’Arctique s’est réchauffé à un rythme deux fois plus élevé que la moyenne mondiale depuis 1980.
Les plus grandes pertes au niveau de la masse globale des glaciers depuis le début du 21e siècle concernent l’Alaska, l’Arctique canadien et la périphérie de la calotte glaciaire du Groenland, ainsi que le sud des Andes et les montagnes d’Asie. Ensemble, ces zones concentrent plus de 80 % du recul total des glaciers dans le monde, précise l’étude.
Les recommandations formulées dans les six rapports incluent la nécessité d’améliorer la collecte, le traitement et le partage des données pour éclairer la prise de décision environnementale ; d’améliorer la consommation et la production afin de réduire les pressions environnementales ; d’investir dans la planification urbaine, par exemple, via une meilleure utilisation des infrastructures respectueuses de l’environnement et des transports propres ; de réduire la dépendance aux combustibles fossiles ; et de diversifier les sources d’énergie.
S’agissant des infrastructures, de l’énergie et de la production alimentaire, pour protéger les biens écologiques nécessaire à l’établissement de sociétés saines, il est essentiel que le monde fasse des choix résilients au changement climatique et sources de faibles émissions de carbone, en plus de mettre en œuvre une gouvernance efficace et durable des ressources naturelles, ont indiqué les différents rapports.
Photographie : Une forêt brûlée et endommagée dans le Parc national Tesso Nilo, en Indonésie. Photo Banque mondiale/Flore de Preneuf
Communiqué par les Nations unies - www.un.org