La précarité : une réalité montante au Luxembourg !
Alors que l’on vient d’apprendre que le Luxembourg détenait, cette année encore, un PIB par habitant largement au-dessus de la moyenne de ses camarades européens, il n’en est pas moins que le Grand-Duché à aussi une face plus sombre : celle d’une précarité des travailleurs, d’une hausse constante du chômage et d’une pauvreté générale qui prend de plus en plus d’ampleur !
Les chiffres sont tombés, et ils ne sont pas bons ! Bien au contraire, ils sont même de pire en pire. Avec un chômage qui frôle les 7% en mai 2013, 9.989 ménages percevant le Revenu minimum garanti (RMG), environ 68.000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté, dont 23.000 dans une situation de très grande pauvreté, 1.679 familles devant faire leurs courses dans des épiceries solidaires et 5.114 individus s’habillant grâce aux “vestiaires“ de la Croix-Rouge (collecte de vêtement, ndlr), on ne doute pas de la parole de Michel Simonis, le directeur de la Croix-Rouge Luxembourg, lorsqu’il annonce que « la précarité est en constante progression ».
Malheureusement, il faut plus d’épiceries solidaires
Ces chiffres qui font froid dans le dos sont égrenés dans la presse depuis le milieu du mois de juin et sont l’écho des associations ou institutions qui dressent leurs bilans à la veille des congés estivaux. Des congés qu’un grand nombre de famille passeront chez eux comme nous le rappelle implicitement la Croix-Rouge lorsqu’elle fait état de son “service vacances“ permet à 537 enfants de pouvoir s’éloigner le temps d’un séjour que leur famille n’aurait pas les moyens de financer.
Ainsi dans son bilan, l’organisme démontre que, à l’instar de ce “service“, toutes les branches de ses activités ont connu une nette augmentation, que ce soit dans la santé, le social ou dans l’action pour la jeunesse. En 2012, ses 3.000 bénévoles ont distribués plus de vêtements (+62%), tandis que dans les épiceries solidaires de Rollingen, Wiltz, Echtnernach et Differdange, le nombre de passage en caisse à doublé, si bien que celle de Differdange a déménagé dans des locaux plus grands et que deux autres épiceries vont ouvrir cette année à Clervaux et Grevenmacher.
Ironie ?
Le jour même de ce triste bilan, Marc Spautz, ministre de la Famille, nous apprenait que, « au 31 décembre 2012, 9.989 ménages percevaient le RMG », et, la même semaine, la Chambre des Salariés Luxembourg dévoilait que, en 2011, 68.000 personnes au Luxembourg, vivaient sous le seuil de pauvreté, dont un tiers dans une situation de très grande pauvreté. De 14,1% en 2006, le nombre de travailleurs très pauvres est passé à 18,5% en 2011, un mal qui touche surtout les femmes. Si les chiffres datent déjà de deux ans, il n’y a aucun doute permis quant au fait qu’ils doivent être bien plus terribles aujourd’hui.
Le 25 juin dernier, les chiffres du chômage ont conclu ce mois, aussi déprimant par sa météo et ses températures que par son actualité, en annonçant un taux de chômage qui frôlait les 7% en mai dernier, avec 16.470 demandeurs d’emplois résidents disponibles et non affectés à une mesure pour l’emploi. Ils sont 4.650 à l’être.
S’il s’est parfois maintenu à un certain chiffre, le taux de chômage n’a jamais baissé depuis septembre 2011 où il avait alors atteint son record : 5,7%. D’ailleurs, cela fait huit mois qu’il ne cesse d’augmenter. Une ironie parmi tant d’autres dans le pays dans lequel le PIB par habitant reste pourtant le plus élevé de 27 de l’UE.
Photo ©Florie Colarelli