La RSE, plus accessible que jamais
Entreprise 2030 : une toolbox parfaite pour les PME afin de mieux comprendre la thématique RSE au Luxembourg
Récemment, Infogreen vous informait que l’INDR proposait un nouveau programme qui porte le nom de Starter Kit RSE. Il s’agit de la mise en place d’une toolbox RSE qui permettra de faciliter et accélérer l’engagement pour le développement durable des petites et moyennes entreprises (PME). Cette boîte à outils est basée sur la méthode d’analyse « Entreprise 2030 », développée par le cabinet de conseil en développement durable DEVECO.
« L’idée de base d’Entreprise 2030 est la problématique que l’on a rencontrée avec les PME de s’approprier la thématique de la RSE », souligne Mike van Kauvenbergh,
Administrateur Délégué de DEVECO. « En effet, les référentiels RSE sont perçus comme trop compliqués. Il faut que les gérants fassent des formations, que certaines personnes soient mises à disposition. Et quand on gère des PME, on n’a pas forcément le temps ni l’argent nécessaires pour s’y consacrer totalement. »
De plus, ces référentiels utilisent un langage spécifique et technique qui ne sont pas toujours communs au business quotidien. « De ce fait, les chefs d’entreprises abandonnent parfois trop rapidement par ce qu’ils ne voient pas toujours le lien avec leur PME ». C’est sur cette base qu’est partie « Entreprise 2030 ».
« Nous mettons en avant le fait que la RSE est une opportunité et non une contrainte, car nous partons du concept de valeur partagée. Nous essayons de créer à chaque fois, en même temps que les valeurs sociétales (environnement, société), une combinaison avec une valeur entrepreneuriale comme l’économie d’énergie qui permet de gagner de l’argent. C’est une analyse dans l’idée d’assurer la pérennité de l’entreprise. Nous voulons vraiment retirer le côté impératif et accusateur. On peut réaliser des tâches bonnes pour la planète tout en assurant les salaires des employés. L’un n’exclut pas l’autre. Au contraire, tout peut être complémentaire. »
Avec ce concept, DEVECO part toujours de la chaîne des valeur pour rester dans les processus et les activités de l’entreprise. « Il faut toujours rester dans le concret. Nous n’allons pas confronter les gens avec un référentiel mais avec leur quotidien. Grâce aux explications propres à la vie de leur entreprise, nous avons beaucoup plus de possibilités d’identifier les impacts qu’ils ont sur l’environnement et dont ils ne mesuraient pas l’existence. »
Au fait, pourquoi 2030. « Nous partons de l’Agenda 2030 comme base pour montrer la panoplie des impacts que nous pouvons avoir. Ce sont les fameux 17 objectifs de développement durable. Nous apprenons notamment aux participants que le développement durable, ce n’est pas forcément que le climat, même si c’est la thématique la plus mise en avant. Et vu que nous sommes vraiment très axés sur les PME luxembourgeoises, on leur montre qu’il existe également le Plan national pour un développement durable qui s’appelle Luxembourg 2030. En réfléchissant sur les impacts, on réfléchit sur ce qu’ils peuvent apporter localement. »
Entreprise 2030 fonctionne donc en deux phases : l’analyse pour identifier les impacts par rapport aux parties prenantes et la stratégie pour définir le programme personnalisé à suivre sur base de la pertinence des thématiques.
« L’idée de la toolbox est venue du fait que le processus demande beaucoup d’interventions de conseillers et c’est assez cher au niveau temps et argent. Notre modèle se base sur l’analyse de la chaîne de valeur ». Et si on prend un métier, voire un secteur, cette chaine de valeur ne varie pas beaucoup d’une entreprise à l’autre. Nous nous sommes donc posé la question de mutualiser les coûts pour mettre déjà à la disposition des PME des informations sur la chaîne de valeur, sur leurs impacts et combiner ça avec des éléments sectoriels concrets pour qu’ils puisse s’approprier facilement la thématique et réaliser cette phase d’analyse eux-mêmes. La fédération des artisans a tout de suite vu l’intérêt pour ses membres. Ces derniers sont de plus en plus confrontés à des appels d’offre où ils doivent répondre aux critères RSE.
Cette méthode mise en place est parfaite pour ensuite se lancer dans le processus afin d’obtenir le label RSE. Ce dernier donne une crédibilité supplémentaire par rapport à toutes les déclarations faites par les entreprises. On peut donc compiler toutes ces informations dans la toolbox. Elle évolue continuellement car elle intéresse des secteurs de la CLC (commerce, transports et services), de l’Horesca,… »
Est-ce que cette toolbox fait concurrence à DEVECO. « Non, pas vraiment. Elle est au cœur d’un starter kit qui peut être initié avec peu d’investissements pour un résultat intéressant. De plus, les entreprises qui veulent aller plus loin, peuvent être accompagnées par DEVECO. »
Sébastien Yernaux
Photos : Infogreen