La santé à distance… Prenons soin de nous !

La santé à distance… Prenons soin de nous !

« Prenez soin de vous », jamais cette expression n’aura été autant utilisée qu’en 2020. Elle est même devenue un substitut au célèbre « bien cordialement » des signatures automatiques de l’ensemble du monde professionnel. Cependant, en matière de prévention santé, est-ce vraiment le conseil le plus adapté ?

Parfois les notions d’abnégation et de solidarité se mélangent injustement, laissant entendre que peut-être prendre soin de soi se ferait au détriment de l’autre. Alors, pourquoi ne pas inverser le conseil pour un résultat encore plus efficace « prenez soin des autres, et vous constaterez des bénéfices pour vous ».

S’il est plus facile de se retenir de fumer lorsqu’on est entouré de proches non-fumeurs, cet effet de motivation se décline aussi sur les comportements professionnels. Il peut s’agir d’une incitation douce : votre collègue pourrait bénéficier d’une pause, il est évidemment plus efficace de lui proposer de se joindre à vous pour une conversation informelle plutôt qu’énoncer un conseil presque injonctif à « décrocher » quelques minutes. Cela peut aussi être plus impactant : la lassitude prend une place certaine dans votre équipe, actualisez quelques habitudes de travail pour que les progrès technologiques et sociaux diffusés à toute vitesse cette année se mettent en place sainement pour un travail à impact positif et durable pour l’ensemble des salariés.

La crise sanitaire a révolutionné les habitudes de travail, rendant presque tout « télé-possible ». L’expérimentation mondiale du télétravail généralisé permet de repenser la collaboration souvent pour le meilleur… et parfois pour le pire. Travailler 100 % à distance et davantage encore depuis chez soi augmente les risques psychosociaux liés à l’hyperconnexion. La solidarité envers une équipe encourage souvent à garder tous les outils connectés pour être joignable en permanence. Les demandes arrivent sous tous les formats : e-mails, messages instantanés, documents partagés, appels, visio spontanée, etc. : autant de notifications, d’interruptions et de craintes d’être (sur)pris en défaut de connexion. Les modes de travail distanciels sont de plus en plus fonctionnels, mais ils ne favorisent ni les signaux faibles pour, par exemple, repérer une difficulté, ni les croisements aléatoires d’informations nécessaires à la créativité collective.

Le télétravail continu non choisi est en partie responsable d’une surexposition au stress chronique, du repli sur ses sujets d’expertise, des taux d’insatisfaction en augmentation et d’un risque de désengagement de plus en plus fort. La deuxième vague frappe fort les salariés à distance de tous les secteurs d’activité ! Comment limiter ses propres risques ? Aussi curieux que cela puisse paraître, en protégeant les autres de nos e-mails informatifs, demandes implicitement urgentes ou visio surprises récurrentes, les effets presque immédiats seront : baisse des niveaux de stress et augmentation des chances d’exprimer de la satisfaction ou de se sentir performant.

En reportant la réponse d’un e-mail reçu à 22h, on réduit les risques de recevoir des réactions hors du temps de travail, en favorisant au moins une activité sans écran par jour, on permet à son entourage professionnel de faire de même, etc.

La prévention santé en ce qui concerne l’hyperconnexion, et encore plus en période partiellement confinée, commence souvent en limitant les sollicitations non nécessaires à l’attention des autres, alors n’hésitez plus, pour prendre soin de vous, prenez soin des autres.

Article d’IMS Luxembourg, partenaire Infogreen
Photo : Shutterstock
Article tiré du dossier du mois « Bien-être : au travail ! »

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Publié le jeudi 4 mars 2021
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